PSAUTIER REVISITÉ 1-99

À CELUI

QUI EST

 PSAUMES REVISITÉS

ELOY ROY

Pont-Viau, 2019

Racine, fleur et fruit

Les Psaumes sont l'expression de la foi de personnes concrètes qui appartiennent à une époque mythique évidemment révolue. À cette époque, les différentes conceptions de Dieu, du monde, de la société et de l'individu ne correspondaient pas à celles qui se sont développées dans la conscience du croyant du 21e siècle. Cependant, cette foi primitive à l'état brut, binaire et sans nuances, a le grand mérite de se trouver à la racine de la foi d'aujourd'hui. Elle comporte une simplicité, un élan, une candeur, une énergie qui a été capable de se frayer un chemin jusqu'à cette vision plus éclairée, plus large, plus profondément humaine et libératrice dont les pèlerins de la foi ont hérité au cours des siècles, en particulier avec la venue de Jésus et l'avènement de la science. La racine ne se confond pas avec la fleur ou le fruit, mais il est sage de se rappeler que l'énergie qu'elle porte est toujours vivace et que sans elle, il n'y aurait ni fleur ni fruit.

Le Nom de Dieu :

À celui qui lui adresse la parole depuis le buisson en feu, Moïse demande quel est son nom. La réponse qu'il entend en hébreu est :« YAHVÉ », c'est-à-dire :« JE SUIS CELUI QUI EST ».« Ce sera mon nom pour toujours. C'est ainsi que l'on m'invoquera de génération en génération » (Exode 3, 13-15). C'est le nom qui sera utilisé dans ces psaumes revisités.

La Parole :

La « Parole » que les psaumes vénèrent avec tant de force n'est pas d'abord un ensemble de mots; elle est QUELQU'UN. Elle est en quelque sorte CELUI QUI EST lui-même qui se dit, se révèle, se fait connaître; CELUI QUI EST en communication avec les humains, et se fait chair en nous par la personne de Jésus, sa vie, sa mort, sa résurrection et le don de son Esprit.

Pour syntoniser avec CELUI QUI EST

Quand je prie, ô TOI QUI ES,

je ne te fais pas une faveur,

c’est toi qui m’en fais une;

je n’entre pas en ta Présence

car tu es déjà là avant moi.

Je me tourne vers toi

parce que tu m’attires

comme le Soleil.

Je suis une plante

et je m’abreuve de ta lumière.

J'accorde mon cœur

Ô TOI QUI ES,

les psaumes que je murmure,

les mots de ma prière,

les battements de mon cœur

sont les cordes de ma lyre.

Comme vent entre les branches,

le souffle de ton Esprit

les fait vibrer,

et voici que je chante

seulement pour ton plaisir.

Comment prier, en plein 21e siècle, avec des psaumes vieux de 3000 ans ?

Le peuple juif avait autrefois un temple fameux. Aujourd'hui il n'en reste plus qu'un mur : un mur en ruine, et infranchissable...

Quand moi je prie, je me trouve aujourd’hui, non pas devant un, mais devant au moins quatre murs qui me dépassent :

1- Une planète en ruines.

2- Un monde dominé plus que jamais par les forces de l'argent.

Ces forces donnent à manger à bon nombre d'humains, mais c'est à cause d'elles aussi que la faim dévore des centaines de millions d'autres.

3-Le monde fascinant du numérique et de l'intelligence artificielle...

Entre l'humain et le robot, qui sera bientôt l'esclave de qui ?

4- Une Église qui croule, victime de ses succès indéniables et de ses contradictions criantes.

Elle semble malheureusement incapable de se réformer en profondeur.

Devant ces quatre murs monumentaux, comment un croyant catholique peut-il encore prier, en ce 21è siècle, à partir de psaumes âgés de près de 3000 ans ?...

Les psaumes sont avant tout le cri du pauvre. Ce cri n'a pas d'âge. Il traverse toute l'histoire du monde. La bible elle-même, depuis Abel jusqu'à Jésus en croix, est transpercée par ce terrible cri. Cri de frayeur et d'impuissance immense, cri de protestation, cri déchirant qui, ici et là, se transmue en un cri d'espérance alors que l'horizon semble presque toujours fermé à double et triple  tour. Cri de l'humain qui s'obstine à ne pas vouloir mourir avant d'avoir vécu et qui, jusque dans la mort, trouve la force d'opposer un NON retentissant aux forces du mal, et d'offrir un OUI de tendresse infinie à la Vie. Qu’on l'entende ou pas, ce cri est toujours très actuel. Aujourd'hui comme hier, il est le cri sourd de l'immense majorité des humains, croyants ou pas.

Aux racines de sa prière, l'humain de la bible s'émerveille de la grandeur de la Nature et voit en elle la Puissance et la Sagesse de Dieu. Il croit que lui-même a été fait de boue par Dieu et qu'il n'est rien devant lui. Il croit que le monde est divisé entre bons et méchants et que Dieu récompense les uns et punit les autres. Il est sûr que les malheurs sont commandés d'en-haut par Dieu. Cet humain est naïf, il n'est pas scientifique, il est crédule, proche de ses tripes et de ses instincts, mais il a bon cœur. Il est capable de grande tendresse, et il rêve...

La prière des psaumes est la prière de cet homme, de ce« vieil homme » dont parle l'apôtre Paul, lequel est encore très vivace en nous-mêmes et autour de nous.

Ce vieil homme, est un être religieux, essentiellement religieux, qui voit les choses en noir et blanc. Il est nationaliste forcené, chauvin et fanatique. Il est gros comme rien mais pense être le nombril du monde. Il est traditionaliste et conservateur. Il est l'homme de la Loi, il juge tous ceux qui ne pensent pas comme lui, il condamne, fait la morale. Il est l'homme de la « crainte de Dieu », l'homme du rituel, l'homme pour qui la vengeance est une question de dignité et une exigence absolue de la justice. Mais il est aussi l'homme prompt à se culpabiliser et l'homme de la peur.... Il est pleurnichard, il se déteste... bref, il est humain. Il n'est pas« l'homme nouveau » que Paul oppose au « vieil homme » : il ne connait pas le pardon gratuit, universel, absolu et total que Jésus apporte de la part de CELUI QUI EST. Il n'a pas appris de Jésus qu'il est libéré une fois pour toutes du joug de la Loi et qu'il est affranchi à tout jamais des peurs et des angoisses de l'esclave. Il ne sait pas que la mort est vaincue.

Prier les psaumes aujourd'hui, c'est reconnaître en soi le vieil homme que nous sommes, celui qui n'est pas encore tout à fait évangélisé. L'homme religieux, plein de bonne volonté, mais qui n'a pas encore vu la lumière de l'Évangile. En découvrant, à travers les psaumes, comment pensait l'homme d'avant l'évangile, comment il priait CELUI QUI EST, comment il voyait son prochain, comment il voyait le monde en dehors de lui, on ne peut faire autrement que de se surprendre à désirer ardemment le changement de vision et l'ouverture à la liberté qui viennent de l'Évangile. Chaque psaume est un cri, un appel ardent à l'Évangile. Prier les psaumes aujourd'hui c'est creuser en soi la soif du Royaume...

Notes:

Versions de base: Bible de Jérusalem et AELF.

Numérotation des Psaumes: Le premier chiffre correspond à la numérotation de la Bible de Jérusalem, et le deuxième entre parenthèses correspond à la numérotation adoptée par la version officielle de la Liturgie des heures en français.

PSAUMES

PSAUME 1

TOI QUI ES,

tu es Présence

au cœur de tout ce qui existe,

Tu parles dans le silence

par des milliards de langues

tu es Logos, Verbe, Parole,

tu es Connaissance et Sagesse

tu es Sens, tu es Lumière,

Souffle et Âme de l'univers.

Heureux je suis

quand les racines de mon être

baignent dans ta Parole

et que mon cœur s’abreuve de ta Présence;

une source invisible s'éveille en moi

et étanche ma soif.

Pendant ce temps, l'Arbre de Vie

dont le feuillage jamais ne flétrit

grandit silencieusement dans mon jardin

et sans cesse donne du fruit.

HEUREUX l'homme,

heureuse la femme

qui, le jour, la nuit,

mettent leur joie à suivre

la voie de CELUI QUI EST.

Ils ressemblent à un arbre

planté près de l’eau;

jamais leur feuillage ne meurt :

quand le temps arrive

ils donnent du fruit

et tous leurs projets réussissent.

Il en va autrement

de ceux qui prennent un chemin opposé;

leur vie est comme de la paille au vent.

À l’heure du grand bilan,

il n’en reste rien.

CELUI QUI EST aime les justes qui suivent sa voie;

les autres voies ne mènent nulle part.

PSAUME 2

Le « Oint », le Messie, le Christ, celui qui est marqué comme au fer rouge par l'Esprit de CELUI QUI EST. Il est l'élu, le promis parmi les humains, celui qui tient en main la clef du Royaume, c'est-à-dire la vérité de CELUI QUI EST sur notre monde en souffrance et sur sa glorieuse destinée.

La guerre,

cette carie dans les os du monde :

frères contre frères,

tribus contre tribus,

nations contre nations,

empires contre empires...

Une seule loi : celle du plus fort.

Un seul rêve : dominer et piller.

Fraudes, mensonges, tortures, massacres.

des peuples entiers sont anéantis,

des villes changées en cimetières,

la terre transformée en désert.

Les nations s'affrontent,

les peuples se révoltent,

leurs chefs se détournent

de CELUI QUI EST;

ils rejettent sa voie.

Lui pourtant le proclame :

« Sur ma sainte montagne

j'ai choisi un fils d'humain

qui sera mon enfant;

il règnera sur toute la Terre. »

Maintenant, comprenez,

vous qui menez le monde,

CELUI QUI EST

nous envoie la Parole de sa bouche;

il nous montrera le chemin.

Heureux qui écoute sa voix,

heureux qui marche dans ses pas

heureux qui met son espoir en lui.

Heureux si nous faisons notre refuge

de CELUI QUI EST.

PSAUME 3

Dans la tempête

Malgré les railleries,

je me débats dans la tempête

et je crie à pleine voix.

CELUI QUI EST

est mon bouclier.

Je tombe épuisé

et m'endors,

mais au réveil

il est toujours là.

Plus de crainte !

Oui, lève-toi, Ô TOI QUI ES,

sauve le monde !

Bénis-le !

PSAUME 4

« Cherchez d'abord le Royaume et sa justice

et tout le reste vous sera donné par surcroît ».

Je crie vers CELUI QUI EST

et il me répond :

« N’alourdis pas ton cœur

avec des riens ».

Offrons-lui amour et justice

et nous serons en sécurité avec lui :

le bonheur consiste en cela.

il y a là plus de lumière et de joie

qu’en la fête des moissons et des vendanges;

Là sont la paix et la sécurité.

PSAUME 5

Je suis attentif à ce que tu vas me dire.

Le matin, dès que je me lève,

je me tourne vers TOI QUI ES.

Tout le jour je reste à l’affût

de ce que tu vas me dire.

Confiant en ton grand amour,

je me tiens à ta porte avec humilité.

Guide-moi sur la voie de ta sagesse;

aplanis tes sentiers devant mes pas,

libère-moi des forces qui oppriment

et des bouches qui trompent :

elles font beaucoup de mal.

Joie et bonheur à jamais

pour ceux qui se réfugient en toi !

Bénis-les !

Comme d’un bouclier

couvre-les de ta faveur !

PSAUME 6

Gethsémani

Ô TOI QUI ES, je dépéris,

guéris-moi !

Je tremble de tous mes os,

sauve-moi à cause de ton amour !

Je suis rongé d’inquiétude,

je suis dévasté par le chagrin,

mais toi, plein de tendresse et de miséricorde,

tu entends mes sanglots,

tu accueilles ma prière.

PSAUME 7

Ô TOI QUI ES, je me réfugie en toi,

délivre-moi de l’injustice;

qu’elle ne me happe

comme lion sautant sur sa proie.

Si je rends le mal pour le bien,

si je me rends complice de l’injustice,

ne m’épargne pas !

Mais TOI QUI ES,

toi qui veux la justice,

réveille-toi et lève-toi avec force !

Toi qui rassembles toutes les nations

pour faire régner la justice sur elles,

rends justice à l’innocent !

Toi qui scrutes le fond des cœurs,

débusque la malice des méchants

et confirme le juste !

Tu es mon bouclier,

le sauveur des cœurs droits,

tu es un juge juste;

tu ne te laisses pas emporter par la colère

et tu abhorres ce qui est injuste.

Je te remercie, Ô TOI QUI ES,

pour ta justice;

je te chanterai pour ta grande bonté.

PSAUME 8

Les petits voient les choses de CELUI QUI EST

plus clairement que les sages les plus religieux.

Ô TOI QUI ES,

comme tu es grand par toute la Terre !

Ta splendeur dépasse la clarté du ciel;

les enfants le voient,

les tout-petits le chantent;

au son de leur voix

le mal s’enfuit.

De tes doigts tu formes la voûte des cieux,

tu y fixes la lune et les étoiles.

Tu es si grand,

et nous,

si petits !

Tu te souviens de nous,

tu prends soin de nous

et tu fais de nous

presque des dieux.

Tu mets dans nos cœurs

des rayons de ta gloire,

et des reflets de ta splendeur.

Tu nous confies ta création;

tu mets toutes choses à nos pieds :

les troupeaux de bœufs et de brebis,

les bêtes sauvages,

les oiseaux du ciel,

les poissons de la mer

et tout ce qui va son chemin dans les eaux.

Ô TOI QUI ES,

comme tu es grand par toute la Terre !

PSAUME 9 (9A)

Christ est mort ? Moi je dis qu'il est ressuscité.

Le pauvre ne peut rien contre l'injustice ? Moi je dis que sa cause est dans la main de CELUI QUI EST. La foi, c'est croire, au fond du cœur, que rien n'est impossible à CELUI QUI EST. La foi, c'est parier sur lui, et gagner. À court ou moyen terme, il se peut que rien ne se passe, mais à long terme ?... Le soleil finit toujours par revenir...

Ô TOI QUI ES,

de tout mon cœur je te remercie

et je proclame tes merveilles.

Je suis pauvre,

mais tu es le garant de mon droit,

tu es le recours des opprimés

et leur seul défenseur;

tu n'abandonnes pas

ceux et celles qui te cherchent.

Le sang versé, tu le gardes en mémoire,

tu n’oublies pas le cri des malheureux.

Non, le pauvre n’est pas oublié tout le temps,

l’espoir des malheureux n’est pas anéanti à jamais.

TOI QUI ES, dresse-toi !

Que ceux qui se prennent pour des dieux

finissent par comprendre

qu’ils ne sont que des mortels.

PSAUME 10 (9B)

Au sujet des grandes et petites crapules qui font le malheur des multitudes privées de tout pouvoir.

Y a-t-il péché plus grave que l’exploitation des femmes et des enfants, de plus grave que l’insatiable appétit des banques et des transnationales, de plus grave que les privatisations au profit de petits groupes de privilégiés, de plus grave que la mondialisation de l’économie en fonction avant tout des intérêts des investisseurs ? de plus grave que l’industrie des armes et de la guerre ? L’auteur de ce psaume, n'y va pas de main morte.

À noter que le « méchant » décrit ici n'est pas un seul individu; il est aussi plusieurs, et il est puissant...

Ô TOI QUI ES,

pourquoi donc te caches-tu ?

en ces temps si durs ?

Le méchant est toujours sûr de lui.

Par ses beaux discours

il emberlificote les pauvres

et les laisse sans défense.

Il n'a pas de conscience

et fait tout ce qui lui plaît;

sa cupidité le rend fou.

Il ose même te braver en disant :

« Dieu n’est rien ! »

Toute sa pensée est là.

Ta parole lui passe loin par-dessus la tête

et tous ses projets réussissent.

Ses adversaires, il n’en fait qu’une bouchée.

Il se dit à lui-même : « Rien ne m’ébranlera,

le malheur ne me touchera pas. »

Il maudit,

sa bouche n’est que fraude et violence,

elle n'est que mensonge et méfait.

Des yeux il épie le pauvre;

comme un lion dans un fourré

il se tient à l’affût pour massacrer l’innocent.

Bien caché dans les roseaux,

il attire le pauvre pour se saisir de lui.

Il épie, s’accroupit, se tapit,

de tout son poids il se jette sur lui.

Il se dit en lui-même : « Dieu oublie !

Il se voile la face, il ne voit rien. »

Ô TOI QUI ES, lève-toi, étends la main,

n’oublie pas le pauvre !

Pourquoi laisser le méchant te braver ?

Tu vois bien nos peines et nos pleurs,

tu jettes les yeux sur nous.

Tu es notre refuge,

tu es le secours

de ceux et celles qui sont sans défense.

Toi seul es Roi à jamais :

que personne ne te brave en ce monde !

Des pauvres qui ne comptent pour rien

tu entends leur désir,

tu les écoutes;

fais qu’il y ait une justice pour eux,

qu’il n’y ait plus d’opprimé

et que plus personne ne tremble

devant un mortel fait de boue

tout comme nous !

PSAUME 11 (10)

Supplication

On n'écoute pas ceux et celles qui portent l’utopie et démasquent l'imposture; on se moque et on méprise ceux qui prônent le changement et tentent bravement d’ouvrir de nouveaux chemins; on les calomnie, on les tue…Tout est pourri, à quoi sert de lutter ?…

Partout on se coalise

pour abattre dans l’ombre

les gens au cœur droit.

On me dit :

« Ça ne sert à rien de lutter

car les fondations sont en ruine.

Fais comme l'oiseau : fuis à la montagne ! »

Non, je ne fuirai pas.

Mon refuge, c’est CELUI QUI EST.

Il est juste, il voit tout et aime la justice;

il a en horreur la violence des injustes,

mais ceux qui ont la justice à cœur

le verront face à face.

PSAUME 12 (11)

Rêve éveillé

TOI QUI ES, au secours !

Des gens honnêtes, il n'y en a plus !

Il n'y a que des menteurs,

ces grandes gueules à la langue fourchue

dont la force est dans les belles phrases.

Tu devrais leur fermer la boîte.

J'aimerais t’entendre dire :

« Pour l’amour du malheureux écorché vivant, je me lève !

Pour l’amour du pauvre qui pleure en silence,

pour l’amour de tous ceux et celles qui ont soif de justice

je me lève et je vole à leur secours ! »

Oh oui, comme je souhaite

que cette parole toute claire

se fasse réalité !

Débarrasse-nous de toute cette engeance

qui grouille comme vermine

et empoisonne le monde !

PSAUME 13(12)

Lamentation

Nous ne voulons pas voir mourir notre jeunesse.

Nous sommes des boutons pas encore éclos et déjà on nous coupe !

TOI QUI ES, resteras-tu caché encore longtemps ?

Jusques à quand vais-je m'épuiser à m'indigner ?

Faut-il donc que le mal ait toujours le dessus ?

Mets ta lumière dans mes yeux,

pour que je ne tombe pas endormi comme un mort.

Que la mort, mon ennemie,

ne vienne pas danser sur ma tombe

en chantant : « J’ai gagné ! »

Prive-la de ce plaisir !

Je mets mon espoir en ton amour;

mon cœur se réjouira de ton secours

et je chanterai ta gentillesse pour moi.

PSAUME 14 (13)

Corruption généralisée, exclusion sociale… Fuir...

Ils viennent échouer sur nos plages, les exilés, les migrants, les clandestins, les illégaux, par milliers, par millions. Ils ont faim. Ils veulent travailler, veulent vivre comme tout le monde.

On a perdu la tête,

on dit : « Dieu est mort ! »

Partout corruption et abomination;

pas d’honnêteté nulle part.

CELUI QUI EST se penche

pour voir si, parmi les humains,

il en est un de sensé

Tous sont dévoyés,

aussi pervers les uns que les autres :

il ne reste pas un seul humain honnête,

pas un seul !

Ils ne se rendent pas compte :

c’est mon peuple qu’ils dévorent;

oui, voilà le pain qu’ils mangent !

Dieu ? Ils s'en moquent !

Mais, un jour,

le vent va tourner,

car CELUI QUI EST est du côté des justes.

On se rit de l’espérance des pauvres,

mais lui-même prendra leur défense.

CELUI QUI EST libérera son peuple !

Quelle joie quand sera changé

le sort des exilés !

PSAUME15(14)

Liturgie d’entrée

Comment faire pour vivre en harmonie profonde avec CELUI QUI EST ?

Qui peut entrer dans ta Demeure,

Ô TOI QUI ES ?

Qui peut pénétrer en ta Présence

sinon la femme et l'homme

qui suivent la voie de la perfection ?

Cette voie est simple :

Agir avec justice,

dire la vérité qui vient du cœur,

contrôler sa langue,

ne pas nuire au prochain,

ne pas l’offenser,

se garder des dévoyés,

honorer ceux et celles qui marchent sur cette même voie,

respecter la parole donnée,

prêter sans intérêts à qui est dans le besoin

et ne pas tordre le droit en échange de pots-de-vin.

Qui se conduit de la sorte demeure inébranlable.

PSAUME 16 (15)

Poème mystique et messianique

CELUI QUI EST me suffit. Je déborde de bonheur. Je connaîtrai la mort, un jour, mais, pour moi, la mort ne sera pas la fin.

Je dis à CELUI QUI EST :

« Tu es mon bien ! »

J’ai déjà adoré d’autres dieux que toi,

mais je ne le ferai plus.

C’est toi ma part d’héritage,

tu es ma vie, tu es le garant de mon avenir.

De ta propre main

tu as aménagé pour moi

un jardin de délices

qui dépasse mes rêves

les plus magnifiques.

Aussi je te bénis, TOI QUI ES.

Toutes mes pensées vont vers toi.

Tu te tiens à mes côtés 

et même la nuit tu m’instruis.

Mon cœur est dans la joie, mes entrailles sont en fête,

tout mon corps repose dans la paix.

Je sais que tu ne m’abandonneras pas;

tu ne permettras pas que je finisse prisonnier

de la corruption et de la mort,

car je suis ton ami/e.

Tu me conduis par le chemin de la vie,

et quand je verrai ta face, je déborderai de joie.

Auprès de toi

m’attend une éternité de délices !

PSAUME 17(16)

Rien n’existe sans son contraire (thèse, antithèse). À l'intérieur de soi chacun possède un côté obscur, une Ombre, qui constamment combat la lumière. (Lutte entre l’ego et le vrai moi....).

L’Adversaire attend Jésus au désert pour le soumettre à l’épreuve. Il le retrouve au Jardin des Oliviers, provoquant les sueurs de sang…Au pied de la croix il est là aussi et le nargue : « Si tu es le fils de  CELUI QUI EST, descends donc de là ! »

Ainsi lutte le peuple des pauvres, sans défense face à un système qui ne lui donne aucune chance. Le disciple de Jésus est souvent tenté de plier bagage…

TOI QUI ES, tu connais le fond de mon cœur :

en moi, pas de malice,

car ta parole est mon guide.

Je marche dans le chemin qu’elle me trace,

je mets mes pas dans tes pas.

Et maintenant, je t’appelle :

montre-moi ton admirable bonté;

protège-moi comme la prunelle de tes yeux.

À l’ombre de tes ailes, cache-moi,

garde-moi loin de ces forces qui me harcèlent,

de ces ombres sans âme qui s’en prennent à mon être.

Elles m’encerclent, me cernent;

je sens leur haleine.

Elles me tiennent à l’œil pour me terrasser.

Elles sont comme des lions qui vont me déchiqueter,

comme de jeunes fauves tapis dans une cachette.

Lève-toi, TOI QUI ES, fonce sur elles,

libère-moi de leur emprise,

chasse-les loin de moi,

repousse-les hors de ma vie !

Par ta justice je verrai ta face,

et au matin je me rassasierai de ton image.

PSAUME 18 (17)

Poème royal, chant de victoire

            Je t’aime !

David vient de l’échapper belle. Il a frôlé la mort. Mais, au plus profond de son malheur, CELUI QUI EST était là et le sauvait.

Jésus, lui, est descendu au fond de la souffrance et de la mort des humains.

Ce psaume nous fait entrevoir quelque chose de la dimension cosmique du drame du Vendredi saint et de la nuit de Pâques. Quelque chose du grand « passage » de la mort à la vie, de l’esclavage à la liberté, d’une société de classes à une société solidaire et fraternelle, du vieil homme à l’homme nouveau, de l’ego au vrai moi.

« Tes oreilles ont capté mon cri ! »

Ô TOI QUI ES, je t’aime,

tu es la force qui me sauve de la violence.

Tu es mon roc, ma forteresse,

mon libérateur;

tu es le rocher qui m’abrite,

tu es mon bouclier, ma défense puissante,

ma citadelle, mon refuge !

Quand je t’appelle, tu me sauves,

louange à toi !

Je m’engouffrais dans la mort,

j’étais terrifié par le fracas de ses torrents;

la gueule de l’abîme se refermait sur moi

et allait m’engloutir au fond du néant;

dans mon angoisse, je t’ai appelé,

j’ai poussé un cri vers TOI QUI ES,

et de ta demeure tu as entendu ma voix;

tes oreilles ont capté mon cri.

Le jour s’éteint.

Tout se met à trembler autour de moi.

Frappée de secousses, la Terre titube.

Les montagnes vacillent sur leurs pieds.

Le cosmos devient une bête

avec des nasaux qui lancent des nuages de fumée

et une bouche qui crache un feu dévorant.

Les cieux s’abaissent et CELUI QUI EST descend,

une sombre nuée sous ses pieds;

il chevauche un être étrange à corps d’oiseau,

il vole sur les ailes du vent.

Des ténèbres l’enveloppent,

d’épais nuages le cachent;

les nuées s’amoncellent

et éclatent en noires trombes d’eau.

Devant lui un éclat de flammes

et une grêle de braises de feu.

dans le ciel roule comme le tonnerre

la voix de CELUI QUI EST.

Il décoche ses flèches, c’est la panique,

il lance ses éclairs, c’est la déroute.

Au grondement de sa menace

le fond des mers est mis à nu,

une rafale souffle de ses narines

et le socle du monde est à découvert.

D’en haut tu étends ta main et tu me saisis,

de l’abîme des eaux tu me retires;

tu me libères d’ennemis autrement plus forts que moi.

Ils m’ont surpris quand j'étais en pleine détresse,

mais TOI QUI ES, tu as été mon appui;

tu m’as dégagé, tu m’as mis au large,

tu m’as libéré, car tu m’aimes.

Tu viens me récompenser

carj'ai bien gardé ton chemin;

oui, je garde ta voie,

jamais je ne me séparerai de toi.

Je ferai ta volonté toujours

et marcherai sans reproche devant toi.

Tu es bon pour moi,

tu vois que je suis ton ami.

Oui, TOI QUI ES, tu aimes celui qui t’aime;

tu es juste avec qui est juste,

tu es loyal avec qui est loyal.

Tu sauves les humbles

et rabaisses les arrogants.

C’est toi la lumière de ma lampe,

c’est toi qui éclaires ma nuit.

Avec toi je franchis le fossé,

avec toi je saute la muraille.

Ta voie est incomparable

et ta parole est claire :

pour qui se réfugie en toi

tu es un bouclier.

Qui donc est comme toi,

qui donc est Rocher, sinon TOI QUI ES ?

C’est toi qui me donnes courage

et me traces une voie sûre;

à mes pieds tu donnes l’agilité des biches

et tu me mets debout sur les cimes;

tu exerces mes mains au combat,

et mon bras à bander l’arc.

Par ton bouclier tu m'assures la victoire,

ta droite me soutient, ta patience m'élève.

Tu allonges ma foulée sans que faiblissent mes chevilles.

Tu me libères des querelles du peuple,

tu me places à la tête des nations.

C'est toi qui me donnes la victoire !

Aussi, je te rends grâce, ô TOI QUI ES,

je te célèbre parmi les peuples.

Loué sois-tu ! Béni soit mon Rocher !

PSAUME 19 (18)

 

La Parole de CELUI QUI EST est vaste comme le firmament. Elle ne s’entend que dans le silence du cœur et elle a la puissance du soleil.

 

L’étendue lumineuse du ciel,

ô TOI QUI ES,

est le miroir de ta splendeur;

elle étale à nos yeux

la magnificence de ton œuvre,

elle nous dit tout de Toi.

Le jour en parle au jour,

la nuit en parle à la nuit,

leur message fait le tour de l’univers.

Pas de récit, pas de mots,

pas de voix pour l’oreille,

mais d’un bout à l’autre du monde,

un impressionnant silence qui parle tout haut.

Comme un fiancé qui, au grand matin,

saute du lit,

le soleil bondit hors de la tente du ciel

pour s'élancer tout joyeux à la conquête du jour.

À une extrémité du firmament il se lève,

à l'autre extrémité il finit sa course;

rien n’échappe à son ardeur.

Ainsi en est-il de ta Parole, ô TOI QUI ES :

elle est plénitude et elle refait l’être;

elle est vérité,

elle est sagesse pour les cœurs humbles.

Ta voie est juste, elle réjouit le cœur;

pure lumière pour les yeux.

Avoir le cœur tourné vers Toi,

le tenir à l’affût de ta pensée,

voilà qui mène à la vérité

par le chemin de la justice.

Ta pensée, ô TOI QUI ES,

est plus précieuse que l'or,

plus précieuse que l’or le plus fin,

plus douce que le miel,

plus douce que la miellée qui coule des rayons.

Moi, ton enfant, je m’instruis auprès de toi,

et j’en tire grand profit;

n’empêche que souvent je m’égare;

pardonne-moi.

Préserve-moi surtout de l’orgueil;

que ce grand mal ne me domine jamais !

Oui, protège-moi de ce péché qui rend aveugle

et qui détourne les yeux de ta lumière.

Toi, mon Rocher, mon libérateur,

accueille, s’il te plaît,

ces humbles paroles de ma bouche

et ce simple murmure de mon cœur.

PSAUME 20 (19)

Bénédiction

Que CELUI QUI EST nous réponde

au jour de détresse,

qu'il nous donne à la mesure de notre cœur

et bénisse tous nos projets.

Nous le savons : c'est lui qui donne la victoire.

Aux uns, les chars et les chevaux;

à nous, son Nom très Saint.

Eux, ils plient et s'effondrent;

nous, debout, nous résistons.

TOI QUI ES, réponds-nous !

          Sur vous, frères et sœurs du monde entier,

            vous qui vivez dans l’angoisse

            et êtes déchirés par la détresse,

            où que vous soyez sur la Terre,

            j’appelle sur vous

            la miséricorde de CELUI QUI EST,

            lui qui vit dans votre cœur

            et dans le cœur de tout humain.

            Qu'il n'oublie pas que vous êtes ses enfants

            et qu’il regarde avec tendresse votre souffrance.

            Qu’il se manifeste à vous et vous donne courage,

            qu’il vous réconforte et vous soutienne !

            Qu'il vous donne ce que votre cœur désire,

            et qu’il vous accorde le bonheur !

            Alors, nous chanterons :
            « Oui, il est vivant CELUI QUI EST,

            il nous sauve vraiment ! 

            En lui notre confiance,

            en lui notre espérance ! »

PSAUME 21 (20)

Notre roi a donné sa vie pour nous.

Ô TOI QUI ES,

nous te bénissons

pour le roi que tu nous as donné.

Tu l’as couronné de soleil et de grâce;

son cœur déborde de joie.

Tu lui as donné la vie qu’il te demandait :

une vie longue pour les siècles sans fin.

Debout, nous chantons ta bonté,

nous célébrons l'espoir de l'humanité.

PSAUME 22 (21)

De la gorge d'Abel assassiné par son frère Caïn, de la gorge de Joseph vendu par ses frères, de la gorge des Hébreux écrasés sous le poids de l’esclavage, de la gorge de Jésus également assassiné par ses frères, de la gorge des millions d’humains d’aujourd’hui qui sont crucifiés par d’autres humains sort un seul et même cri, un cri terrifiant qui traverse l’Histoire : « TOI QUI ES, où es-tu ? Délivre-moi ! »

Ô TOI QUI ES,

pourquoi m'as-tu abandonné ?

Tu es si loin,

tu n’entends pas ma plainte,

tu ne voles pas à mon secours.

De jour je te crie et tu ne réponds pas;

de nuit je te crie et le repos ne vient pas.

Pourtant ton peuple t'adore.

Nos pères s’en remettaient à toi

et tu les délivrais,

ils criaient vers toi et tu les écoutais;

ils mettaient leur confiance en toi

et tu les sauvais !

Vois, je suis un ver et non plus un homme;

je suis devenu une honte pour les humains,

un rebut pour mon peuple.

Tous ceux qui me voient se moquent,

ils secouent la tête et me disent en ricanant :

« Fais appel à Dieu, il te sauvera,

il te délivrera puisqu'il est ton ami ! »

Ô TOI QUI ES,

c’est toi qui m’as sorti du ventre de ma mère,

toi qui m'as déposé en sûreté contre son sein;

dès ma naissance j'ai été confié à tes soins,

depuis toujours tu as été ma vie.

Je suis assailli par la détresse,

et personne ne vient à mon secours !

Ne sois pas loin de moi !

Des hordes de taureaux m’entourent,

des bêtes effrayantes m'encerclent.

Semblables au lion qui rugit et qui déchire

elles ouvrent contre moi une gueule béante.

Je suis comme l'eau qui s'écoule,

tous mes os se séparent

et mon cœur comme cire

se dissout dans mes entrailles.

Ma force se dessèche comme l'argile

et ma langue s'attache à mon palais;

tu me réduis à la poussière de la mort.

Vois ces scélérats qui m'entourent,

ils rôdent comme des chiens autour de moi;

ils ont percé mes mains et mes pieds,

je pourrais compter tous mes os.

Ils sont là qui m’observent et ricanent;

Ils se partagent mes vêtements,

ils tirent au sort ma tunique.

TOI QUI ES, ne t'éloigne pas !

Toi, ma force, vite à mon secours !

Protège-moi de l’épée,

arrache ma vie aux crocs des chiens !

Sauve-moi de la gueule du lion,

délivre-moi des cornes du buffle !

Je publierai ton nom parmi mes frères,

je te célébrerai au milieu de l'assemblée.

Vous qui aimez CELUI QUI EST, louez-le !

Vous, le peuple de Dieu, glorifiez-le !

Il ne méprise pas les souffrances du pauvre;

il ne détourne point de lui sa face,

il entend ses cris et il l'écoute.

Ô TOI QUI ES,

je te louerai dans la grande assemblée;

j’accomplirai ma promesse devant tous ceux qui t’aiment.

Les malheureux mangeront et se rassasieront,

ceux qui te cherchent te feront une grande fête.

Que notre cœur vive à jamais !

Les extrémités de la terre seront saisies,

elles se tourneront vers CELUI QUI EST;

toutes les familles des nations

se prosterneront devant lui.

Car le monde est à lui,

à lui toutes les nations.

Tous les puissants de la terre mangeront aussi

et ils se prosterneront à ses pieds;

devant lui s'inclineront ceux qui meurent,

ceux-là mêmes qui ont cessé de vivre.

Après nous, d’autres viendront,

ils serviront CELUI QUI EST;

on parlera de lui dans les générations à venir.

Auxpeuples à naître on dira :

« Il est juste CELUI QUI EST,

il accomplit toute justice ! »

LE BON PASTEUR

Leçon de science politique dans une allégorie.

Le berger, n'est pas une figure doucereuse. Il a le teint brûlé par le soleil. Il est nomade. Souvent en haute montagne, il se tient 24 heures sur 24 et 365 jours par année avec son troupeau. Il ne peut baisser la garde un seul instant, car l'ennemi (le loup, l'ours brun, le renard, le coyote, le condor) est toujours là, dans l'ombre, prêt à égorger et à tuer. Pas de repos, pas de vacances, pas de fêtes pour le berger. Son troupeau est sa vie.

Pour comprendre quelque chose à cette allégorie, il faut avoir présent à l’esprit que le pasteur, c’est le dirigeant, et les brebis sont le peuple.

Le rôle du dirigeant est d’unir le peuple et de le guider de manière à ce que tous et toutes jouissent de la justice et puissent vivre dans l’abondance, la sécurité et la paix. Il doit se comporter à l’égard du peuple un peu comme se comporte le bon berger à l’égard de ses brebis.

Le bon berger connaît chacune de ses brebis, par leur nom (car elles ont un nom), et ses brebis le connaissent.

Le bon berger sort à la recherche des brebis qui tirent de l’arrière ou s’égarent en chemin. Il porte sur ses épaules les faibles, prend dans ses bras leurs petits, soigne les blessées.

Le bon berger défend son troupeau contre les prédateurs. Il ne fuit pas devant eux, ne se lave pas les mains, ne pactise pas avec eux. Il les mène là où toutes auront accès au meilleur pâturage et à la bonne eau.

Le bon berger ne mange pas ses brebis, mais celles-ci, en échange de ses services, lui fournissent la laine et aussi le lait dont il tire le fromage pour sa nourriture.

Ce rôle du bon berger est décrit à merveille par le prophète Ézéchiel. Le prophète dénonce avec force les mauvais pasteurs qui se paissent eux-mêmes au lieu de paître le troupeau, qui traitent les brebis avec dureté et les laissent se disperser et errer partout sans pays, sans terre, sans bercail… sans liberté, sans ressources et sans sécurité, à la merci des loups.

Puisqu'il en est ainsi, CELUI QUI EST va prendre charge lui-même de ses brebis. Il le fera par l’intermédiaire d’un serviteur qui ressemblera au légendaire roi David, assumant comme lui le rôle fondamental d'ASSURER LA JUSTICE dans le royaume.

Il JUGERA « entre brebis et brebis, entre béliers et boucs ». Il s’en prendra aux brebis les plus grasses qui, « non contentes de profiter des meilleurs pâturages, foulent le reste de leurs pieds pour empêcher les autres du troupeau de venir y brouter; non contentes de boire une eau limpide, elles troublent l’eau qu’elles n’arrivent pas à boire pour en priver les autres du troupeau qui meurent de soif. »

CELUI QUI EST le déclare : « Moi-même, je vais JUGER entre la brebis grasse et la brebis maigre. Parce que vous avez frappé des reins, des épaules et des cornes toutes les brebis souffreteuses jusqu’à les chasser dehors, je vais venir SAUVER mes brebis pour qu’on cesse de les piller. Je vais JUGER entre brebis et brebis… Je ferai avec mon peuple une alliance de paix. Je ferai disparaître du pays les bêtes féroces. Il habitera en sécurité sur son sol. Je ferai tomber sur lui une pluie de bénédictions. Sa terre produira du fruit en abondance. JE BRISERAI LES ATTACHES DE SON JOUG… ».

« Je mettrai à la tête de mon peuple un Germe Juste » : il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le Droi et la JUSTICE. Par lui le peuple sera SAUVÉ. On l’appellera « CELUI QUI Est- est- notre-JUSTICE » (Jérémie 23, 5-6).

Le « Bon pasteur », c’est CELUI QUI EST, bien entendu, et c’est Jésus. Mais il ne faut pas oublier Moïse et David qui, de pasteurs de moutons devinrent les pasteurs de leur peuple. Moïse sortit son peuple de l’esclavage en Égypte et le mit sur le chemin de la liberté. David a été le héros qui a fait l’unité de son peuple et l’a planté solidement dans le pays. Ce furent deux visionnaires, deux leaders, deux grands héros. Deux grands modèles pour les dirigeants du peuple de Dieu. Deux modèles de salut. Il faut lire ce qu’en disent les prophètes pour comprendre…

CELUI QUI EST n'est pas un berger au service du 1%...

PSAUME 23 (22)

CELUI QUI EST est mon berger : je ne manque de rien.

Dans de verts pâturages il me fait reposer,

près des eaux tranquilles il me mène.

Il nous mène vers une planète d’eau claire et d’air pur où on prend soin des forêts, et des champs afin que toutes les bouches puissent se remplir d'une nourriture saine et savoureuse.

Il refait mes forces

et me conduit par les sentiers de la justice,

à cause de son nom.

Comme l'eau claire et l'air pur, la Justice est essentielle à notre vie. Elle est vitale. Sans la justice, des multitudes d'êtres humains ne sont que des morts vivants. Seule la justice peut venir à bout de la faim dans le monde. Fais-nous aimer la justice, Ô TOI QUI ES, pour que nous l'aimions d’amour comme tu l’aimes toi-même !

Quand je traverse la Vallée de l'Ombre

et de la Mort, je ne crains aucun mal,

car, TOI QUI ES, tu es avec moi :

ta houlette et ton bâton me donnent courage.

Sur les sentiers de la justice, tous les humains sont égaux devant CELUI QUI EST. Sur ce chemin d'égalité, il y a des creux, des ravins, des précipices, des risques, des dangers, des combats, mais nous ne craignons pas. Vivre pour la justice, ou mourir pour que tous et toutes aient la vie et l’aient en abondance, ce n’est pas mourir, c’est devenir grand à la mesure du monde, et à la mesure même du cœur de CELUI QUI EST.

Tu dresses devant moi une table,

face à mes adversaires;

tu répands un baume sur ma tête

et tu remplis ma coupe à pleins bords.

Ton projet, Ô TOI QUI ES, c’est que la Terre soit une grande table chargée de tous les biens offerts à l’humanité entière pour qu'ils soient partagés fraternellement dans la justice, dans la liberté, la paix et la joie.

En face de cette table, à l’opposé, il ne reste plus que le monde de la domination des riches sur les pauvres, le monde de la faim, le monde des classes qui s'affrontent, le monde des guerres, de la rapine, de la déchéance et de la mort.

Jésus a donné sa vie comme un pain et comme une coupe débordante pour dresser une Table de fraternité et de justice au cœur de l’humanité.

Oui, le bonheur et la grâce m'accompagnent

tous les jours de ma vie,

et j'habiterai la maison de CELUI QUI EST

jusqu'à la fin de mes jours.

Puissions-nous avoir des dirigeants, des parents, des éducateurs, des responsables de la justice, de la sécurité et de la vie sociale, des guides de la vie politique, de la vie économique, de la vie culturelle et spirituelle qui soient des bons bergers selon l'esprit de CELUI QUI EST…

PSAUME 24 (23)

 

Dans les commencements mythiques de notre monde, la Terre était la "propriété" de CELUI QUI EST, et les humains pouvaient se la partager selon leurs besoins. Mais maintenant ce n'est plus le cas. Elle est tombée dans les mains des plus forts. Toutes les misères du monde viennent de là.

 

Quand tu dis et répètes de mille façons que c'est la Justice que tu veux, il faut comprendre que tous les humains ont droit à une part égale des richesses de ce monde.

 

Pourtant, même tes plus fidèles serviteurs, dans une majorité très large, ne l'ont pas encore compris. Ou ne veulent pas le comprendre.

À TOI QUI ES, à toi la Terre

et tout ce qu'elle renferme !

Le monde et tous ses habitants

sont l’œuvre de ton amour.

Car c’est Toi qui as fondé la Terre

au milieu de l’espace

et qui l’as établie fermement

sur les mers et les fleuves.

Ô TOI QUI ES, qui peut gravir ta montagne

et s'élever jusqu'à toi ?

Ce sont ceux et celles qui ont horreur du  mensonge et dont les mains sont pures de toute injustice.

Ceux-là, tu les bénis,

et tu leur accordes ta faveur.

S’ils cherchent ta face,

tu les combles.

Ouvrez-vous donc, portes de l’Univers,

portes de la Terre et portes des humains,

portes de l’esprit et des cœurs,

ouvrez-vous toutes grandes

et accueillez CELUI QUI EST !

PSAUME 25 (24)

Enveloppe-nous dans ta miséricorde

En TOI QUI ES je mets toute ma confiance !

Conduis-moi dans ta vérité,

car tu es le cœur de ma vie

et tu es mon espérance.

Ne regarde pas mes fautes de jeunesse,

ne tiens pas compte de mes erreurs;

regarde seulement ta miséricorde et ta bonté :

toi qui es bon, enveloppe-moi dans ta miséricorde.

Oui, tu es bon et tu es droit :

tu conduis les humbles par le chemin de la justice,

tu leur fais suivre ta voie.

Parce que tu nous aimes, tu nous pardonnes;

nous reposons dans le bonheur

et nos enfants vivront en sécurité en ce pays.

********************

Je tourne les yeux vers TOI QUI  ES,

regarde-moi !

Vois ma misère, vois ma peine :

mes pieds sont pris au filet,

pardonne toutes mes fautes,

et rends-moi libre !

La haine et la violence règnent partout,

protège-moi !

Pour vivre dans la droiture,

je cherche refuge en toi.

Tu es mon espérance,

délivre-nous de toutes nos détresses !

PSAUME 26 (25)

Je veux être droit mais non de la Droite

Je veux être intègre mais non intégriste

je veux être pur mais non puritain

Je veux être fidèle mais non pharisien

TOI QUI ES,

je veux marcher dans la vérité.

Sonde-moi, scrute-moi;

par ta grâce, purifie-moi en entier.

Extirpe de moi toute trace de mensonge,

d’hypocrisie et de méchanceté.

Je veux que mes mains soient nettes

pour me présenter devant toi,

pour te remercier, et pour raconter tes merveilles.

J'aime me reposer en TOI QUI ES;

au plus profond de moi-même

tu t’es fait une maison :

je suis habité de ta présence.

Loin de moi le sang versé et le crime,

et les cadeaux pour acheter la justice !

Je choisis l'intégrité.

Aide-moi à rester droit

pour que je puisse te bénir

dans l'assemblée de notre peuple.

PSAUME 27 (26)

Pourquoi la peur? Si mon père et ma mère m’abandonnent, tu me prends avec toi.

De quoi aurais-je peur, Ô TOI QUI ES ?

Tu es ma lumière et ma sécurité.

Appuyé sur un roc tel que toi,

comment tremblerais-je ?

Si un brigand se jette sur moi pour me dévorer,

c’est lui qui tombera.

Si une armée campe contre moi,

 je garde mon calme;

si on me déclare la guerre,

je ne perds pas confiance.

La seule chose que je souhaite ardemment,

la seule que je demande à CELUI QUI EST,

c’est d’habiter toute ma vie avec lui

pour vivre en sa présence et admirer sa beauté.

Aux jours de malheur,

il me gardera sous sa tente,

il me mettra à l'abri auprès de lui;

il me tiendra sur le roc.

Dans l’adversité je tiens bon

et sous la tente de CELUI QUI EST, je le loue;

je le chante, je le célèbre.

Il écoute ma voix, je l'invoque,

Il me prend en pitié, il m’exauce.

Mon cœur entend ta parole, Ô TOI QUI ES :

elle me dit : « Cherchez ma face ! »

C’est ta face que je cherche,TOI QUI ES,

ne me la cache pas !

Tu es mon secours,

ne m'abandonne pas,

tu es tout pour moi !

Si  jamais mon père et ma mère m’abandonnent,

TOI QUI ES, tu me prends avec toi.

Montre-moi ta voie,

conduis-moi par le sentier de la justice.

Ne permets pas que je me fasse complice

des fourbes et des violents.

Ô TOI QUI ES,

comme j’aimerais voir ta bonté

sur la terre des vivants !...

J’espère en toi.

Rends-moi fort et ferme.

Oui, j’espère en toi.

PSAUME 28 (27)

 

Tu es la force de ton peuple.

 

TOI QUI ES,

mon rocher, je crie vers toi !

Ne sois pas sourd à ma voix,

sinon je suis mort.

Écoute-moi !

Certains parlent de paix

mais leur cœur est loin de toi;

ils ne connaissent pas tes actions,

et ton ouvrage ne les importe pas :

moi, je ne veux pas être de leur nombre.

Je te bénis, TOI QUI ES, car tu m’écoutes.

Tu es ma force et mon bouclier,

mon cœur te fait confiance;

tu me guéris, ma chair refleurit.

Je suis dans la joie et je te loue.

Tu es la force de ton peuple,

tu es notre refuge.

Sauve-nous et bénis-nous !

Sois notre berger et notre soutien pour toujours !

PSAUME 29 (28)

La Parole de CELUI QUI EST n’est pas une affaire de mots : elle est Dieu lui-même. Elle est Dieu qui se dit, qui se révèle, qui se dévoile, qui se fait connaître, qui se rend présent à travers ses œuvres, et qui agit à travers son Verbe. C'est ainsi qu'il s'est manifesté en Jésus, à travers tous les gestes de Jésus, à travers sa mort et à travers sa Résurrection. La Parole de Dieu est plus puissante que tout; sa « Voix », est plus forte que le tonnerre ou l’ouragan. Elle est créatrice ! Elle fracasse les résistances de l’ego, elle taille en pièces l’esclavage, le péché, la mort elle-même…

Nous, les enfants de CELUI QUI EST,

louons le !

Chantons sa grandeur et sa puissance !

Reconnaissons qu’il dépasse tout !

Prosternons-nous devant lui !

Ta voix, Ô TOI QUI ES, retentit sur les eaux,

tu fais gronder le tonnerre;

tu es le Seigneur des grandes eaux.

Ta voix est puissante, hallucinante.

Elle fracasse les grands cèdres,

les majestueux cèdres du Liban,

elle les fait bondir comme des veaux;

comme de jeunes taureaux

elle fait cabrioler le Liban et le Sirion.

Ta voix taille les éclairs en gerbes de feu,

elle fait trembler le désert, le désert de Kadès.

Elle fait naître avant l’heure

les petits des biches

et dépouille les forêts de leurs ramures.

Tout l’Univers s'écrie : Gloire !

Il est plus fort que les déluges CELUI QUI EST;

il est Roi pour toujours.

Il donne force à tous les peuples;

il les bénit et leur apporte la paix.

PSAUME 30 (29)

Je suis ressuscité !

Je te remercie, Ô TOI QUI ES, car tu m'as relevé.

J'ai crié vers toi, et tu m'as guéri.

Tu m’as arraché aux griffes de la mort,

tu m'as fait revivre !

Nous sommes tes amis, et nous te fêtons !

Les épreuves durent un moment,

mais ta grâce dure toute la vie.

À la fin du jour, les pleurs,

mais, au matin, la joie.

Quand tout allait bien, je disais : rien ne m’ébranlera,

Mais pendant un bref instant, TOI QUI ES,

tu as caché ta face

et j’ai sombré dans le désarroi.

J’ai crié vers toi, je t'ai imploré :

« Que gagnes-tu à ce que je meure ?

Est-ce que la poussière

va te rapporter quelque chose ?

Est-ce qu’elle va chanter ta bonté ?

Écoute, secours-moi ! »

Or, tu m’as écouté.

Tu as changé mon deuil en danse,

de mes épaules tu as enlevé un poids immense,

et tu me combles de joie.

Non, je ne me tairai pas.

Je raconterai ce que tu fais pour moi :

Ta bonté me fixe sur une forte montagne.

Je te louerai toujours !

PSAUME 31(30)

 

Je me mets dans la peau de chaque être humain, de toute personne tombée dans la détresse la plus profonde. Je me place en particulier dans les chaussures de l’activiste, de l’indigné, du militant de la justice sociale, de l’humaniste, du prophète, du prisonnier, du torturé combattu pour ses audaces. Je rejoins ainsi Jésus pris dans un étau et qui agonise sur la croix.

Entre tes mains, je remets mon souffle

Ô TOI QUI ES, je me réfugie en toi,

ne me laisse pas tomber !

Toi qui es juste, délivre-moi !

Incline ton oreille vers moi,

viens vite me secourir !

Sois mon rocher, mon défenseur;

sois ma forteresse, sauve-moi !

Ils m’ont pris dans leurs filets,

mais toi, tu vas m’en tirer,

car tu es mon protecteur.

TOI QUI ES LA VÉRITÉ,

je remets mon souffle entre tes mains;

délivre-moi !

Je n’ai pas d'autre Dieu que toi,

toute ma confiance est en toi,

ta grâce me rendra la joie.

Tu vois ma misère,

mes angoisses, tu les connais.

Tu me délivreras du mal

et tu mettras mes pieds au large.

Oui, TOI QUI ES, prends pitié,

car je suis dans la détresse;

j'ai le visage, l'âme,

le corps usés par le chagrin.

Ma vie se consume dans la douleur

et mes années dans les soupirs.

À cause de mes folies, je suis rendu à bout,

même mes os dépérissent.

L’adversité a fait de moi un rebut,

un rejet pour mes voisins,

une menace pour mes amis;

ceux qui me voient fuient loin de moi

comme si j’étais un cadavre,

un vase brisé.

On dit des choses affreuses sur mon compte,

on sème l’épouvante partout,

on se concerte,

on complote contre ma vie.

Mais moi je mets ma confiance en TOI QUI ES,

car tu es tout pour moi.

Mon sort est dans ta main,

délivre-moi !

Fais luire ta face sur ton serviteur,

sauve-moi par ta grâce !

Oh, comme elle est grande ta bonté !

Tu la réserves à ceux qui mettent leur foi en toi,

Tu la manifestes à ceux qui cherchent en toi leur refuge.

Tout le monde le voit.

Tu les protèges à l'abri de ta face,

Tu les gardes sous ta tente.

Béni sois-tu, TOI QUI ES !

Tu m’as montré ta grâce

Et tu as fait de moi une ville forte.

Dans ma précipitation je disais :

« Tu m’as chassé loin de ton regard »,

mais quand j'ai crié vers toi

Tu as entendu ma voix.

Aimez CELUI QUI EST, vous qui croyez en lui,

Il prend soin de ses fidèles.

Quant aux orgueilleux,

malheur à eux !

Vous qui mettez votre espoir en lui, soyez forts !

Que votre cœur soit ferme !

PSAUME 32 (31)

 

Lâcher prise...

Ô TOI QUI ES,

il n'y a rien de plus doux pour moi

que de me savoir pardonné.

Longtemps je me suis tu,

mes os se consumaient,

je soupirais sans cesse,

j’avais honte de moi,

j’avais peur de toi.

Nuit et jour je sentais ta main peser sur moi,

j’étais rongé par la culpabilité,

je me desséchais.

Puis l’heure vint.

J'ai cessé de cacher mon iniquité.

J'ai dit : à CELUI QUI EST

j'avouerai le mal que j’ai fait !

Il m’a délivré de ma peine.

il a effacé mon péché.

Qui agit ainsi n’a pas de crainte à avoir;

de grandes eaux peuvent déborder,

elles ne pourront l'atteindre.

CELUI QUI ESTest mon abri,

il me sauve de la détresse

il m'entoure de chants de délivrance.

Je l'entends me dire :« Je t’instruirai,

je te montrerai la voie à suivre;

je te conseillerai, je veillerai sur toi ».

Ne soyons donc pas rétifs

comme le cheval sauvage ou le mulet entêté

que ni bride ni mors ne peuvent mater

et que personne ne peut approcher.

Nombreux les tourments pour les récalcitrants,

mais pour qui compte sur CELUI QUI EST

son amour l'entoure.

Que les justes se réjouissent en lui,

qu’ils soient dans l'allégresse !

Poussez des cris de joie, tous les cœurs droits !

PSAUME 33 (32)

Vous, les justes au cœur droit,

criez de joie pour CELUI QUI EST !

Rendez-lui grâce sur vos instruments de musique.

Chantez pour lui un chant nouveau,

de tout votre art accompagnez notre acclamation.

Elle est droite, la parole de CELUI QUI EST;

il est vrai en tout ce qu'il fait.

Il chérit le bon droit et la justice;

la Terre est remplie de son amour.

Il a fait les cieux par sa parole,

l'univers, par le souffle de sa bouche.

Il amasse l'eau des mers comme une digue;

les océans, il les garde en réserve.

Que toute la Terre s'émerveille devant CELUI QUI EST,

que tous les habitants du monde soient frappés d'étonnement !

Il dit une parole, et cela est, il commande et cela existe.

Il déjoue les plans ennemis, il anéantit leurs projets;

son plan à lui demeure pour toujours,

les desseins de son cœur durent à jamais.

Heureux le peuple de CELUI QUI EST,

heureuse la nation qu'il s'est choisie en héritage !

Dans la lumière de de son être,

il regarde tous les enfants des humains;

il les voit, lui qui forme le cœur de chacun,

il pénètre toutes leurs actions;

il observe tous les habitants de la Terre.

Le roi ne se sauve pas grâce à son armée,

ni le brave grâce à sa force.

Illusion que des chevaux pour gagner la guerre : une armée ne donne pas la victoire.

CELUI QUI EST veille sur ceux qui s'appuient sur lui et mettent leur espoir en son amour.

C'est lui qui les délivre de la mort,

lui qui les garde en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie de lui :

de lui viennent notre secours et notre force,

de lui vient la joie de notre cœur.

En son nom très saint

nous mettons toute notre confiance

ÔTOI QUI ES, que ton amour soit sur nous comme notre espoir est en toi

PSAUME 34 (33)

Tombé entre les mains d’Abimélec, David se fait passer pour un idiot. Grâce à cette astuce, Abimélec le renvoie à coups de pied, c'est ainsi que  David a la vie sauve. - Partout sur la planète, les pauvres sont coincés « entre la espada y la pared » (entre l'épée et le mur)... mais il est merveilleux de voir comment beaucoup d'entre eux réussissent à survivre grâce à leur débrouillardise. Comme à Cuba, par exemple.

La foi du pauvre (de l'anawim)

En tout temps je te bénirai, TOI QUI ES;

tu es toute ma fierté !

Que les malheureux soient dans la joie

et te célèbrent avec moi !

Je t'ai cherché, tu m'as répondu;

de toutes mes frayeurs tu m’as délivré.

Quand le pauvre crie, tu l’entends;

tu le sauves de ses détresses.

Tu places ton ange auprès de lui,

tu l’envoies camper à ses côtés

pour le défendre de tout danger.

TOI QUI ES, comme tu es bon !

Heureux qui cherche en toi son refuge !

De tout cœur je suis avec les pauvres. Je suis l’un d’eux. J’ai beau dénoncer ceux qui me dominent, m’exploitent, me dictent leurs lois, me maintiennent en état d’infériorité et de dépendance, rien n’y fait : ils sont de plus en plus puissants et je suis de plus en plus pauvre. Que faire ? Je n’ai pas d’autre choix que de m’en remettre de tout cœur à CELUI QUI EST, lui crier mon impuissance comme les Hébreux en Égypte lorsqu’ils n’en pouvaient plus de souffrir. J’attends de Lui qu’Il se manifeste comme il lui plaira. Qu’Il nous donne l’audace de nous lancer dans toutes les actions que son amour nous inspirera afin d’accéder à une vie vraiment humaine.

OUI, vous, ses bien-aimés,

remettez-vous-en à CELUI QUI EST,

rien ne vous manquera.

Les lionceaux connaissent la pénurie et la faim,

mais qui cherche CELUI QUI EST

ne manque d'aucun bien.

Viens, mon enfant, écoute-moi !

Je vais t’enseigner les secrets

de CELUI QUI EST : si tu aimes la vie,

si tu veux être heureux et vivre longtemps,

bannis toute méchanceté de ta bouche,

qu’aucun mensonge ne souille tes lèvres;

fuis le mal, fais le bien,

recherche la paix, poursuis-la !

CELUI QUI EST voit ceux qui cherchent le bien;

il est attentif à leurs cris,

il se fait proche de ceux qui ont le cœur brisé,

il sauve les esprits abattus.

Même si le malheur frappe le juste,

CELUI QUI EST l'en délivre toujours.

Il prend soin de lui, aucun de ses os n'est brisé.

Il délivre ceux qui se réfugient en Lui.

PSAUME 35 (34)

David est un guerrier. Souvent il voit CELUI QUI EST comme un grand Général d’armée… Moi je ne le vois pas comme cela, mais les combats d’aujourd’hui sont aussi violents et les défis aussi grands qu’au temps de David… Je dois m’indigner avec les indignés… et voir CELUI QUI EST au cœur de tout combat qui cherche à rendre ce monde plus humain.

Prier, c’est aussi se défouler. Dire ses peurs, déplorer son impuissance. Avant d’aimer ses ennemis comme Jésus le commande, il faut d’abord les connaître, dénoncer le mal qu’ils font. Nous sommes pauvres avec les pauvres; les pauvres ont le droit de réclamer justice haut et fort; ils ont le droit de plaider leur innocence; ils ont le droit de reprendre à leur compte les imprécations de l’Évangile contre les adversaires et les riches (Mt 23, Lc 6). Ils ont le droit de brandir le fouet et de vouloir débarrasser la planète de la racaille qui prive le peuple de la liberté et de la prospérité que CELUI QUI EST a acquises pour lui « à main levée et à bras étendu ».

TOI QUI ES, défends-moi,

combats à mes côtés !

Lève-toi, saisis le petit et le grand bouclier,

brandis la lance et le javelot,

viens vite à mon secours !

Ma vie est en danger, insuffle-moi courage,

sois mon salut !

Je suis broyé par un système archi injuste

qui étend ses tentacules sur le monde entier.

Mon sort est celui de millions d’êtres humains.

Nous sommes condamnés à mourir, ou à ne pas vivre vraiment...

Défends-nous, ô TOI QUI ES !

Défends tes enfants que partout dans le monde on opprime !

Brise ces machinations qui détruisent le monde,

qu’ils soient couverts de honte ceux qui les fabriquent !

Que leurs stratagèmes soient démantelés,

que le vent les balaie comme de la paille !

Que ton ange les chasse,

qu’il les pousse dans le noir sur des pentes glissantes !

Je n’ai fait aucun mal,

pourtant ils m’ont tendu un filet,

sans raison aucune ils ont creusé un trou pour me perdre;

(les trous des minières à ciel ouvert...)

que dans leur propre filet ils s’enfargent

et qu’ils se ramassent dans la fosse préparée pour moi !

Alors je me réjouirai en CELUI QUI EST,

je jubilerai en Lui car il me sauve.

Tous mes os le diront : « Hormis TOI QUI ES,

qui peut arracher un malheureux à plus fort que lui ?

Qui peut libérer un pauvre des griffes de qui le dépouille ? »

De faux témoins se lèvent, des inconnus me harcèlent,

on me rend le mal pour le bien, on m’abandonne.

Jésus en a guéri plusieurs,

mais où étaient-ils...lorsque le vent a tourné ?...

Pourtant, quand ils étaient malades,

je me sacrifiais pour eux et je priais.

Comme pour un ami ou pour un frère,

je m’inquiétais pour eux;

je m’affligeais avec eux

comme s’ils avaient été en deuil

de leur propre mère.

Mais maintenant que je chancelle,

ils se réunissent,

ils rient dans mon dos et me méprisent,

ils me couvrent de sarcasmes

et me déchirent à belles dents.

TOI QUI ES, comment peux-tu tolérer cela ?

Tire-moi de ce désastre,

délivre-moi de ces fauves !

Je te louerai dans la grande assemblée,

je te célébrerai au milieu d'un peuple nombreux.

Réveille-toi, TOI QUI ES !

ne t'éloigne pas de moi, ne garde pas silence !

Lève-toi pour me faire justice !

Défends ma cause !

Juge-moi selon ta justice !

Que personne ne se gausse à mon sujet !

Que personne ne dise en son cœur :

« Ah ! c’est bien fait, nous l'avons englouti ! »

Mais que se réjouissent

ceux qui croient en mon innocence.

Qu’ils te bénissent, TOI QUI ES,

Toi qui redonnes la paix à ton serviteur.

Ma langue célébrera ta justice,

tous les jours elle te louera.

PSAUME 36 (35)

Tu es la Source

Ô TOI QUI ES,

ton amour est grand comme le ciel,

et ta vérité dépasse les nues.

Ta justice est une haute montagne,

et tes décisions sont comme l’océan.

Tu es la vie des humains

et le souffle de tout ce qui respire.

Comme elle est précieuse ta bonté !

À l'ombre de tes ailes nous cherchons refuge,

à l’abondance de ta maison

nous nous rassasions,

à tes torrents de délices

s’apaisent toutes nos soifs.

Tu es la source de la vie;

par ta lumière nous voyons la lumière.

Étends ta bonté sur tous tes enfants,

pour que nous parvenions

à te connaître en vérité;

fais couler ta justice dans le cœur

de tous les êtres de bonne volonté !

L’homme juste

Ézékiel (18, 5-32) trace le portrait de l’homme juste :

« L’homme juste observe le droit et la justice, et il ne prend pas part sur les montagnes aux festins des adorateurs d'idoles. Il ne lève pas les yeux vers ces images que beaucoup de gens prennent pour des dieux. Il ne déshonore pas la femme de son prochain, ne s’approche pas d’une femme lorsqu'elle a ses règles; il n’opprime pas; il remet à leurs propriétaires les objets qui lui ont été confiés en gage; il ne commet pas de fraude; il donne son pain à celui qui a faim et un vêtement à celui qui est nu; il ne prête pas avec usure, il ne réclame pas d’intérêts, il détourne sa main du mal, il sert d'arbitre impartial entre des adversaires, il suit mes lois et mes préceptes de conduite pour vivre dans la droiture : un tel homme est vraiment juste, il vivra, déclare CELUI QUI EST… »

Le prophète termine par un vibrant appel à la conversion :

« Revenez à moi, dit CELUI QUI EST. Rejetez tous vos péchés, faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. Pourquoi vouloir mourir ? »…

Ici, il ne s'agit pas seulement d’appliquer de nouvelles règles. Il s’agit de valeurs fondamentales appelées à être embrassées et vécues d’un cœur sincère. Il s’agit d’un choix de vie, réalisable seulement si on change de fond en comble notre façon de voir les choses et notre façon de faire (se faire un esprit nouveau).

On est déjà dans l’Évangile. Jésus est cet « homme nouveau » qui est animé par un esprit « autre », un esprit « différent » de celui de tout le monde.… Aujourd’hui on parle d’un « nouveau paradigme »…

PSAUME 37 (36)

Heureux les doux, heureux les assoiffés de justice,

heureux les pacifiques… À eux le bonheur !

S'indigner, oui, mais savoir aussi reprendre son souffle, regarder les choses avec recul, s'éloigner du bruit et des idées arrêtées pour retrouver sa liberté de pensée et éviter de tomber dans l'aveuglement, l'intransigeance et le fanatisme.

On enseigne que CELUI QUI EST récompense les bons et punit les méchants, pourtant c'est souvent le contraire qui se produit : les méchants triomphent et les bons se font écraser. Que faut-il en penser ?

Posons la question aux anawim... Leur notion du bonheur, du succès et de la récompense est tout à fait différente de ce qui est communément admis. Pour eux, le bonheur ne dépend pas de l'avoir, du pouvoir, ni du savoir, ni de la reconnaissance sociale... Parce qu'ils ne se laissent enchaîner par rien de cela, leur bonheur est souvent plus réel plus profond et plus sûr que celui des plus grands rois. Jésus, Marie, Joseph étaient des anawim. Les premiers chrétiens, étaient des anawim. Les saints et les saintes (les 99.9% d'entre eux ne seront jamais officiellement canonisés) sont des anawim. Ils sont le « royaume » au cœur du monde, la perle rare, le trésor, le grain de moutarde, le levain qui fait battre le cœur de l'humanité. Plusieurs sont chrétiens, mais la majorité ne le sont pas. Peu d'entre eux sont conscients de leur grandeur.

Fais confiance à CELUI QUI EST, et agis bien;

dirige ton chemin vers lui, et lui agira.

Il fera lever ta justice comme le jour,

et ton droit comme le plein midi.

Calme ta colère, ne t’indigne pas :

il ne t’en viendrait que du mal.

Les doux posséderont la terre

et jouiront d'une abondante paix.

L’impie tire son épée, tend son arc

pour abattre le pauvre et le faible,

pour tuer l’homme droit,

mais l’épée lui entrera dans le cœur

et son arc se brisera.

Pour le juste, posséder peu de biens

Vaut mieux que la fortune des impies.

De ma jeunesse à mes vieux jours,

jamais je n’ai vu le juste abandonné

ni ses enfants mendier leur pain,

car CELUI QUI EST aime le bon droit,

il n’abandonne pas ses amis.

Les justes posséderont la terre

et toujours l’habiteront.

Observe l’homme droit,

regarde la personne intègre :

l’avenir appartient aux pacifiques.

Les autres seront tous déracinés,

leur avenir, anéanti.

Les justes posséderont la Terre.

Ne te fais pas trop de bile au sujet des injustes,

ne les envie surtout pas !

Un jour, ils seront fauchés comme l'herbe,

ils se faneront comme le foin.

Mets ta confiance en CELUI QUI EST,

et fais le bien;

Habite la terre et sois fidèle.

Mets ta joie dans CELUI QUI EST,

Il comblera les désirs de ton cœur.

Marche dans le chemin de CELUI QUI EST,

fais-lui confiance, il agira.

Il fera briller ta justice comme la lumière,

et ton droit comme le soleil à midi.

Garde silence devant lui et espère…

si le méchant a du succès, ne t’emporte pas,

ne t’indigne pas, reste calme;

bientôt il sera effacé et tu ne le trouveras plus.

Ils posséderont le pays

ceux qui s'en remettent avec confiance

à CELUI QUI EST;

les doux possèderont la terre,

ils jouiront d’une abondante paix.

Les méchants bandent l’arc

pour tuer le pauvre et le malheureux,

ils brandissent l’épée pour égorger le juste,

mais leur épée se tournera

contre leur propre cœur,

et leurs arcs seront brisés.

Mieux vaut avoir peu de biens et être juste

que de faire fortune et être mauvais;

CELUI QUI EST soutient les justes,

leur héritage dure à jamais.

En temps de crise,

les justes ne sont pas pris au dépourvu,

même aux jours de famine

ils trouvent de quoi manger,

mais les personnes au cœur fermé

finissent par périr,

comme les plus beaux pâturages,

elles s'en vont en fumée.

L’homme au cœur dur emprunte

et ne rend pas,

le juste, lui, est compatissant, et il donne.

Les personnes au cœur bon sont bénies;

CELUI QUI EST leur donne le pays en possession.

Il affermit leurs pas et prend plaisir à les suivre;

si elles tombent, il les relève de sa main.

J'ai été jeune, j'ai vieilli;

jamais je n’ai vu un juste abandonné,

ni sa postérité mendier son pain.

Le juste est toujours compatissant, il prête;

sa descendance est bénie.

Évite le mal, fais le bien,

alors tu auras une maison pour toujours.

Car CELUI QUI EST aime la justice,

Il n'abandonne pas ses amis;

les justes posséderont la terre,

ils l’habiteront à demeure.

Le juste garde dans son cœur

 la loi de CELUI QUI EST,

et il ne chancelle pas sur ses pieds.

Espère en Lui toi aussi, marche dans sa voie,

et Lui t'élèvera pour que tu possèdes le pays.

J'ai vu l'homme injuste dans toute sa force

se déployer comme un cèdre vigoureux;

puis il a passé, et voici, il n'est plus;

je le cherche et n’en trouve pas une trace.

Prends modèle sur l’homme intègre et droit;

imite l'homme de paix, car l’avenir est là.

De CELUI QUI EST

viennent la sécurité et le salut;

Il protège et délivre ceux qui se réfugient en Lui.

PSAUME 38 (37)

Il a fait le mal, il le reconnaît, il en paie le prix. On lui a enseigné que ses malheurs sont l’œuvre d’un dieu qui punit...

Pour nous libérer du poids de cette malédiction que nous trainons encore comme un boulet dans notre inconscient, Jésus s'est fait malédiction. Il l'a prise sur lui et l'a clouée avec lui sur la croix (Galates 3, 13).

TOI QUI ES, corrige-moi sans colère,

reprends-moi sans violence !

Tes flèches pleuvent sur moi

et ta main m’écrase.

Parce que j’ai péché, j’ai la chair en lambeaux,

la gangrène atteint mes os.

Je suis submergé par mes offenses,

leur poids est si lourd.

Mes plaies sont puanteur et pourriture;

je suis abattu, brisé, à bout de forces;

mon cœur rugit de douleur

à cause de ma folie.

TOI QUI ES, tu connais mon désir,

aucun de mes gémissements ne t’échappe.

Mon cœur s’agite, ma force m'abandonne,

même la lumière se retire de mes yeux.

Amis et connaissances s'éloignent de ma plaie,

mes proches se tiennent à l'écart.

D’autres m’en veulent à mort,

Me traquent, me harcèlent,

me salissent de leurs mensonges,

m’accusent d’attirer sur eux le malheur.

Et moi, je fais la sourde oreille

et ne réponds pas;

je fais le sourd

et me tiens comme un muet devant eux.

Ô TOI QUI ES, en toi seul je mets mon espoir;

Tu répondras pour moi !

Ils me voient chanceler et ils savourent déjà leur victoire;

je t’en prie, ne leur donne pas ce plaisir.

Regarde-moi, je suis sur le point de flancher,

ma souffrance ne me quitte pas.

Je suis pécheur, il est vrai,

mais regarde ceux qui me haïssent sans raison :

ils débordent de vie !

Ils sont très nombreux et pleins d’énergie;

ils me rendent le mal pour le bien;

ils s’en prennent à moi

simplement parce que je recherche le bien…

Ne m'abandonne pas, Ô TOI QUI ES !

Ne t'éloigne pas de moi !

Toi, mon Sauveur, viens vite à mon secours !

PSAUME 39 (38)

Je ne tiens qu'à un fil.

L'homme ici-bas n'est qu'un souffle;

il va, il vient, il n'est qu'une image....

Que puis-je attendre, Seigneur ?

Elle est en toi, mon espérance.

Entends ma prière, écoute mon cri;

ne reste pas sourd à mes pleurs.

Je ne suis qu’un hôte chez toi,

un passant, comme mes pères.

Je m’étais promis de ne pas en souffler mot,

de fermer ma bouche et de retenir ma langue;

pendant un bon moment je me suis contenu.

J’ai gardé silence, je suis resté muet,

mais plus je me taisais,

plus mon tourment grandissait,

C’était comme une brûlure dans mon cœur,

un feu intérieur qui me consumait,

alors j’ai éclaté :

TOI QUI ES,

combien me reste-t-il encore de temps ?

dis-moi quand finiront mes jours

que je sache combien je suis fragile.

Ma vie n’a pas la largeur d’une main;

devant toi, elle est comme rien.

L’humain n’est qu'un souffle;

on va, on vient, on passe comme une ombre,

on se tracasse pour peu de choses;

on amasse et on ne sait pas à qui cela ira.

TOI QUI ES, que puis-je donc espérer ?

Mon espoir, c’est Toi !

Décharge-moi du poids de mes fautes

pour que les fous ne trouvent pas en moi

des motifs à injures.

Je me tais, je garde ma bouche close,

car c'est toi qui agis.

S’il te plaît, ne me corrige pas trop fort;

il ne faudrait pas qu’à cause de mon mal

je finisse écrasé comme un ver.

Oui, l’humain n’est qu’un souffle.

TOI QUI ES, écoute ma prière,

prête l'oreille à mes cris !

Ne sois pas insensible à mes larmes !

Tu sais, je suis comme un étranger chez toi,

comme tous mes pères

je ne suis qu’un passant.

Ne me regarde pas avec des yeux de juge,

donne-moi un répit avant que je m'en aille,

laisse-moi respirer avant que je ne sois plus !

PSAUME 40 (39)

Chant du ressuscité…

D’un grand espoir j’espérais

en CELUI QUI EST;

il s'est penché vers moi, il a entendu mon cri.

Il m'a tiré d’un gouffre immense,

il m’a sorti d’un trou de vase sans fond;

(Jérémie dans la citerne)

il a dressé mes pieds sur le roc,

il a raffermi mes pas.

Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,

j’ai entonné une louange à Celui qui m’a sauvé;

Beaucoup en furent témoins,

ils s’en sont émerveillés

et ont mis leur confiance en Lui.

Heureux qui met sa confiance

en CELUI QUI EST,

et non en ceux dont la force

est la violence et le mensonge !

TOI QUI ES, nul n'est comparable à toi !

Tu as multiplié les merveilles en notre faveur;

je veux les publier, les faire connaître.

Impossible de les raconter toutes

car elles sont innombrables !

Tu ne désires ni sacrifice ni offrande,

mais tu m'as ouvert l’oreille;

tu ne veux pas d’holocauste ni de victime,

alors je dis : « Voici, je viens !

Dans le Livre il est écrit ce que tu veux de moi :

aimer ta Voie, l’aimer de tout cœur ! »

Ta voie est juste,

je l’annonce dans la grande assemblée;

je ne la garde pas pour moi,

je fais connaître ta vérité et ton salut;

je ne cache pas ta bonté et ta fidélité

à la grande assemblée.

Ne me prive pas de ta tendresse;

que ta bonté et ta fidélité me gardent à jamais !

Mais vois les maux qui m’accablent,

j’en ai plein la vue,

ils sont plus nombreux

que les cheveux de ma tête:

je perds courage.

Délivre-moi, ô TOI QUI ES !

Viens vite à mon secours !

Que ceux qui me condamnent

aient la surprise de leur vie !

Et que tous ceux qui te cherchent

se réjouissent en toi et soient pleins de joie !

Que tous ceux qui croient en ton salut

proclament sans cesse :

« Il est grand CELUI QUI EST ! »

Moi, je suis pauvre et malheureux,

mais je sais que Tu penses à moi.

Tu es mon secours et mon libérateur :

ne tarde pas, ô TOI QUI ES !

PSAUME 41 (40)

Le regard des autres et leur jugement me poursuivent... Dépression nerveuse, paranoïa, délire de persécution, nul n’est à l’abri de ces maladies, pas plus le croyant fidèle qu'un autre…

Heureux celui qui porte le pauvre en son cœur,

au jour de malheur,

CELUI QUI EST le sauvera !

Il le protégera, il le gardera en vie,

le rendra heureux sur terre;

il ne le livrera pas à la merci de l’adversité.

Sur son lit de douleur il le soutiendra,

il le relèvera de toutes ses maladies.

TOI QUI ES, aie pitié de moi !

Guéris-moi, car je me suis éloigné de toi.

Je suis torturé par ce qui se passe.

On murmure autour de moi :

« Quand mourra-t-il ?

Quand son nom sera-t-il effacé ? »

On s’adresse à moi à mots couverts

comme si je n’en avais plus pour longtemps;

ils chuchotent entre eux :

« Le voilà couché, il ne se relèvera plus ! »

Mon ami le plus fidèle,

celui qui partageait mon pain,

même lui parle ainsi !

Ô TOI QUI ES, aie pitié de moi !

Guéris-moi pour leur montrer que tu m'aimes,

et que personne n’en doute plus jamais !

Donne-leur cette preuve de mon intégrité,

montre-leur que tu me tiens en ta présence.

Béni sois-tu d'éternité en éternité,

ô TOI QUI ES ! Amen ! Amen !

PSAUME 42 (41)

Un des Pères de l’Église a écrit : « C’est parce qu’il ne savait pas où il allait qu’Abraham était dans la bonne voie ». Il avait confiance...

Comme le cerf assoiffé

soupire après l'eau vive,

ainsi mon être soupire après Toi,

Source de ma vie.

Oui, j’ai soif de Toi, le Vivant,

quand pourrai-je voir ton Visage ?

Le jour, la nuit, je pleure

à force de m’entendre dire :

« Où est ton Dieu ? »

Je me rappelle les jours d’autrefois

où j’allais en tête de la foule

parmi les cris de joie et d’action de grâce,

je marchais vers ton Temple, ô TOI QUI ES; 

j’avançais avec la multitude en fête,

mon cœur débordait de joie…

Pourquoi donc suis-je si abattu ?

pourquoi ces longs soupirs en moi ?

J’espère en CELUI QUI EST,

encore je le louerai;

Il est mon Sauveur et ma Vie.

Quand mon âme se désole,

que je sois au pays du Jourdain,

de l’Hermon ou sur mon humble montagne,

je me souviens de TOI QUI ES.

Mais voilà que d’abîme en abîme,

sous le fracas de tes cataractes,

la masse de tes flots m'emporte.

Je pense à ce temps béni

où tu m'accordais ta grâce;

la nuit, je chantais tes louanges,

je t’adressais ma prière …

et maintenant je te dis :

« Mon Rocher, pourquoi m'oublies-tu ?

pourquoi vais-je assombri

comme si un ennemi me poursuivait ? »

J’ai mal jusque dans mes os

quand chaque jour

on me nargue en me disant :

« Où est ton Dieu ? »

Mais, à quoi bon me désoler et me lamenter ?

Je me dis : espère en CELUI QUI EST !

Oui, je te louerai encore;

tu es mon Sauveur et tu es ma Vie !

PSAUME 43 (42)

Que ta lumière et ta vérité

guident mes pas.

Rends-moi justice, ô TOI QUI ES,

défends ma cause

contre ce système sans foi ni loi ! 

Libère-moi de tous ces hommes

qui fraudent et qui mentent !

Toi, tu es ma forteresse,

mais dans ce monde hostile

je me sens rejeté

et tellement seul…

Envoie ta lumière et ta vérité :

qu'elles guident mes pas,

qu’elles me conduisent à ta montagne sainte,

jusqu’ en ta demeure !

Ô TOI QUI ES,

j'avancerai jusqu’à ton autel, ,

j’irai vers toi en chantant,

je te rendrai grâce

car tu es toute ma joie !

Pourquoi me laisser abattre et me désoler ?

J’espère en CELUI QUI EST,

je le louerai toujours :

Il est mon Sauveur et ma Vie.

PSAUME 44 (43)

C'est à cause de toi qu'on ne cesse de nous massacrer... Nos frères Juifs en savent quelque chose... Les Palestiniens aussi, et bien  d'autres...

Ô TOI QUI ES,

nous avons entendu de nos oreilles,

nos pères nous ont raconté

les merveilles que tu fis pour eux,

aux jours d’autrefois,

pour les implanter dans le pays.

Par ton bras et par la lumière de ta face

tu en fis des vainqueurs, car tu les aimais.

Oui, tu es vraiment notre Roi.

Mais maintenant,

tu nous humilies, tu nous rejettes,

tu nous traites en bétail de boucherie,

tu nous disperses parmi les nations,

tu nous exposes aux moqueries de l’entourage;

tu fais de nous la fable des autres peuples :

nous reculons, nous sommes en déroute

et dispersés comme des brebis abandonnées.

On ne donnerait pas cher pour nous,

car nous ne valons plus rien.

Nous sommes devenus la risée de tout le monde,

on nous regarde en hochant la tête.

Notre déchéance, tout le jour, est devant nous;

la honte nous couvre le visage

et nous ne savons plus où nous cacher.

Ô TOI QUI ES, tout cela nous arrive

sans que nous t’ayons oublié

et sans que nous ayons trahi ton alliance.

Notre cœur ne s’est pas détourné de toi,

nos pieds n’ont pas quitté ton chemin.

Pourtant, c'est à cause de toi qu'on nous massacre sans arrêt,

à cause de toi que nous sommes à la merci des chacals,

et que sur nous s'étend l'ombre de la mort.

Si nous avions oublié ton Nom, Ô TOI QUI ES,

si nous avions tendu nos mains vers un dieu étranger, tu l’aurais su,

car tu connais les secrets du cœur;

tu aurais vu que c'est à cause de toi

que tous les jours on nous égorge

et qu'on nous traite en bétail d’abattoir.

Réveille-toi !

Pourquoi dors-tu, TOI QUI ES ?

Lève-toi !

Pourquoi détourner ta face,

pourquoi oublier notre malheur, notre misère ?

Ne nous rejette pas pour toujours !

Nous mordons la poussière,

notre ventre est collé à la terre.

Debout !

Libère-nous, au nom de ton amour !

PSAUME 45 (44)

Chant d'amour à l'humanité entière.

Qu’il vienne l’homme parfait, reflet de la beauté même de CELUI QUI EST ! Qu’elle vienne la femme parfaite, parée de la lumière du Seigneur ! Qu’il vienne le monde où sera visible à nos yeux que l’humain et CELUI QUI EST nous sommes un ! Après la révélation qui nous est parvenue de Jésus, peut-on douter encore que l'Humanité entière soit comme l'Épouse de Dieu ?

De jolis poèmes germent dans mon cœur;

j’aimerais les écrire pour le roi

avec la fine plume d’un scribe agile.

De tous les enfants des hommes

tu es le plus beau; la grâce coule de tes lèvres :

CELUI QUI EST te bénit pour toujours !

Toi, courageux combattant,

ton honneur et ta gloire

est de défendre la vérité,

la clémence et la justice.

Ton trône est divin et demeure à jamais;

ton sceptre royal est un sceptre de droiture.

Tu aimes la justice, et tu réprouves le mal.

CELUI QUI EST t'a consacré

d'une onction de joie,

comme aucun de tes semblables;

la myrrhe et l'aloès parfument tes vêtements.

Dans les palais d'ivoire les instruments à cordes te réjouissent.

Des filles de rois sont parmi tes bien-aimées;

la reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir.

Écoute, ma fille, vois, et prête l'oreille;

oublie ton peuple et la maison de ton père.

Le roi porte ses désirs sur ta beauté;

puisqu'il est ton seigneur,

rends-lui tes hommages.

Avec des présents, la fille de Tyr,

et les plus riches du peuple rechercheront ta faveur.

À l'intérieur du palais,

la fille du roi est tout resplendissante;

elle porte un vêtement tissé de fils d'or.

Revêtue de ses habits brodés,

elle est présentée au roi;

des jeunes filles, ses compagnes,

sont amenées auprès de toi.

On les introduit au milieu des réjouissances

et de l'allégresse,

elles entrent dans le palais du roi.

Tes enfants prendront la place de tes pères;

tu en feras des princes dans tout le pays.

Je rappellerai ton nom dans tous les âges :

aussi les peuples te loueront éternellement et à jamais.

PSAUME 46 (45)

Dans un tsunami de joie

le Seigneur détruit les armes

Que la Terre soit bouleversée

et que les montagnes tombent dans la mer,

nous ne craignons pas,

car CELUI QUI EST est notre refuge.

Il ouvre large ses bras

et comme un fleuve

il apporte à notre cité joie et sainteté.

Il est avec nous, nous ne chancelons pas.

Nous contemplons ses merveilles :

il met fin aux guerres jusqu’au bout de la Terre;

il détruit les armes, il les casse,

il les brûle au feu.

Il est avec nous, CELUI QUI EST !

PSAUME 47 (46)

Le Règne

CELUI QUI EST est Roi sur toute la Terre.

Il monte parmi les acclamations,

Il monte aux éclats du cor.

Sonnons pour CELUI QUI EST !

Sonnons pour notre Roi !

Que tout le monde le sache :

CELUI QUI EST

est roi du monde entier;

Il règne sur les nations

qui ne le connaissent pas,

il règne sur tout ce qui existe.

PSAUME 48 (47)

« Je vous le dis, il y a ici plus grand que le Temple » (Matthieu 12, 6).

Nous sommes les pierres vivantes d'un temple nouveau et d'une nouvelle Jérusalem.

Sur la montagne sainte,

au cœur de notre ville,

se dresse la Demeure de CELUI QUI EST :

elle est notre citadelle et notre joie !

TOI QUI ES, elle est là ta Présence :

nous la contemplons au milieu de ton peuple.

Que ton Nom soit loué

jusqu’au bout de la Terre !

que la justice de ton bras apporte la joie

au monde entier !

Nos cœurs s’attachent à ta Ville,

nous la parcourons de long en large,

nous longeons ses remparts,

nous comptons ses tours,

nous admirons ses palais;

à nos descendants nous raconterons

que nous sommes à TOI QUI ES 

pour les siècles des siècles,

et que c’est toi qui nous conduis.

PSAUME 49 (48)

Toi qui mets ta confiance dans ta richesse,

prends note !

L'homme comblé ne dure pas,

il ressemble au bétail qu'on abat.

Dans la tombe il ne peut emporter

ni son argent ni le luxe de sa maison.

Il se bénit lui-même de son vivant,

on l’applaudit car tout lui réussit,

mais à la fin il rejoindra

ceux qui ne verront plus la lumière.

L’homme comblé ne brille pas,

il ressemble au bétail qu’on abat.

PSAUME 50 (49)

Dans une mise en scène peu banale: une déclaration d'importance extrême pour le monde entier.

Dans la lumière,

CELUI QUI EST convoque le monde,

depuis le levant jusqu'au couchant.

Porté par un vent d’ouragan

et entouré d'un feu dévorant

il brise son silence.

Terre et Ciel en sont témoins,

CELUI QUI EST va prononcer un jugement :

Rassemblez les miens devant moi,

ceux qui ont fait une alliance avec moi

et qui l’ont scellée par le sang d’un sacrifice !

Écoute, mon peuple, je te parle :

Je suis CELUI QUI EST.

Je ne te blâme pas pour tes sacrifices,

ils me sont toujours présents.

Mais je ne te demande pas

un seul taureau de tes troupeaux,

ni un seul bélier de tes enclos.

Tout le gibier des forêts m’appartient,

ainsi que le bétail des hauts pâturages.

Je connais tous les oiseaux des cieux,

et les bêtes des champs m'appartiennent.

Si j'ai faim, je ne te le dirai pas,

car le monde, avec tout ce qu'il renferme, est à moi.

Est-ce que je mange la viande des taureaux, moi ?

Est-ce que je bois le sang des béliers ?

Offre-moi un sacrifice d’amour et de reconnaissance,

et remplis les engagements

que tu as pris envers moi.

Alors, au jour de détresse, appelle-moi;

je te libérerai, et tu me glorifieras.

À l'impie, CELUI QUI EST

fait cette déclaration:

Quoi donc ! Tu récites mes lois par cœur,

et tu parles de mon alliance plein la bouche,

mais tu détestes toute critique de ma part,

et tu rejettes loin de toi mes paroles.

Si tu vois un voleur, tu t'en fais un ami,

tu es chez toi parmi les adultères.

Tu livres ta bouche au mal,

et ta langue n’est que mensonge.

Tu t'assieds, et tu médis de ton frère,

tu diffames le fils de ta mère.

Voilà ce que tu fais, et je me tairais ?

Crois-tu que je suis comme toi ?

Je mets tout cela sous tes yeux et je t’accuse !

Vous qui oubliez CELUI QUI EST,

prenez garde,

sinon, pas de secours pour vous !

Offrez-moi un sacrifice d’action de grâce,

alors vous me rendrez gloire;

suivez ma voie,

et vous verrez mon salut.

PSAUME 51 (50)

Psaume de David. Lorsque Nathan, le prophète, vint à lui, après que David fut allé vers Bath Schéba (Bethsabée). Pour pouvoir la posséder, David fit  tuer Urie,  le mari de cette femme; ce même Urie  qui était son ami et son plus fidèle soldat.

« Mon péché, je le connais. Je l’ai toujours devant mes yeux… Dans le péché ma mère m’a conçu. »

Quel est donc mon péché ?

Il s’agit ici de quelque chose de plus grand que mes faiblesses et mes erreurs d’homme. Il s’agit d’autre chose que ce vieux péché originel tel que nous avons cru le comprendre et que le baptême est censé avoir effacé… Il s’agit d’un fait qui me dépasse. D’un état sur lequel je n’ai aucune prise. Mon péché, il est immense.

J’appartiens à un système pervers, où les gros mangent les petits et se mangent entre eux. Un système qui enfante des monstres, nourrit les conflits, en vit. Il s’enveloppe de vertu, de démocratie, de liberté, de progrès, de civilisation, de science, de croissance et de religion, mais pour vivre il faut qu’il tue...

Je suis enfant de ce système. Je vis grâce à lui. Je ne peux m’excuser en disant que je ne suis pas d’accord avec lui. Je vis avec une bête, je prends d’elle ce qui fait mon affaire, et je ne me sens pas complice de ses méfaits. Je ne sais quoi faire d’autre…

IMPUISSANCE, voilà mon péché. C’est lui, le péché du monde. Je l'ai en moi. Je ne peux pas l’effacer.

Ô TOI QUI ES,

dans ta grande tendresse

détruis à sa racine

le mal qui me ronge !

Né inconscient et faible,

je confonds souvent le bien et le mal,

Je suis un être partagé,

ton image en moi est cassée en deux;

depuis le ventre de ma mère

je porte cette division en moi;

je suis né déchiré.

Tu attends de moi

que dans mon infirmité

je vive dans la vérité.

Je t'en prie, que vienne donc ta sagesse

se bâtir une demeure en moi

et qu'elle m'habite

jusque dans les moindres replis de mon être !

Lave-moi, et je serai pur;

purifie-moi, et je serai plus blanc que neige.

Que mes os brisés 

renaissent dans l’allégresse et la joie.

Ferme les yeux sur mes misères,

efface tout le mal que j'ai causé,

guéris ma blessure.

Ô TOI QUI ES,

crée en moi un cœur entier,

renouvelle tout mon être.

Ne me rejette pas,

ne me prive pas de ton souffle saint.

Redonne-moi la joie de ton amour,

soutiens-moi par le souffle de ta force !

À ceux qui ont perdu ta voie

je montrerai le chemin;

les égarés reviendront vers toi.

Lave-moi du sang versé

et je célébrerai ta miséricorde.

Ouvre mes lèvres

et ma bouche te louera.

Je ne t’offre pas de sacrifices,

car tu n’en veux pas;

les plus riches offrandes ne te plaisent pas.

Le seul présent qui te soit agréable,

c'est un esprit vrai

et un cœur sensible aux souffrances humaines.

Par ta grâce, déverse tes bienfaits

sur notre monde éclaté,

rassemble-nous dans une seule grande fraternité !

Vérité et justice,

amour entre les personnes,

respect entre les nations,

voilà le sacrifice qui te plaît.

PSAUME 52 (51)

Nous ne vivons pas dans un monde idéal qui, avec un peu de bonne volonté, pourrait être déjà une sorte de paradis. Notre monde est plus complexe. Le mal existe. Il loge dans le cœur de tous les humains, il loge en moi. Les bons sentiments ne suffisent pas à le déloger. Ses racines s’entremêlent en moi avec les racines du bien. Mon champ a beau être ensemencé de la Parole, il y pousse aussi de l’ivraie et du chiendent.

Pour démasquer le mal, il ne faut pas craindre de le nommer. Pas de guérison sans établir d’abord un diagnostic. Son nom est « le tyran ». Mon mal, c'est le tyran en moi, dans la communauté, dans mon pays, dans l’humanité…

La bonne nouvelle c’est qu’il n’est pas éternel. Tôt ou tard les prédateurs, les pères abuseurs, les harceleurs de tout poil, du clergé, du cinéma, de la politique, du showbiz, du monde des affaires, les grandes gueules de la radio et des medias, la plupart finiront par être démasqués, et grande sera leur déconfiture !

Au chef des chantres. Cantique de David après que  Doëg, l'Édomite, eut rapporté au roi Saül que  David s'était rendu dans la maison d'Achimélec.

(Écho des divisions entre juifs orthodoxes (hassim) et partisans de l’hellénisme au 11^e s. avant JC ?)

Contre les semi-vérités, le langage double, le mensonge, la langue fourchue …

La bonté de CELUI QUI EST

dure à jamais,

mais toi, tyran, de quoi te vantes-tu ?

Ta langue est comme un rasoir affilé;

elle n'invente que malice, fourbe que tu es !

Tu préfères le mal au bien,

le mensonge à la droiture.

Tu te complais dans le langage

qui trompe et détruit.

Mais la vérité finira bien par l’emporter

une bonne fois pour toutes :

tu seras saisi, enlevé de ta tente

et déraciné de la terre des vivants.

Les justes le verront

et en resteront bouche bée;

ils feront de toi des gorges chaudes.

On dira : Voilà bien comment finit

celui qui se croyait plus malin

que CELUI QUI EST,  

lui qui mettait sa sécurité

dans ses grandes richesses,

et toujours savait se tirer d'affaire !

Pour ma part, je compte toujours sur la bonté de CELUI QUI EST

et comme un olivier verdoyant

je grandis à jamais dans sa maison.

Au milieu de ceux qui t’aiment, Ô TOI QUI ES,

je te louerai sans cesse, car tu agis;

j’espère en toi, car tu es bon.

PSAUME 53 (52)

Tout est pourri…

Ils mangent mon peuple.

Dans son cœur, le fou déclare :

« Il n'y a point de Dieu ! »

Ceux qui parlent ainsi 

sont des corrompus

qui commettent des actes abominables,

et jamais ne font le bien.

CELUI QUI EST

se penche sur les humains

pour voir s'il en est un de sensé,

un seul qui le cherche.

Mais tous sont égarés, pervertis;

personne ne fait le bien,

pas un seul !

Ils ont vraiment perdu la tête :

ils dévorent mon peuple,

ils font de lui leur pâture;

CELUI QUI EST, ils ne le prient jamais !

Alors ils trembleront

sans qu'il y ait raison de trembler.

Ils ne feront pas vieux os

ceux qui t’assiègent.

Tu peux rire d’eux,

car ils seront rejetés.

Oh ! qui fera venir à Sion

la délivrance d'Israël ?

Quelle fête ce sera

quand CELUI QUI EST ramènera

les captifs de son peuple !

Quelle joie ce sera !

PSAUME 54 (53)

TOI QUI ES, entends ma prière : sauve-moi !

rends-moi justice, écoute-moi !

Des étrangers qui ne te connaissent pas

se sont levés contre moi,

des puissants cherchent ma perte

Mais CELUI QUI EST vient à mon aide,

il est mon appui entre tous.

De grand cœur, je lui rendrai grâce,

car il est bon !

Il m'a délivré de toute angoisse,

car j'ai bien vu la déconfiture de mes ennemis.

PSAUME 55 (54)

Gethsémani...

Avec les caravanes de Honduriens

et tant d'autres fuyant vers la liberté

Ô TOI QUI ES, écoute ma prière, 

réponds-moi, car je suis troublé.

Mon cœur se tord en moi, 

j'ai peur de mourir,

je tremble d'effroi.

Si j'avais des ailes de colombe 

je m'envolerais loin d'ici

je m'enfuirais au désert,

en lieu sûr.

Comme j’aimerais avoir un abri 

contre la tempête qui fait rage !

Dans les villes il n'y a que discorde et violence;

jour et nuit, crimes et malheurs; 

partout dans les rues : fraude et brutalité. 

Si c’était l'œuvre d'ennemis,

je le supporterais,

mais ceux qui commettent ces abominations

ce sont des compagnons, des amis,

des frères de sang !

Parmi eux, un intime :

vers la maison de CELUI QUI EST

il marchait au même pas que moi…

Je crie vers toi, TOI QUI ES,

je gémis et me plains

le soir, le matin et à midi !

Je sais que tu entends ma voix, 

Tu vas me délivrer de ce combat

et m'apporter la paix.

Voilà, je m'en remets à CELUI QUI EST. 

Toi aussi, décharge ton fardeau sur lui :

il prendra soin de toi.

PSAUME 56 (55) 9-14

Jésus a pour ennemis des religieux qui épient ses moindres gestes, analysent tous ses mots... Il doit se cacher d'eux, mener une vie errante...

Je suis Jésus.

Je suis les millions d'errants, les millions de réfugiés et de migrants....

TOI QUI ES,

tu comptes les pas de ma vie errante;

recueille mes larmes dans ton outre :

je crie vers toi;

je sais que tu es pour moi.

Je me confie à toi, je ne crains rien :

que peuvent me faire des humains ?

O TOI QUI ES, je te rends grâce

car tu me délivres de la mort;

tu garantis mes pieds de la chute,

pour que je marche devant toi

dans la lumière des vivants.

PSAUME 57 (56)

Au milieu des « lions »

Jésus mis au tombeau...

Pitié pour moi, TOI QUI ES !

Je me réfugie

à l'ombre de tes ailes

jusqu'à ce que le malheur soit passé.

Tu feras tout pour moi,

envoie ton amour et ta vérité !

Je suis au milieu de lions,

gisant parmi les fauves;

leur langue est perçante

comme une dague effilée,

leurs dents sont des flèches et des lances.

Toi qui as fait le ciel et la terre,

lève-toi !

Au filet qu'ils ont tendu sous mes pas,

ils ont failli me prendre:

devant mes pieds ils ont creusé un trou,

mais ils sont tombés dedans !

Je te dis merci, TOI QUI ES !

Mon cœur déborde de joie,

l'aurore s’éveille

au son de ma musique et de mes chants

je crie au monde entier

que ton amour est plus grand que les cieux

et ta vérité, plus haute que les nues !

PSAUME 58 (57)

Les juges...

Un juge intègre est un héros,

un juge malhonnête est un vulgaire assassin.

La pire des pauvretés : être pris dans les crocs de juges corrompus.

Pour comprendre la colère de ce psaume, il faut avoir vécu l'impuissance extrême dont souffre les populations dans lesquelles les juges se laissent allègrement manipuler et corrompre par les autorités politiques et par les riches. Se scandaliser, s'indigner et se défouler de temps en temps fait du bien.

Vous, juges,

vous mettez le bâillon à la bouche de la justice,

et vous vous moquez du droit !

Vous êtes des criminels invétérés;

vous répandez à pleines mains
la violence sur la Terre.

Depuis le sein de votre mère

vous êtes des dévoyés,

depuis votre naissance 

vous êtes des menteurs et des égarés; 
dans vos veines coule un venin de vipère.

Vos oreilles sont bouchées à la vérité

comme des oreilles de serpents 

sourds à la voix des plus habiles enchanteurs.

Vous mériteriez que l'on vous brise les dents

et la mâchoire,

et qu'on vous casse vos crocs de lions.
Vous devriez vous écouler comme des eaux usées,

et disparaître comme la limace qui glisse en fondant,

ou comme l'avorton dont les yeux à jamais

seront privés de voir le soleil ! 
Puisse tout le mal dont vous êtes la cause

être emporté par un brasier

plus vif qu'une flambée de ronces sous la marmite ! 

Pour le juste, quelle joie de voir la Terre

enfin débarrassée de tant d'iniquité !

Il pourra chanter : « La justice n'est pas morte,

oui, CELUI QUI EST est vivant ! »

PSAUME 59 (58)

Jérémie: « Je suis un homme de querelle et de dispute pour tout le pays... Tout le monde me maudit... Tu m'as rempli d'indignation, Seigneur; pourquoi ma souffrance est-elle sans fin ? » (Jérémie 15, 10.17-18).

Je me fais un devoir d'essayer de me mettre dans la peau de tant de gens qui tous les jours souffrent la violence des puissants et qui n'ont que CELUI QUI EST comme recours.

TOI QUI ES, délivre-moi des puissants !

Je n'ai commis aucun mal,

pourtant ils se ruent contre moi..

Réveille-toi ! Viens et vois !

Le soir, ils rôdent comme des chiens,

ils grondent autour de la ville,

ils hurlent de faim en quête d'une proie;

l'écume à la bouche, l'épée entre les dents,

ils cherchent à me terroriser.

Mais avec TOI QUI ES,

je me tiens sur mes gardes.

Tu es ma forteresse, mon rempart !

Tu es mon amour et tu viens à moi :

avec toi je fais face à mes adversaires.

Ta force, je la chanterai,

au matin, j'acclamerai ton amour.

Pour moi tu as toujours été un rempart

et un refuge dans ma détresse.

Je te fêterai :

tu es ma forteresse,

tu es mon amour.

PSAUME 60 (59)

Prière nationale après la défaite

TOI QUI ES, à nos yeux,

ta colère s'est enflammée contre nous;

tu as décidé de nous rejeter et de nous briser.

Le pays est secoué, disloqué, effondré,

nous t'en prions, répare ses brèches !

Ton peuple est mis à dure épreuve,

nous ne comprenons plus rien;

ton étendard, nous l'avais-tu donné

pour que nous fuyions devant l'ennemi ?

Libère tes bien-aimés, sauve-les par ta droite,

réponds-nous !

Porte-nous secours dans l'épreuve :

le salut qui vient de nous est pur néant;

avec TOI QUI ES nous retrouverons la victoire !

PSAUME 61 (60)

Prière d'un exilé

Ô TOI QUI ES, écoute, mes cris !

Du bout de la terre je t’appelle,

je suis à bout de souffle.

Jusqu’au rocher trop haut pour moi,

hisse-moi, car tu es mon abri;

tu es la tour forte

qui me sauve de l'ennemi.

Je me réfugie en toi,

pour toujours je me blottis

à l’abri de tes ailes !

Je te prie pour mon peuple :

accorde-lui des jours et des jours;

comme gardiens assigne-lui Amour et Vérité

et qu'à la lumière de ta Face

ses années deviennent des siècles !

PSAUME 62 (61)

Je n’ai de repos

qu'en CELUI QUI EST,

et en lui uniquement.

Il est mon Rocher imprenable.

L’homme n’est qu’un souffle,

Si tous les humains ensemble

étaient déposés sur un plateau de balance

ils pèseraient moins qu’un soupir.

CELUI QUI EST est mon salut,

lui seul est ma citadelle;

allons, comptons sur lui en tout temps !

PSAUME 63 (62)

TOI QUI ES, tu es mon Dieu,

dès l'aube je te cherche :

mon âme a soif de toi;

après toi languit ma chair,

terre aride, altérée, sans eau.

Dans ton temple je t'ai contemplé,

j'ai vu ta force et ta gloire.

Ton amour vaut mieux que la vie :

toute ma vie je vais te bénir,

lever les mains et célébrer ton nom.

Comme par un festin je serai rassasié;

la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

Dans la nuit, je me souviens de toi

et je reste des heures à te parler.

Oui, tu es venu à mon secours :

à l'ombre de tes ailes je crie de joie. 

Mon âme s'attache à toi,

ta main droite me soutient.

PSAUME 64 (63)

Ô TOI QUI ES, écoute le cri de ma plainte;

protège-moi !

Garde-moi de ces langues

affûtées comme des épées,

de ces paroles empoisonnées

tirées dans l'ombre comme des flèches

contre l'innocent.

Garde-moi des machinations secrètes

de ceux-là qui avec soin

dissimulent leurs pièges

et qui disent :« Qui nous verra ? »

Leur crime est parfait, leur cœur, impénétrable !

Mais CELUI QUI EST intervient

et leurs flèches se retournent contre eux.

Ceux qui en sont témoins hochent la tête.

Ils proclament ce qu'a fait CELUI QUI EST;

ils comprennent ses actions.

En lui le juste trouvera joie et refuge,

et tous les hommes au cœur droit le loueront.

PSAUME 65 (64)

Louange dans les deux temples : le Temple de Jérusalem et le grand Temple de la Nature.

Il est beau de te louer dans ton Temple,

TOI QUI ES,

là où toute chair vient jusqu'à toi

avec son poids de péché.

Nos fautes ont dominé sur nous,

mais tu les pardonnes.

Heureux qui habite ta demeure !

Il se rassasie de tes biens

et des dons sacrés de ta maison !

Toi, notre sauveur,

tu nous montres par des prodiges

ta fidélité à ton alliance;

tu es l'espoir des horizons de la Terre

et des îles lointaines.

(Dans le Saint des saints, le lieu le plus sacré situé à l'intérieur du temple, se trouve la Shekinah, la Présence invisible de CELUI QUI EST. Elle se tient sur la plaque d'or qui couvre l'arche d'alliance. Ce lieu est appelé « kapporet » du verbe « kapar » qui veut dire « couvrir » et aussi « absoudre ». De ce verbe dérive « Kippur », le nom du jour du grand  Pardon).

Il est beau aussi de te louer

dans ton grand Temple de l'Univers.

Là, ta force enracine les montagnes,

elle apaise le vacarme des mers,

elle calme le bruit des flots

et rabat le tumulte des peuples.

Les habitants du monde entier

jusqu'aux extrémités de la Terre

sont stupéfaits à la vue de tes signes;

aux portes du levant et du couchant

ils poussent des cris d'admiration.

Ô TOI QUI ES, 

tu visites la Terre, tu l'abreuves;

tes ruisseaux regorgent d'eau.

En vue des moissons 

tu prépares les champs,

tu arroses les sillons,

tu aplanis le sol,

tu le détrempes sous les pluies,

tu bénis les semailles.

Tu couronnes une année de bienfaits;

sur ton passage, les pâturages ruissellent, 

les collines débordent d'allégresse.

Les herbages se parent de troupeaux

et les plaines se couvrent de blé.

Tout exulte et chante !

PSAUME 66 (65)

Louons CELUI QUI EST

pour ses hauts faits dans l'Histoire

La libération de l'esclavage en Égypte et l'épopée de la marche d'Israël vers la Liberté peuvent servir de base pour relire l'histoire de n'importe quel peuple de la Terre. Car tous les peuples sont le fruit d'un long accouchement constitué de multiples combats, de multiples échecs et victoires.

Un accouchement, en vérité, jamais terminé.

Acclamez CELUI QUI EST, toute la Terre;

fêtez la gloire de son nom, louez-le !

Dites-lui :« Tes actions sont admirables !

En présence de ta force, toute la Terre se prosterne et chante ton nom. »

Venez et voyez les hauts faits

de CELUI QUI EST,

regardez ce qu'il a fait pour les enfants des hommes : 

pour eux il changea la mer en terre ferme (Ex 14, 14),

et il leur fit franchir le fleuve à pied sec

(Jos 3, 14-17).

Elle vient de là notre joie !

CELUI QUI EST

règne à jamais par sa puissance.

Peuples, bénissez-le !

Faites retentir sa louange,

car il rend la vie à notre âme,

il a gardé nos pieds de la chute.

TOI QUI ES,

tu nous as éprouvés,

tu nous as affinés comme du métal;

tu nous as conduits dans un piège

(nous étions coincés entre l'armée de Pharaon et la mer);

tu as serré nos reins dans un étau.

Tu as mis des mortels à notre tête;

nous sommes entrés dans l'eau et dans le feu,

(colonne de feu, désert...)

mais tu nous as fait sortir vers l'abondance.

Je viens dans ta maison

pour accomplir les promesses

que j'ai faites envers toi

quand j'étais en pleine détresse.

Je t'offre avec l'encens

le sang fumant de béliers,

de bœufs et de chevreaux de choix.

Je raconte à qui veut l'entendre,

tout ce qu'il a fait pour moi.

À peine poussais-je un cri

que déjà ma bouche faisait son éloge.

Si mon cœur avait lorgné vers le mal,

CELUI QUI EST ne m'aurait pas écouté,

mais il m'a écouté, il a entendu mon cri.

Béni soit-il !

Il n'a pas écarté ma prière,

ni détourné de moi son amour !

PSAUME 67 (66)

La Terre a donné son fruit, signe de la bénédiction de CELUI QUI EST. « Bénir » en hébreu se dit « tôdâ »: action de grâce.

Que CELUI QUI EST nous donne sa grâce et nous bénisse,

que son visage s’illumine sur nous

et nous éclaire !

Que son chemin soit connu sur toute la terre

et son salut parmi toutes les nations !

Que les nations te rendent grâce,

ô TOI QUI ES,

qu’elles te chantent leur joie :

tu guides le monde avec justice,

tu gouvernes le peuple avec droiture !

La Terre a donné son fruit;

CELUI QUI EST nous bénit.

Que la Terre entière l’adore !

PSAUME 68 (67)

CELUI QUI EST est le Père des pauvres,

le libérateur des captifs et le bras de nos victoires !

Les ennemis se dissipent comme fumée;
comme cire à la face du feu

ils fondent à la face de CELUI QUI EST.

Par contre, nos amis exultent

et dansent de joie :

devant la Face de CELUI QUI EST,

ils sont en fête.

Chantons pour lui, jouons pour son nom,

frayons la route au Cavalier des nuées,

dansons devant sa face :

son nom est CELUI QUI EST !

Père des orphelins, défenseur des veuves,

il donne un toit à celui qui est seul,

il rend la liberté aux captifs :

tel est CELUI QUI EST dans sa sainte demeure.

TOI QUI ES,

quand tu sortis en avant de ton peuple

et te mis à marcher avec lui dans le désert,

la terre trembla:

devant toi, le Saint du Sinaï,

devant toi, le Saint d'Israël, les cieux fondirent,

Sur ton peuple en marche,

tu répandais la pluie en abondance,

et quand il perdait des forces, tu le soutenais.

Toi qui es bon pour le pauvre,

tu restaurais ton troupeau là où il campait.

CELUI QUI EST prononce un oracle :

Mont de Basan, fière montagne,

pourquoi jalouser l'humble colline (Sion)

que CELUI QUI EST a choisie pour établir sa demeure (le Temple) ?

C'est là qu'il habitera jusqu'à la fin.

Parti du Sinaï à la tête de milliers de myriades;

il est monté jusqu'à son sanctuaire

sur les hauteurs de Sion,

emmenant avec lui des captifs sans nombre.

Qu'il soit béni !

Jour après jour, CELUI QUI EST

nous mène de victoire en victoire.

À lui sont les portes de la mort !

Son cortège royal s'avance dans le Temple :

les chantres en tête, les musiciens derrière,

en frappant le tambourin les jeunes filles vont au milieu.

Rassemblez-vous, bénissez Dieu;

aux sources d'Israël est CELUI QUI EST !

Benjamin, le plus jeune, ouvre la marche;

viennent ensuite les princes de Juda,

suivis des princes de Zabulon

et des princes de Nephtali.

CELUI QUI EST l'a commandé :« Sois fort ! »

Montre ta force, TOI QUI ES, quand tu agis pour nous !

De ton palais, qui domine Jérusalem,

on voit des rois t'apporter des présents.

Menace la Bête des marais,

la bande de fauves, la meute des peuples :

qu'ils se prosternent avec leurs pièces d'argent,

et que la voie de ceux qui aiment la guerre 

soit brouillée!

De l'Égypte arriveront des étoffes somptueuses;

l'Éthiopie viendra les mains pleines vers CELUI QUI EST.

Royaumes de la terre, chantez pour lui,

jouez pour celui qui chevauche au plus haut des cieux, les cieux antiques.

Voici qu'il élève la voix, une voix puissante;

rendez la puissance à CELUI QUI EST.

Sur Israël, sa splendeur !

Dans la nuée, sa puissance ! 

CELUI QUI EST est redoutable

dans son temple saint,

il donne à son peuple force et puissance.

Béni soit-il !

PSAUME 69 (68)

Dans la boue... Comme Jérémie, comme Jésus...

On dénonce Jérémie: Cet homme nous parle de malheurs et de catastrophes. Il  ne nous encourage pas, ne nous rassure pas. Il n’arrête pas de nous dire que nous nous leurrons. Que nous sommes aveugles. Qu’il est trop tard. Il dit que depuis longtemps nous avons pris un chemin qui conduit au désastre. Que lui et bien d’autres comme lui nous en avaient prévenus, mais que nous ne les avons jamais écoutés… C’est ce qu’il dit. Il nous accuse d’être responsables de nos malheurs. Qui peut endurer cela? Il faut le mettre à mort!

« Alors ils se saisissent de Jérémie et le jettent dans la citerne du prince Melkias, dans la cour de la prison. On le descend avec des cordes. Au fond de cette citerne, il n’y a pas d’eau, mais seulement de la boue, et Jérémie s’enfonce dans la boue.

Un officier, l’Éthiopien Ébed-Mélek vient trouver le roi : « Mon Seigneur le roi, ce qu’ils ont fait au prophète Jérémie, c’est mal! Ils l’ont jeté dans la citerne, il va y mourir de faim! » Alors le roi ordonna à l’Éthiopien de retirer Jérémie de la citerne. »

Lui et ses hommes, à l’aide de bouts de tissus déchirés et usés, qu’ils avaient rattachés avec des cordes, soulèvent Jérémie et le font remonter de la citerne. (Jérémie 38, 1-13).

Ce psaume est une prière pour les jours où on se sent dans la boue, au fond du puits... 

C'est la prière de Jésus qui, raillé sur la croix,  s’éteint comme le soleil dans l’eau. Ce vécu des tout derniers moments de Jésus est celui de notre réalité en ce moment-ci de l’histoire : nous sommes coincés entre la dissolution totale et l’émergence d’une nouvelle civilisation qui, espérons-le, se recentrera sur l’essentiel et intégrera tout ce qui existe en tâchant de ne plus rien exclure.

Jésus est l'homme-charnière entre le monde ancien et le monde nouveau. Le monde ancien s'est construit par la puissance, la violence et la domination, et il  a produit de grandes merveilles qui nous éblouissent encore, mais il doit mourir pour laisser place à un monde complètement nouveau dans lequel tous les humains sans exception et sans distinction aucune auront la même importance, la même valeur et la même grandeur. La croix de Jésus est ce «passage» d'un monde à l'autre. Accouchement extrême: douloureux et libérateur.

TOI QUI ES, sauve-moi!

Les eaux s’engouffrent jusqu’à mon âme,

je m'enfonce dans la boue

sans pouvoir poser pied;

Le gouffre m’avale, les eaux me submergent,

je m'épuise à crier, ma gorge se dessèche,

mes yeux se consument

à force de regarder vers toi.

Plus nombreux que les cheveux de ma tête

ceux qui me haïssent sans cause;

Ils veulent ma perte ces puissants

qui s’en prennent à moi sans raison :

ils voudraient que je leur rende

ce que je n'ai pas volé.

Ô TOI QUI ES, tu connais ma folie,

mes fautes sont à nu devant toi,

je ne veux pas que par ma faute

ils soient déçus ceux qui espèrent en toi,

que par ma faute ils soient dans la honte

ceux qui te cherchent,

car c'est pour toi que je souffre l’injure

et que mon visage est couvert de honte.

Pour mes frères je suis devenu un étranger,

un inconnu pour les fils de ma mère.

Car le zèle de ta Maison me dévore,

et les outrages de ceux qui t'insultent

tombent sur moi.

Que je verse des larmes ou je jeûne,

ils m’insultent;

si je m’habille en pénitent,

ils se moquent de moi.

Sur la place publique, pour les passants

je suis un objet de risée

et pour les ivrognes, une cible de raillerie.

Mais je t'adresse ma prière, ô TOI QUI ES:

dans ta grande bonté, viens à mon secours!

Tire-moi de la boue, que je ne m'enfonce plus!

Délivre-moi de mes ennemis,

retire-moi du gouffre!

Que les flots ne m'inondent plus,

Que l'abîme ne m'engloutisse pas,

et que la fosse ne se  ferme pas sur moi!

Exauce-moi, ô TOI QUI ES,

car ta bonté est immense.

Dans tes grandes compassions,

tourne vers moi tes regards.

Ne cache pas ta face à ton serviteur!

Je suis en grande détresse,

hâte-toi de m'exaucer!

Approche-toi de mon âme, délivre-moi!

Sauve-moi de mes ennemis!

Tu connais mon opprobre, ma honte,

mon ignominie;

tous mes adversaires sont devant toi.

L'opprobre me brise le cœur, et je suis malade;

j'attends de la pitié, mais en vain,

des consolateurs, et je n'en trouve aucun.

Dans ma nourriture ils mettent du fiel,

pour apaiser ma soif, ils m’offrent du vinaigre.

Je suis malheureux et je souffre:

ô TOI QUI ES, que ton secours me relève!

Je te célébrerai par des louanges,

car cela te plaît davantage

que les sacrifices d'animaux.

Les malheureux le voient et se réjouissent;

vous qui cherchez CELUI QUI EST,

que votre cœur vive!

Car Il écoute les pauvres,

Il ne méprise point ses captifs.

Que CELUI QUI EST soit célébré

par les cieux et par la terre,

par les mers et tout ce qui s'y meut!

C’est Lui qui sauvera Sion,

et rebâtira les villes de Juda;

on s'y établira, on les habitera.

La descendance de ses serviteurs en héritera,

et ceux qui l’aiment y établiront leur demeure.

PSAUME 70 (69)

«Grand est CELUI QUI EST! Allahou akbar!», cri du croyant.

TOI QUI ES, viens me délivrer !  

Tu feras la joie de tous ceux qui te cherchent ;

ceux qui aiment ton salut le diront sans cesse:

« Grand est CELUI QUI EST! »

TOI QUI ES, viens vite à mon secours!

Je suis pauvre et malheureux,

Toi, mon libérateur, ne tarde pas !

PSAUME 71 (70)

Prière d'un vieillard.

La voie du bonheur est la voie de CELUI QUI EST.

Ô TOI QUI ES,

tu es mon rocher et ma forteresse,

tu es mon espérance!

J'étais encore dans le ventre de ma mère

et déjà tu me soutenais;

c'est toi qui m'as fait sortir de son sein.

Dès ma plus tendre jeunesse,

je me suis donné à toi de tout cœur;

tu as toujours été ma louange.

On disait que j'étais un prodige,

mais ma force et mon refuge, c'était toi.

Sans cesse je te louais,

tout le jour, je te glorifiais.

Maintenant que j'ai vieilli

ne m'oublie pas ;

à l'heure où mes forces me quittent,

ne m'abandonne pas!

Ne t'éloigne pas de moi;

viens vite à mon secours!

J'espérerai toujours

et toujours je te louerai.

         

Chaque jour ma bouche célèbrera

ta bonté sans bornes.

Ton salut, je le dirai,

c'est de marcher dans ta voie:

là est le bonheur.

Depuis mon enfance

j'en ai la conviction.

Mon seul souhait maintenant

est d'en faire part au monde.

Aux jours de ma vieillesse et des cheveux blancs,

ne m'abandonne pas, TOI QUI ES !

Je communiquerai ta lumière

à la génération d'aujourd'hui,

et à celle qui vient je raconterai ta puissance.

Ta voie est juste et sainte,

elle est aussi élevée que le ciel;

Ton œuvre est immensément grande:

personne ne peut se comparer à toi.

Il est vrai que le malheur et la détresse

nous suivent souvent de très près, 

mais toujours tu nous redonnes vie.

Tu nous feras remonter des abîmes de la terre,

tu nous relèveras, tu nous feras grandir,

tu reviendras nous consoler.

Au son du luth je te louerai,

et je chanterai ta fidélité;

sur la harpe je te célébrerai, toi, le Saint!

J'aurai la joie sur les lèvres,

joie dans mon âme que tu délivres.

Par-dessus toutes les voix contraires,

ma langue, chaque jour, annoncera ta justice.

PSAUME 72 (71)

QUE TON ROYAUME VIENNE!

Le grand rêve de justice et de paix deviendra réalité grâce à un "roi" rempli du Souffle de CELUI QUI EST; il sera l'Élu, le Oint, l'Envoyé, le Messie.

Ce "roi", les chrétiens le reconnaissent en Jésus.

Mais Jésus n'est pas un roi comme les autres. Entièrement identifié aux humbles, il consacre sa vie à leur relèvement et à celui de toute l'humanité. Il fait de la Justice et de la Paix sa raison d'être en aimant jusqu'à la croix.

Dans ce psaume on trouve esquissé à larges traits le visage du Messie, et quels seraient les fondements et de tout gouvernement.

Un témoin de l'Évangile porte ce rêve dans son cœur... cela peut le mener loin...

Au cours des siècles, la monarchie a montré amplement ses limites. Vue jadis comme un don de CELUI QUI EST pour gouverner avec justice, elle s'est pervertie: très souvent, au lieu de servir le peuple, elle en a fait son esclave. À la fin, éclata la révolte. De nouvelles formes de gouvernement, plus justes,  sont apparues. Bien qu'elles ne soient pas toujours bien mises en pratique, elles représentent un grand pas en avant. En réalité, tout gouvernement, peu importe sa forme, a une fonction inaliénable (sacrée): celle d'assurer la justice et la paix en veillant de façon très spéciale à ce que soient reconnus et respectés les droits des plus faibles et des malheureux (eux qui n'ont pas d'autre avocat, pas d'autre défenseur, pas d'autre go'el que CELUI QUI EST). C'est en cela que réside la légitimité d'un gouvernement; là est son ADN et là est sa raison d'être.

Que ton Nom soit sanctifié,

que ton Règne vienne!

Quand Jésus vient, il  annonce le Royaume. Il dit: "Cherchez d'abord le Royaume et sa justice et le reste sera donné par surcroît". Il se réfère à ce qui est chanté par ce psaume: justice avant tout, (en particulier, chez les plus pauvres), et paix. Tout l'Évangile est là. Mais souvent on n'en a retenu que la paix en omettant la justice.

La justice et la paix ont une portée qui dépasse le juridique, le politique et le social; elles ont une dimension cosmique. C'est pourquoi le psaume convoque les montagnes, les collines, le soleil, la lune, la pluie, les deux mers, le Fleuve à cette grande aventure de répandre la Justice et la Paix dans le monde. La Justice et la Paix bâtissent l'histoire (de génération en génération), elles réunissent tous les peuples de la Terre.

Un témoin de l'Évangile porte ce rêve dans son cœur... cela peut le mener loin...

Version simplifiée

Ô TOI QUI ES, que vienne ton règne!

Que ta justice s'étende à toute l'humanité

et que partout soit reconnu le droit des malheureux !

Montagnes et collines,

déversez sur toute la Terre

la justice et la paix!

Qu'en tous lieux soit rétabli

le droit des malheureux,

que les pauvres gens voient enfin le salut

et que jamais plus ils n'entendent parler d'oppresseurs!

Que vienne ton règne

et qu'il dure de génération en génération;

qu'il dure aussi longtemps que le soleil et la lune !

Qu'il soit comme la pluie qui tombe sur les regains,

comme les ondées qui arrosent la campagne!

Oui, que vienne le temps béni où la justice fleurira,

le temps béni où une grande paix s'établira jusqu'à la fin des lunes,

le temps béni où, de fleuves en fleuves et d'une mer à l'autre,

ton règne s'étendra jusqu'au bout du monde!

Que vienne le temps béni

où les habitants des déserts,

les rois des îles et de toutes les nations

se rassembleront autour de toi

pour délivrer le pauvre qui crie,

le malheureux sans recours,

le misérable et l'indigent!

Que vienne le temps béni où les pauvres,

libérés de l'oppression et de la violence,

auront la vie sauve et te béniront tous les jours,

eux dont le sang est très précieux à tes yeux!

Que vienne le temps béni où dans les villes

la vie fleurira comme l'herbe de la terre,

et que, dans les campagnes,

couvrant les montagnes, les champs nourriciers

foisonneront comme les forêts du Liban!

Ton Nom, TOI QUI ES, subsistera toujours,

il se perpétuera aussi longtemps que le Soleil;

les peuples, par lui, se béniront mutuellement,

et toutes les nations reconnaîtront

qu'il leur apporte le bonheur.

Béni sois-tu, toi qui fais des merveilles

par tout l'univers!

Ainsi sera sanctifié ton Nom à jamais,

ainsi il sera  glorifié par toute la Terre!

Amen! Amen!

Version complète

TOI QUI ES, que vienne ton règne!

Revêts de ton pouvoir

les dirigeants de tron peuple,

fais don de ta justice à l'humanité entière:

que partout dans le monde

elle soit gouvernée avec justice,  

et que le droit des malheureux soit respecté.

Vous, les montagnes,

déversez la paix sur la Terre,

collines, apportez-lui la justice!

Aux jours du  Messie (le Gouvernant parfait),

la justice fleurira,

et une grande paix s'établira

jusqu'à la fin des lunes.

Son règne s'étendra d'une mer à l'autre, (de la Mer Rouge à la Méditerranée)

et du Fleuve jusqu'au bout de la Terre (de l'Euphrate aux extrémités du monde).

Qu'en tous lieux soit rétabli

le droit des malheureux,

et que les pauvres gens

voient enfin venir le salut;

que jamais plus on n'entende parler d'oppresseurs!

Que vienne ton règne,

qu'il dure de génération en génération,

qu'il dure aussi longtemps

que le soleil et la lune !

Qu'il soit comme la pluie

qui tombe sur les regains,

comme les ondées qui arrosent la campagne.

Devant celui qui va venir

les habitants du désert fléchiront le genou,

les rois de Tarsis et des îles lui paieront tribut,

les rois de Séba et de Saba

lui offriront des présents.

Tous les rois se prosterneront devant lui,

toutes les nations le serviront.

Car il délivrera le pauvre qui crie,

et le malheureux sans recours.

Il aura pitié du misérable et de l'indigent,

il sauvera la vie des pauvres;

il les affranchira de l'oppression

et de la violence,

leur sang aura du prix à ses yeux.

Ils vivront et lui donneront de l'or de Séba;

Ils prieront sans cesse pour lui,

ils le béniront chaque jour.

Les blés abonderont,

ils couvriront le pays

jusqu'au sommet des montagnes;

leurs épis s'agiteront comme les arbres du Liban,

dans les villes les habitants fleuriront

comme l'herbe des champs.

Son nom subsistera toujours,

il se perpétuera aussi longtemps que le soleil;

par lui on se bénira mutuellement.

Toutes les nations le proclameront en chantant:

«Béni soit CELUI QUI EST, le ROI d'Israël,

lui seul fait des prodiges!»

Béni soit à jamais son nom glorieux!

Que toute la Terre soit remplie de sa gloire!

Amen! Amen!

Il est venu le Roi parfait.

Il est venu couronné d'épines,

il a porté la croix des humains,

il a versé son sang

pour rassembler dans la liberté et la joie,

dans la justice, la fraternité et la paix

l'humanité dispersée

qui sur Terre va errante

comme un troupeau sans berger. 

PSAUME 73 (72)

De gigantesques corporations gèrent des montagnes de milliards en fonction de leurs intérêts. Ce sont elles, en réalité, qui constituent le véritable gouvernement du monde. La plupart des grands malheurs de la Terre viennent d'elles... Moi, je reste dans l’ombre. Du mieux que je peux je m’efforce d’adhérer à un humanisme que m'inspire l'évangile, mais j'avoue que ma vie n’est pas brillante...

"Ne me laisse pas entrer en tentation"...

Vraiment CELUI QUI EST

est bon pour son peuple;

il est bon pour les cœurs purs.

Toutefois, j'ai failli chuter...

je me suis mis à douter ...

Je voyais tous ces gens

qui causent tant de maux dans le monde

et je me suis surpris à envier leur bonheur. 

Ils sont en bonne santé, ils vivent gras,

ils ne manquent jamais de rien;

ils ne souffrent pas comme les autres humains,

leur sort n'est pas celui des simples mortels.

Ils se font une parure de leur orgueil,

et la violence est leur habit;

la malice leur sort de partout

et la ruse déborde de leur cœur.

Ils ricanent, ils prônent le mal,

de très haut, ils prônent la force;

ils parlent comme si le ciel leur appartenait

et comme si la Terre était à leurs pieds.

Pas étonnant que mon peuple

se tourne vers eux

et se laisse prendre à leur jeu

en se disant: Bah! CELUI QUI EST ne voit pas,

le Très-Haut a d'autres chats à fouetter.

C'est comme ça que les grandes crapules vivent tranquilles

et ne cessent d'entasser les richesses.

J'ai tâché de ne pas me salir les mains dans leurs manœuvres,

mais franchement je crois que j'ai perdu mon temps.

Cependant, chaque jour, dès mon réveil,

j'en subis les conséquences...Que faire?

Pour me rallier à eux

il faudrait que je trahisse la fraternité humaine.

Alors j'ai réfléchi.

La difficulté fut grande à mes yeux.

Finalement j'ai découvert que leur destin n'est pas si enviable.

car, en réalité, ils marchent sur une pente glissante.

S'ils tombent, personne ne les relève:

grande est leur ruine!

(voir Luc 16, 19-30): Le riche dans les flammes

et Lazare, le pauvre, dans la joie d'Abraham;

entre les deux: un fossé infranchissable les sépare pour l'éternité).

Bientôt il ne reste plus rien d'eux,

ils sont enlevés, anéantis par une fin soudaine!

C'est ainsi que la Terre se débarrasse d'eux,

comme d'un cauchemar au réveil.

Lorsque mon cœur s'aigrissait,

et que je me faisais de la bile à ce sujet,

j'étais stupide et sans intelligence.

Devant TOI QUI ES, j'étais comme une bête.

Pourtant, toi, tu es toujours avec moi.

Tu me tiens la main droite

et me conduis par ton conseil;

à la fin, tu me recevras dans la gloire.

Ai-je quelqu'un d'autre au monde à part toi?

Toi seul est ma joie sur terre.

Ma chair et mon cœur peuvent se consumer:

tu seras toujours le rocher de mon cœur

et mon seul partage.

De même que la plante se meurt en s'éloignant de la lumière

ainsi périssent ceux qui s'éloignent de toi.

Pour moi, mon bonheur est de vivre près de CELUI QUI EST:

Je me réfugie en lui et je raconte toutes ses œuvres.

PSAUME 74 (73)

Le Temple est saccagé, Israël est touché en plein cœur. Le psalmiste a la mort dans l'âme. Où est Dieu? Jusques à quand? Pourquoi?...

Égypte, Ninive, Babylone, et plus tard, Rome ne supportent pas l'esprit rebelle de leur colonie juive. Ce petit peuple est jalousement attaché à son indépendance. Sauver ses lois, sa culture, son Dieu est pour ce peuple une question de vie ou de mort, c'est-à-dire le seul moyen de ne pas se laisser avaler par les grands empires et disparaître en eux.

Cantique d'Asaph.

TOI QUI ES,

pourquoi traites-tu ton peuple si durement,

l'aurais-tu rejeté pour toujours?

Autrefois, tu avais fait de nous

ton peuple particulier;

tu nous avais rachetés de l'esclavage

en terre étrangère,

tu avais fait de nous tes héritiers.

Souviens-toi du mont Sion

et du Temple où tu avais établi ta demeure.

Porte tes pas vers ces lieux,

aujourd'hui ils sont dévastés:

ton sanctuaire a été ravagé de fond en comble!

Tes ennemis ont rugi

dans l'enceinte de ton temple.

Ils ont saisi nos symboles sacrés,

et les ont remplacés par les leurs.

La hache au poing, ils se sont rués à l'intérieur

comme dans une forêt: en un instant

ils ont tout cassé.

À coups de haches et de marteaux

ils ont fracassé toutes les sculptures

de ta Maison,

ils ont mis le feu à ton sanctuaire,

ont profané et abattu la demeure de ton Nom.

En leur cœur ils disaient:

"Pas de pitié pour personne!"     

Puis, ils brûlèrent tous les lieux saints

dans le pays.

Nos signes n'apparaissent plus nulle part;

nous n'avons plus de prophètes, 

et personne parmi nous

ne sait combien de temps cela durera.

Jusqu'à quand, l'oppresseur

continuera son outrage? 

quand cessera-t-il de te mépriser, TOI QUI ES?

Pourquoi donc as-tu retiré la main de ta droite?

Sors-la de ton sein! Fais quelque chose,

toi, mon roi dès les temps anciens,

vainqueur des combats sur la face de la Terre!

Tu as fendu la mer par ta puissance,

tu as fracassé les têtes des dragons sur les eaux.

Tu as écrasé la tête de Léviathan, le crocodile,

pour le donner en pâture aux monstres marins.

Au désert, tu as fait jaillir des sources et des torrents,

et dans la plaine, tu as mis à sec des fleuves intarissables.

À toi est le jour, à toi, la nuit;

tu as créé le soleil et les astres.

tu as fixé les limites de la terre,

tu as établi l'été et l'hiver.

Souviens-toi qu'un ennemi t'a méprisé.

et qu'un peuple insensé a blasphémé ton Nom!

Ne laisse pas la bête égorger ta Tourterelle.

Par amour pour ton alliance,

n'oublie pas pour toujours la vie de tes malheureux!

Vois, la guerre est partout,

et les cavernes du pays regorgent de brigands.

Que l'opprimé échappe à la honte!

Que le malheureux et le pauvre célèbrent ton Nom!

Lève-toi, ô TOI-QUI-ES, défends ta cause!

Des insensés t'outragent chaque jour!

N'oublie pas leurs ravages,

écoute les cris de haine

que sans fin ils poussent contre toi!

Nous avons dit: «Nous sommes le Christ.

Nous avons la vérité.

Dieu est avec nous.

Nous toucher, c'est toucher Dieu»

Nous avons planté nos temples partout.

Nous sommes devenus la connaissance, la santé,

la pensée, la conscience

et la vie même de tous les peuples.

Nous étions la puissance même de Dieu,

nous étions «la chrétienté».

En dehors de nous il n'y avait pas de salut.

Nous avons fait de grandes choses

nous avons enseigné le bien

nous avons fait le bien

même que nous l'avons imposé

souvent avec des armées.

Innombrables furent nos abus...

C'est pourquoi aujourd'hui

nos signes ne parlent plus,

nos paroles

même les plus sublimes

sonnent creux.

Nos temples s'écroulent,

notre encens se refroidit.

Nous sommes devenus des ombres...

Dans la poussière,

nous attendons une nouvelle création.

PSAUME 75 (74)

Devant les changements qui n'arrivent jamais...

Nous te louons, ô TOI QUI ES,

nous te rendons grâce.

Tu es dans nos cœurs,

nous proclamons tes merveilles !

Tu nous adresses ces paroles :

« Dans ma main

je tiens les colonnes du monde;

au moment que j'ai fixé,

je jugerai avec droiture.

Aux arrogants je dis : Plus d'arrogance !

Aux impies : Ne dressez pas la tête !

Ne levez pas votre front contre le ciel,

ne parlez pas en le prenant de haut ! »

Le relèvement ne vient ni de l'orient,

ni de l'occident,

il ne vient pas du désert,

mais de CELUI QUI EST.

Il juge en abaissant les uns,

et les autres, il les élève.

Dans sa main il tient une coupe :

pour les méchants, elle contient un vin mortel,

alors que pour les autres

son vin donne la vie.

Je publierai ces choses à jamais :

les forces du juste seront élevées !

PSAUME 76 (75)

Le règne de la guerre prend fin,

le Règne de CELUI QUI EST est arrivé !

Nous anticipons la victoire finale de la Justice et de la Paix sur toutes les forces de destruction

qui sont présentes dans le monde.

CELUI QUI EST s'est fait connaître à son peuple.

Il a montré son visage à Israël,

il a planté sa tente dans Jérusalem,

il a fixé sa demeure à Sion.

Au-dessus d'une montagne de dépouilles, TOI QUI ES, tu te dresses magnifique

et tu resplendis.

De tes mains tu brises l'arc et ses flèches,

tu brises l'épée, le bouclier et la guerre.

Tous ces braves guerriers aux mains inertes

ont été désarmés pendant qu'ils dormaient.

À ton cri char et cheval se sont figés.

Tu es le redoutable !

La Terre craint et se tait :

CELUI QUI EST se lève.

Voici le jugement qu'il prononce :

le salut est venu pour les humbles de la Terre (les anawim),

et pour les fauteurs de guerres, la défaite !

PSAUME 77 (76) 3-21

Le passé d'Israël

L'amour de CELUI QUI EST a-t-il donc disparu ?...

Ses chemins passent par les eaux profondes.

Au jour de détresse,

je cherche CELUI QUI EST,

je refuse d’être consolé.

Je me souviens de lui, je me plains,

je médite, mon esprit défaille.

Je pense aux jours d'autrefois 

aux années de jadis, 

je les repasse dans mon cœur

je me pose des questions : 

Son amour a-t-il donc disparu ?

S'est-elle éteinte, sa parole ?

CELUI QUI EST oublierait-il d'avoir pitié ? 

A-t-il fermé ses entrailles ?

Je me dis que sa droite a changé...

Je me remémore ses merveilles

et ses exploits passés;

je me redis ses hauts faits,

je les médite...

Le chemin de CELUI QUI EST

est un chemin de sainteté.

Quel Dieu est grand comme TOI QUI ES ?

Avec puissance tu menas ton peuple

à la liberté.

En te voyant, les eaux de la mer tremblèrent,

l'abîme frémit.

Les nuages déversèrent des torrents,

la foudre frappa de toute part.

Tes éclairs illuminaient le monde,

la terre s'agitait et frémissait.

Par la mer passait ton chemin,

par les eaux profondes, tes sentiers;

et nul n'en connaît la trace.

Par la main de Moïse et d'Aaron

tu as conduit ton peuple

comme un troupeau.

PSAUME 78 (77)

Le Credo d'Israël est la "réactualisation" constante de l'épopée grandiose qui lui a donné la vie et la liberté (son « histoire du salut »). Il voit CELUI QUI EST comme le cœur même de cette épopée.

En quel Dieu crois-tu, Israël ?

Je crois en CELUI QUI EST : il a pris mon peuple déraciné, exilé puis réduit en esclavage, et il en a fait un peuple libre et uni.

Une sécheresse implacable affligea nos ancêtres

et les força à quitter leurs terres. Ils migrèrent vers l'Égypte. Là, dans un territoire en friche, ils plantèrent leurs tentes; pendant 400 ans ils parvinrent à prospérer admirablement bien.

Alors, parmi les gens du pays, le bruit se mit à courir que nous allions prendre le pouvoir et que nous leur imposerions nos lois, nos coutumes, notre langue, notre religion. Ils prirent peur, se tournèrent contre nous, nous opprimèrent, cherchèrent à nous exterminer.

Du fond de notre misère, nous nous sommes rappelés le Dieu de nos ancêtres. Nous lui avons crié notre détresse et il a entendu nos cris; il a vu notre souffrance, il est intervenu avec puissance

et il nous a sortis de cet enfer.

Voilà notre CREDO :

Dieu est CELUI QUI EST;

il donne la vie et rend libre.

Nous n'avons pas d'autre Dieu.

Cantique d'Asaph

Peuple, écoute mes paroles, prête l'oreille !

Je te dévoile une sagesse cachée depuis l'origine.

Ce que nous avons entendu et appris,

ce que nos pères nous ont raconté,

nous ne le cacherons pas à nos descendants :

nous leur dirons les merveilles

que CELUI QUI EST a accomplies pour nous

afin qu'eux aussi mettent leur confiance en Lui,

qu'ils croient en sa puissance

et observent ses commandements.

Qu'ils ne soient pas rebelles

Comme leurs ancêtres au cœur inconstant,

ni infidèles comme les fils d'Éphraïm,

ces archers fameux qui ignorèrent l'Alliance,

refusèrent de marcher

dans la voie de CELUI QUI EST;

ils oublièrent ses exploits et les merveilles

dont ils avaient été témoins,

et ils prirent la fuite au jour du combat.

En Égypte, au pays de Tanis,

CELUI QUI EST avait accompli un miracle éclatant :

devant leurs pères, il fendit la mer.

Pour leur ouvrir un passage

il dressa les eaux comme une muraille.

Le jour, il les conduisait par une nuée,

la nuit, par une colonne de feu.

Au désert, il fendit le rocher

et il leur donna à boire en abondance;

du rocher il fit jaillir des sources,

fit couler l'eau comme un fleuve.

Mais ils se cabrèrent contre CELUI QUI EST,

ils le mirent au défi en disant :

« Nous dressera-t-il une table au désert ?

Il a frappé le rocher et l'eau a jailli à flots,

mais pourra-t-il nous donner du pain ?

procurera-t-il de la viande à tout ce peuple ? »

CELUI QUI EST entendit.

Il vit qu'ils n'avaient pas confiance en lui :

ils ne croyaient pas qu'il voulait les sauver.

Lui, cependant, commanda aux nuées d'en haut,

il ouvrit les écluses des cieux,

fit pleuvoir la manne sur eux;

il leur donna comme nourriture le blé du ciel.

Tous mangèrent du pain des Forts,

ils en reçurent en abondance.

Dans le ciel il fit lever un vent d'est,

du midi il appela un vent puissant

et fit surgir une nuée d'oiseaux;

il y en avait comme les sables

du bord de la mer.

Il fit pleuvoir la viande

comme de la poussière sur son peuple;

il en tomba sur leur camp

et tout autour de leurs demeures.

Ce que le peuple avait désiré CELUI QUI EST le lui donna.

Ils mangèrent jusqu'à s'en rendre malade,

des jeunes en pleine force en moururent.

Quand la mort frappa,

ils revinrent à CELUI QUI EST;

ils se souvinrent qu'il était leur Rocher

et leur libérateur.

Leur bouche proclamait qu'ils croyaient en lui,

mais dans leur cœur ils n'étaient pas sincères.

Lui, cependant, plein de miséricorde,

ne leur en tint pas rigueur, il pardonna;

après tout, ils n'étaient que chair,

ils n'étaient qu'un souffle

qui va et ne revient pas.

Que de fois ils se révoltèrent

contre CELUI QUI EST,

l'offensant dans les solitudes du désert,

ne cessant de tenter et de provoquer le Saint d'Israël !

Ils ne se souvenaient plus de la puissance

avec laquelle il les avait délivrés de l'ennemi,

de ces miracles qu'il avait accomplis contre les Égyptiens,

comment il avait changé leurs fleuves en sang,

rendant l'eau impossible à boire.

Il avait envoyé contre eux des taons qui tuaient,

des grenouilles qui détruisaient tout.

il avait livré leurs récoltes aux criquets,

le fruit de leur travail, aux sauterelles.

Il avait fait périr leurs vignes par la grêle,

et leurs sycomores par la gelée.

abandonné leur bétail à la grêle,

et leurs troupeaux à la foudre.

Il avait lancé contre eux de grands malheurs,

frappé les premiers-nés de l'Égypte, l'élite de Pharaon.

Il avait fait partir son peuple comme des brebis,

il l'avait conduit comme un troupeau dans le désert.

Il les avait guidés, défendus et protégés

tandis que les ennemis étaient engloutis par la mer.

Il les avait amenés jusqu'à son domaine sacré,

jusqu'à cette montagne conquise par sa droite.

Devant eux il avait chassé des nations

et il leur avait donné ce pays;

c'est là que les tribus d'Israël

installèrent leurs tentes.

Mais de nouveau ils tentèrent CELUI QUI EST,

ils se révoltèrent contre lui;

ils n'observèrent point ses ordonnances.

Comme leurs pères, ils dévièrent,

comme un arc infidèle, ils trahirent.

Avec leurs idoles et leurs hauts lieux

ils excitèrent la jalousie de CELUI QUI EST.

Puisqu'il avait été abandonné par eux,

CELUI QUI EST s'éloigna d'Israël.

Il quitta la tente de Silo

où il s'était établi au milieu d'eux;

il livra son Arche à la captivité

et sa puissance aux mains ennemies.

Son peuple devint alors

la proie des Cananéens:

ses jeunes hommes furent dévorés par le feu,

ses jeunes filles moururent

avant de connaître la joie des noces,

ses prêtres tombèrent sous l'épée,

leurs veuves ne chantèrent pas de lamentation.

Puis soudain CELUI QUI EST s'éveilla :

comme un héros

un moment engourdi par le vin,

il se dressa et chassa l'ennemi;

il le livra pour toujours à la honte.

Ensuite, il jeta les yeux sur la tente de Juda :

c'est cette tente qu'il choisit

et non celle de Joseph, ni celle d'Éphraïm.

Il fit choix de la montagne de Sion, qu'il aime.

Il y bâtit son temple comme le ciel,

il le fonda comme la Terre pour toujours.

Puis il choisit David, son serviteur;

il le tira de derrière les brebis mères

pour en faire le berger de son peuple,

le berger au cœur intègre,

le guide à la main prudente.

(Voilà le Dieu en qui Israël croit, TOI, EN QUEL DIEU CROIS-TU ?...)

PSAUME 79 (78)

Plainte nationale

Après la prise de Jérusalem par les Babyloniens en 586 et le massacre des « fidèles » qui s'ensuivit, les hassidim (de hesed : amour), ceux qui sont épris d'amour pour CELUI QUI EST, se vident le cœur.

Psaume d'Asaph.

Ô TOI QUI ES,

les païens ont envahi ton domaine !

Ils ont souillé ton saint temple,

et fait de Jérusalem un tas de ruines.

Ils ont livré les cadavres de tes serviteurs

en pâture aux rapaces du ciel,

la chair de tes fidèles, aux bêtes de la terre.

Par tout Jérusalem,

ils ont versé leur sang comme de l'eau.

Personne pour enterrer les morts !

(Abomination ! Chez les orientaux, seuls les maudits sont privés de sépulture en  terre. Jeter les os des défunts dans un sanctuaire le désacralisait et le rendait impur pour toujours. Même chose pour le sang).

Nous sommes devenus la risée des voisins,

la fable et la farce de notre entourage.

Jusques à quand durera cette disgrâce ?

TOI QUI ES, ne retiens pas contre nous

les fautes de nos ancêtres :

que vienne vite ta compassion,

car nous n'en pouvons plus !

Viens à notre secours, toi, notre sauveur,

pour la gloire de ton nom !

Pour l'amour de ton nom,

délivre-nous, et pardonne nos péchés !

Pourquoi permettre que les païens ricanent en disant :« Où est leur Dieu ? »

Que les gémissements des captifs parviennent jusqu'à toi !

Par ton bras puissant sauve ceux qui vont périr !

Et nous, ton peuple, le troupeau que tu conduis,

sans fin nous te rendrons grâce

et d'âge en âge nous chanterons tes louanges.

PSAUME 80 (79)

La Vigne

La Vigne, c’est ma famille, ma petite communauté, mon église, mon peuple; c'est l’humanité entière qui lutte, souffre et peine. La Vigne, c’est Jésus, le Christ. Il prend notre passion, notre croix, notre mort. En retour, il nous partage sa résurrection en nous disant : « Je suis la Vigne et vous êtes les sarments. Demeurez en moi, comme moi en vous. Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit, car hors de moi vous ne pouvez rien faire ». (Jean 15, 1-5 ps)

Un cri déchirant...

Le Temple est incendié, la Ville est détruite, l'Église est devenue un cimetière. Ta Vigne, Seigneur, est dévastée.

Psaume D'Asaph

TOI QUI ES,

grand Berger de mon peuple, écoute-nous !

Montre-nous ta splendeur,

réveille ta force et viens à notre secours !

Fais briller ta face sur nous !

Relève-nous et nous serons sauvés !

Nos larmes ne cessent de couler;

elles sont notre pain

et notre eau de chaque jour.

Pour nos voisins nous sommes

un objet de discorde constante

au plus grand plaisir de nos ennemis.

Viens, TOI QUI ES,

relève-nous et nous serons sauvés !

Nous sommes ta Vigne.

Tu l'as arrachée d'Égypte

et transplantée dans la terre que tu nous as donnée.

Tu l’as enracinée dans notre sol pour qu’elle emplisse le pays.

Son ombre couvrait les montagnes,

et son feuillage, les cèdres géants;

elle étendait ses sarments jusqu’à la mer,

et ses nouvelles pousses se rendaient jusqu’au Fleuve.

Mais voici que sa clôture est percée :

tous les passants y grappillent en passant,

le sanglier des forêts la ravage

et les bêtes des champs la broutent.

TOI QUI ES, reviens !

Regarde et vois !

Visite cette vigne, protège-la,

toi qui l’as plantée de ta main puissante :

la voici détruite, incendiée.

Envoie-nous ton Élu, l'homme de ton cœur,

le fils de l’homme rempli de ta force :

qu'il vienne à nous et nous ramène à toi,

qu'il nous redonne vie

pour que de nouveau nous glorifions ton Nom !
TOI QUI ES, fais nous revenir !

PSAUME 81 (80)

J’entends des mots qui m’étaient inconnus :

« J’ai ôté le fardeau qui pesait sur tes épaules ».

Psaume d'Asaph

Avec joie chantons CELUI QUI EST,

il est notre force, acclamons-le !

Entonnons des cantiques,

et que résonnent le tambourin,

la harpe et le luth !

Sonnons de la trompette,

car voici la nouvelle lune :

aujourd'hui, c'est notre fête !

J'entends une voix inconnue qui me dit :

« J'ai déchargé ton épaule de ton fardeau,

et tes mains ont laissé tomber le couffin »

« Quand tu criais vers moi dans la détresse,

 je te libérais;

je te répondais caché dans l'orage.

Près des eaux de Mériba je t'ai sondé ».

« Mon peuple, je t'adjure, écoute-moi !

Ne prends pas d'autres dieux au milieu de toi,

ne te prosterne pas

devant des dieux étrangers !

Car je suis CELUI QUI EST,

c'est moi qui t'ai fait monter du pays d'Égypte;

ouvre ta bouche, et je l'emplirai ! »

« Hélas, mon peuple n'a pas écouté ma voix,

il n'a pas voulu de moi.

Alors je l'ai livré aux penchants de son cœur :

je l'ai laissé suivre sa propre voie ! »

« Pourtant, si mon peuple m'écoutait,

s'il voulait marcher dans mes chemins,

en un instant j'humilierais ses ennemis,

je tournerais ma main contre ses oppresseurs. »

« Ceux qui s'en prennent à CELUI QUI EST

s'abaisseraient devant lui,

et le bonheur de mon peuple durerait à jamais ! »

« Je le nourrirais de la fleur du froment,

je le rassasierais du miel du rocher ! »

PSAUME 82 (81)

Psaume d'Asaph.

Que dit CELUI QUI EST aux créateurs d'opinion qui jugent le monde à travers la lorgnette du succès, de la beauté, de la popularité, de la richesse, de la mode, des scandales et du pouvoir mais pour qui les pauvres ne sont que des objets de curiosité ?

Comme des dieux

vous aviez la mission de rendre justice

au faible et à l'orphelin;

comme des fils de CELUI QUI EST

vous deviez faire droit

à l'indigent et au malheureux,

mais vous n'avez pas jugé avec justice,

et vous avez fait le jeu des oppresseurs !

Pourtant CELUI QUI EST vous l'avait ordonné :

« Libérez le faible et le pauvre,

arrachez-les aux mains de ceux qui les exploitent ! »

mais vous, vous avez choisi les chemins tortueux;

vous avez ébranlé les fondements de la terre!

Vous n'êtes que des mortels;

aussi vous tomberez et vous mourrez !

Le Juge de la Terre, c'est CELUI QUI EST !

PSAUME 83 (82)

On a le droit d'exprimer sa colère, pourvu qu'elle n'aggrave pas le mal et qu'elle ne dure pas éternellement...

Que l'auteur de ce Psaume ne porte pas les ennemis d'Israël dans son cœur, passe encore, mais qu'il leur voue une haine aussi extrême explique peut-être pourquoi Dieu ne répond pas à sa prière...

TOI QUI ES,

sors de ton silence, fais quelque chose, parle !

Vois tes ennemis : ils trament un complot contre ton peuple.

Ils souhaitent qu'Israël soit rayé de la face de la Terre !

Traite-les comme ceux qui ont été anéantis à En-Dor,

et qui ont servi de fumier pour le sol !

Rends-les pareils au brin de paille,

pareils à la graine qui tourbillonne dans le vent !

Poursuis-les comme un feu qui dévore la forêt,

que tes ouragans et tes orages les effarent !

Qu'ils soient frappés d'épouvante et de honte,

et qu'ils périssent déshonorés !

Qu'ils sachent que tu es CELUI QUI EST,

le seul qui règne sur toute la terre !

PSAUME 84 (83)

Mon bonheur, c'est d'habiter la Demeure de CELUI QUI EST.

L'inspiration vient peut-être de l'Égypte : sur des scarabées égyptiens on trouve souvent, en effet, l'inscription :« Ma félicité est dans le temple de Amon » ou « Ma félicité est dans le temple du Vivant ». (R. Michaud, p. 538)

D'un grand amour j'aime ta Demeure,

TOI QUI ES :

mon âme soupire et languit après tes parvis.

Mon cœur et ma chair

sont un cri vers toi, le VIVANT !

Sur les corniches le passereau fait son nid

et l'hirondelle abrite sa couvée :

quel bonheur si je pouvais moi aussi

habiter près de tes autels, TOI QUI ES,

et vivre à tes côtés, toi mon Roi !

Heureux les prêtres, les lévites,

qui habitent ta maison

chantant jour et nuit ta louange !

Tu leur donnes ta force

et dans leur cœur tu ouvres des chemins.

Quand ils traversent la vallée de la Soif,

ils la transforment en un lieu de sources,

et au printemps ils déversent des pluies de bénédictions.

Ainsi ils vont de hauteur en hauteur

jusqu'en ta présence à Sion.

Entends ma prière, TOI QUI ES;

regarde le visage de ton messie.

Oui, un seul jour dans tes parvis

en vaut plus que mille.

Je préfère me tenir sur le seuil de ta maison,

plutôt que d'habiter sous les tentes des injustes.

Car CELUI QUI ESTest un soleil, il est un bouclier.

Il donne grâce, il donne gloire.

À ceux qui marchent dans la droiture

jamais il ne refuse le bonheur.

Heureux qui met sa confiance en toi,

Ô TOI QUI ES !

PSAUME 85 (84)

La grande Utopie du Royaume :

Revenir de l'exil, retrouver la liberté, rentrer à la maison, revenir à CELUI QI EST dans l'amour et la vérité, dans la justice et la paix...

O TOI QUI ES, tu nous as aimés,

tu as fait revenir dans le pays

les déportés de ton peuple;

tu les as libérés de leur péché

et effacé toute leur faute.

Maintenant, fais que nous revenions tous à toi;

fais-nous revivre, montre-nous ton amour,

sois notre joie, donne-nous ton salut.

J'écoute ce que tu dis;

tu dis :« Paix pour le peuple,

paix pour ses fidèles ! »

Oui, pour ceux qui aiment, le salut est proche,

la gloire habitera notre Terre.

Amour et vérité se rencontrent,

justice et paix s'embrassent;

la vérité germera de la Terre

et du ciel se penchera la justice.

CELUI QUI EST donnera ses bienfaits,

et notre Terre donnera son fruit.

La justice marchera devant lui,

et ses pas traceront le chemin.

PSAUME 86 (85)

Ô TOI QUI ES, réponds-moi,

car je suis pauvre et malheureux.

Veille sur moi et sauve ton serviteur

qui s'appuie sur toi.

Chaque jour j'élève mon âme vers toi

et je t'appelle :

prends pitié de moi, réjouis ton serviteur !

Tu es bon et tu pardonnes,

tu es plein d'amour pour tous ceux qui font appel à toi;

moi je t'appelle au jour de ma détresse,

et TOI QUI ES, tu me réponds.

Parmi les dieux aucun n'est comme toi,

rien n'égale tes œuvres.

Toutes les nations, tu les as faites.

Elles viendront se prosterner devant toi;

elles rendront gloire à ton nom,

car toi, tu es le seul qui est, 

tu es grand et tu fais des merveilles.

Montre-moi ton chemin

pour que je marche dans ta vérité;

unifie mon cœur

pour qu'il s'émerveille en ta présence.

De toute mon âme je te rends grâce,

toujours je te glorifierai.

Ton amour pour moi est grand :

tu m'as tiré de l'abîme des morts.

TOI QUI ES, des orgueilleux se lèvent contre moi,

des puissants se sont ligués pour me perdre :

ils n'ont pas souci de toi qui es tendresse et pitié,

lent à la colère, plein d'amour et de vérité !

Regarde vers moi, prends pitié de moi.

Donne ta force à ton serviteur

et sauve le fils de ta servante.

Accomplis un signe en ma faveur;

que ceux qui me veulent du mal

voient que tu m'aides et me consoles.

PSAUME 87 (86)

La grande utopie.

CELUI QUI EST a lui-même fondé Jérusalem, la Ville Sainte, pour en faire la mère de son peuple et de tous les humains.

CELUI QUI EST a fondé Jérusalem sur les monts sacrés;

son temple, il le chérit plus que tout.

Ville de CELUI QUI EST, partout on entend ton éloge :

chaque peuple est né en Égypte,

à Babylone, à Tyr,

en Philistie, en Éthiopie ou ailleurs,

mais de toi sont nés tous les humains.

Ils t'appellent :« Ma mère ! » car tu les as enfantés,

et CELUI QUI ESTest ton soutien,

lui qui au registre des nations a écrit :

« C'est ici à Sion, que chacun est né ».

Ils dansent, et ils chantent d'une seule voix :

« Toutes nos sources sont en toi, Jérusalem ! »

PSAUME 88 (87)

Déréliction

À la suite de Jésus, je prends sur moi la douleur de tous les rejetés et oubliés de la Terre, de tous ceux et celles qui n'ont rien, ne peuvent rien et ne sont rien. Avec lui je pousse un grand cri qui déchire le rideau du temple et le cœur de l'humanité.

Ô TOI QUI ES, tu es mon salut !

En cette nuit, je crie vers toi,

entends ma prière, ouvre l'oreille à ma plainte.

Mon âme est rassasiée de tant de malheurs,

ma vie est au bord de l'abîme.

On me voit déjà descendre à la fosse,

je suis un homme fini.

Ma place est parmi les morts,

parmi ceux-là qui ont été tués,

parmi ces exclus qui sont tombés

loin de ta main

et dont tu n'as même plus souvenir.

Je suis au plus profond de la fosse,

englouti dans les ténèbres.

Une immense colère s'est amassée

au-dessus de ma tête;

elle m'écrase en se déversant à flots sur moi.

Mes amis se tiennent loin de moi,

comme si j'étais une abomination.

Je reste enfermé, sans pouvoir m'échapper.

À force de souffrir, mes yeux s'éteignent.

Je t'appelle, Seigneur,

tout le jour, je tends les mains vers toi

(les morts ne te rendent pas gloire)

Fais-tu donc des miracles pour les morts ?

Leur ombre se dresse-t-elle pour t'acclamer ?

Qui parlera de ton amour dans la tombe,

de ta fidélité au royaume de la mort ?

Connaît-on tes merveilles dans les ténèbres,

et ta justice, au pays de l'oubli ?

Moi, je crie vers TOI QUI ES;

dès le matin, ma prière te cherche :

pourquoi me rejettes-tu,

pourquoi me caches-tu ton visage ?

Malheureux, frappé à mort depuis l'enfance,

je n'en peux plus d'endurer ces fléaux;

ces orages qui déferlent sur moi.

Ces frayeurs qui me réduisent au silence

me cernent comme l'eau tout le jour,

elles m'enserrent comme dans un étau.

mes amis et ma famille s'éloignent de moi;

ma compagne, c'est la ténèbre.

PSAUME 89 (88)

 

Dieu jure qu'il va nous rester fidèle. Cependant il n'est pas toujours là. Était-il à Auschwitz ?

Jésus lui-même sur la croix est abandonné par CELUI QUI EST, celui-là même qu'il aime comme son Père...

On tente d'enfermer CELUI QUI EST dans la pierre des tables de la Loi, puis dans l'arche d'alliance, puis dans la monarchie davidique, puis dans un temple, dans une race, dans un peuple, dans une religion, dans une doctrine, dans une morale, dans un culte, dans une idéologie. Or CELUI QUI EST est toujours PLUS que tout ce que nous chérissons. Il peut bénir nos plus belles causes, mais il se tient toujours au-delà d'elles en nous poussant vers un ultime dépassement où la Plénitude n'apparaît que dans le vide absolu. L'expérience de ce vide est la dernière étape vers ce que l'on appelle la « résurrection », c'est-à-dire la nouvelle création, le nouveau commencement.

Ton amour, TOI QUI ES, je le chante sans fin;

ta fidélité, je l'annonce d'âge en âge.

Dans un amour inébranlable, tu as dit :

« À David, mon serviteur, je l'ai juré :

J'établirai ta dynastie pour toujours,

je te bâtis un trône pour la suite des âges. »

Qui donc est comparable à TOI QUI ES ?

Qui est puissant et fidèle comme TOI,

qui es plus que tout ?

C'est toi qui maîtrises l'orgueil de la mer;

quand ses flots se soulèvent, tu les apaises.

À toi, le ciel ! A toi aussi, la Terre !

C'est toi qui fondas le monde et sa richesse !

C'est toi qui créas le nord et le midi

Puissante est ta main, sublime est ta droite !

Justice et droit sont l'appui de ton trône.

Amour et Vérité vont devant toi.

Heureux ton peuple qui marche à la lumière de ta face !

Fier de toi, il danse de joie tout le jour.

Tu es sa force; ta grâce le rend toujours plus fort.

Oui, à TOI QUI ES est notre roi;

notre bouclier, c'est toi.

Tu es le SAINT de ton peuple.

La promesse à David

Autrefois, tu as parlé à tes amis, tu leur as dit :

« Au milieu de ce peuple, j'ai choisi un jeune homme :David, mon serviteur. »

Je l'ai consacré de mon huile sainte. 

« Mon amour et ma fidélité sont avec lui,

de ma main et de mon bras

il tirera force et courage.

J'étendrai son pouvoir sur la mer,

il dominera jusqu'aux fleuves. »

« Il m'appellera : « Mon Père »,

et me dira :« Mon Dieu, mon roc, mon salut ! »

Moi, j'en ferai mon fils aîné,

le plus grand des rois de la terre ! »

« Sans fin je lui garderai mon amour,

mon alliance avec lui sera sans faille;

sa dynastie se maintiendra toujours,

son trône sera aussi durable que les cieux. »

« Si ses fils abandonnent ma loi et ne suivent pas mes volontés,

s'ils n'observent pas ma loi »

et ne gardent pas mes commandements,

je les corrigerai,

mais je ne leur retirerai pas mon amour,

ni renierai ma fidélité à leur endroit.

« Jamais je ne violerai mon alliance,

ni ne changerai un mot de mes paroles;

je l'ai juré une fois sur ma sainteté,

non, je ne mentirai pas à David ! »

« Sa dynastie subsistera sans fin

et son trône durera en ma présence

comme le soleil;

il sera comme la lune là-haut,

fidèle témoin pour toujours ! »

La déception

Pourtant, TOI QUI ES, tu as méprisé notre roi;

tu l'as rejeté, tu t'es emporté contre lui.

Tu as brisé l'alliance avec ton serviteur,

tu l'as jeté à terre et tu as profané sa couronne.

Tu as percé toutes ses murailles,

tu as démantelé ses forteresses;

tous les passants du chemin l'ont pillé :

le voilà outragé par ses voisins.

Tu as accru le pouvoir de l'adversaire,

tu as mis en joie tous ses ennemis;

tu as émoussé le tranchant de son épée,

tu ne l'as pas épaulé dans le combat.

Tu as mis fin à sa splendeur, jeté à terre son trône;

tu as écourté le temps de sa jeunesse

et déversé la honte sur lui.

Combien de temps resteras-tu caché,

TOI QUI ES?

Jusques à quand laisseras-tu flamber ta colère ?

Rappelle-toi le peu que dure ma vie,

pour quel néant tu as créé chaque humain !

Qui donc peut vivre et ne pas voir la mort ?

Qui peut s'arracher à l'emprise des enfers ?

TOI QUI ES, où donc est ton premier amour,

celui que tu jurais à David sur ta foi ?

Rappelle-toi tes serviteurs outragés,

tous ces peuples dont j'ai reçu la charge.

Oui, tes ennemis ont outragé ton messie,

ils l'ont poursuivi de leurs injures.

Béni soit pour toujours CELUI QUI EST !

Amen ! Amen !

PSAUME 90 (89)

Le temps passe rapidement,

nos années s'enfuient, nous nous envolons...

Consolide l'ouvrage de nos mains.

D'âge en âge, Ô TOI QUI ES,

tu as été notre refuge.

Avant que naissent les montagnes

et que tu enfantes la Terre,

de toujours à toujours, tu es CELUI QUI EST.

Tu fais retourner l'homme à la poussière;

tu as dit :« Retournez, fils d'Adam ! »

À tes yeux, mille ans sont comme hier,

c'est un jour qui s'en va, une heure dans la nuit.

Nous sommes balayés

dès le matin comme un songe,

comme une herbe changeante

qui fleurit le matin, change pendant le jour;

et le soir se fane et se dessèche.

Tous nos jours s'enfuient,

nos années s'évanouissent dans un souffle.

Le nombre de nos années ? Soixante-dix,

quatre-vingts pour les plus vigoureux !

Leur plus grand nombre n'est que peine et misère;

elles s'enfuient, nous nous envolons.

Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :

que nos cœurs pénètrent la sagesse.

Reviens, TOI QUI ES, pourquoi tarder ?

Ravise-toi par égard pour tes serviteurs. 

Rassasie-nous de ton amour au matin,

que nous passions nos jours

dans la joie et les chants.

Rends-nous en joies nos années de malheur.

Fais connaître à tes serviteurs ton œuvre de bonté

et qu'à nos fils parvienne sa splendeur.

Que vienne sur nous ta douceur !

Rends solide l'ouvrage de nos mains;

oui, l'ouvrage de nos mains, rends-le ferme.

PSAUME 91 (90)

Confiance absolue en CELUI QUI EST.

Nous chantons ses merveilles, nous célébrons ses hauts faits, mais jamais nous ne le louerons assez. Jamais nous ne dirons assez qu'il est notre salut, notre sécurité et notre paix, et qu'avec lui tout est possible. Mais attendre de lui qu'il marche à notre place, qu'il pense pour nous et nous dispense de vivre notre expérience d'humains, ce n'est pas l'honorer. Car il ne veut pas nous transformer en anges ni que nous nous conduisions comme de purs esprits. Au contraire, il se fait l'un de nous; il se fait chair et vient vivre avec nous notre vie d'humains, y compris notre mort. Avec le poète de ce psaume chantons tous les bienfaits de CELUI QUI EST, mais n'oublions jamais que ses merveilles, il les accomplit à l'intérieur de notre condition humaine pour que nous la vivions jusqu'au bout, et jamais pour nous en détourner.

Quand je me tiens à l'abri de CELUI QUI EST,

et que je repose en sa Présence,

je lui dis :« Tu es mon refuge,

tu es mon rempart très sûr ! »

Des filets du chasseur

CELUI QUI EST te sauve,

il te couvre et te protège

des maux qui t'entourent.

Sous son aile tu trouves refuge :

sa fidélité est une armure,

elle est un bouclier.

Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,

ni la flèche qui vole au grand jour,

ni la peste qui rôde dans le noir,

ni le fléau qui frappe à midi.

Qu'il en tombe mille à tes côtés,

qu'il en tombe dix mille à ta droite,

toi, tu restes hors d'atteinte.

Oui, ton refuge est CELUI QUI EST;

il est ta forteresse.

Le malheur ne pourra te toucher,

ni le danger approcher ta demeure :

il a ordonné à ses anges

de te garder sur tous tes chemins.

Ils te porteront sur leurs mains

de crainte que ton pied ne heurte les pierres;

tu marcheras sur la vipère et le scorpion,

tu écraseras le lion et le Dragon.

CELUI QUI EST le déclare :

« Puisque tu t'attaches à moi, je te délivre;

je te défends, car tu me connais.

Tu m'appelles, je te réponds;

dans ton épreuve je suis avec toi.

Je veux te libérer et te rendre heureux;

je veux te rassasier de longs jours

et te ferai voir mon salut. »

PSAUME 92 (91)

Entre l'herbe sans racines et l'arbre bien planté...

Ô TOI QUI ES, il est bon de te rendre grâce !

Il est bon de te chanter, toi le très Saint,

de proclamer ton amour dès le matin

et ta fidélité au long des nuits.

Je joue pour toi sur la lyre à dix cordes et sur la harpe,

pour toi je joue sur un murmure de cithare.

Tes œuvres sont magnifiques,

tes pensées, vraiment profondes !

L'humain est limité, il ne sait pas,

il ne peut comprendre que ceux qui font le mal sont comme l'herbe :

ils croissent et fleurissent,

mais disparaissent à tout jamais,

alors que tu renouvelles l'énergie

et refais les forces

de ceux qui marchent dans la voie du bien.

La personne juste grandit comme un palmier,

elle pousse comme un cèdre du Liban;

plantée dans tes parvis,

elle s'épanouit en ta présence, Ô TOI QUI ES.

Avancée en âge, elle donne encore du fruit;

elle conserve sa sève et sa verdeur

pour annoncer qu'il est juste, CELUI QUI EST.

Il est mon Rocher : en lui rien de faux ! »

PSAUME 93 (92)

Le Royaume est dans l'univers, il est sur Terre; avant tout, il est dans la demeure du cœur. Il y est planté comme un grain de sénevé qui ne cessera de pousser tant qu'il ne sera pas devenu un arbre très grand...

CELUI QUI EST s'est vêtu de magnificence,

il a revêtu sa puissance, il est Roi !

Dans ta main, TOI QUI ES, la Terre est inébranlable;

dès l'origine, ton trône subsiste,

depuis toujours, tu es.

Les flots s'élèvent, ils élèvent leur voix,

ils élèvent leur fracas,

mais plus que la voix des eaux profondes,

plus que les vagues superbes de la mer,

plus que le ciel qui englobe le monde

tu es superbe, TOI QUI ES !

Tes volontés sont vraiment immuables :

ta sainteté emplit ta maison pour la suite des temps.

PSAUME 94 (93)

Pour endiguer le flot d'immigrants qui déborde des frontières, on arrache les petits enfants à leurs parents, on les sépare, on les met dans des cages...

TOI QUI ES,

toi qui fais justice, montre-toi ! !

Lève-toi, juge de la Terre !

Donne aux potentats ce qu'ils méritent !

Combien de temps ces hommes cruels

vont-ils triompher ?

Ils parlent fort,

ils ont la bouche pleine d'insolence;

ce sont des pervers

qui se complaisent en eux-mêmes !

TOI QUI ES, regarde!

C’est ton peuple qu'ils piétinent

et ton domaine qu'ils écrasent!

Ils massacrent la veuve et l'étranger,

ils assassinent l'orphelin.

Ils disent :« CELUI QUI EST

ne s'intéresse pas à ces choses;

il ne les voit pas ! »

Sachez-le, esprits tarés et insensés,

comprendrez-vous un jour ?

Celui qui a formé l'oreille n'entendrait pas ?

Celui qui a façonné l'œil ne verrait pas ?

Celui qui donne aux hommes la connaissance,

ne saurait pas que leurs pensées

sont du vent ?

Heureux l'humain que tu reprends, TOI QUI ES;

celui à qui tu montres le chemin par ta parole

restera en paix aux jours de malheur,

tandis que le récalcitrant

creusera lui-même sa propre fosse.

Non, tu n'abandonnes pas ton peuple,

tu ne désertes pas son pays :

de nouveau on y jugera selon la justice

et tous les hommes droits applaudiront.

Qui donc se lèvera pour me défendre des cœurs durs ?

Qui me défendra contre les criminels ?

Si CELUI QUI EST ne me secourait pas,

je m'en irais habiter le silence pour toujours.

Je dis :« Mon pied trébuche ! »

et déjà, Seigneur, ton amour me soutient.

Quand des soucis sans nombre m'envahissent,

tu me réconfortes et me consoles.

Tu ne te feras tout de même pas complice du pouvoir corrompu

qui engendre la misère au mépris des lois ?

TOI QUI ES, regarde !

On attente à la vie de l'innocent,

on déclare le juste coupable et on le tue !

Mais toi tu es ma forteresse,

tu es mon rocher et mon refuge.

Contre les mauvais

tu retournes leurs propres méfaits.

Réduis-les au silence, TOI QUI ES,

réduis-les au silence !

PSAUME 95 (94)

Se souvenir, faire mémoire... CELUI QUI EST ne change pas; il n'y a pas de passé ni de futur en lui; tout se conjugue en un éternel: « AUJOURD'HUI.»

Allons, crions de joie pour CELUI QUI EST,

acclamons notre Rocher, notre salut !

Accourons à lui en rendant grâce,

par nos hymnes de fête célébrons-le !

Oui, il est grand CELUI QUI EST,

il est Roi au-dessus de tout.

Au creux de sa main

il tient les racines de la Terre.

Le sommet des montagnes est à lui;

à lui la mer, c’est lui qui l’a faite,

la terre ferme, ses mains l'ont pétrie.

Entrons en présence de CELUI QUI EST,

courbons-nous, prosternons-nous devant lui,

car c’est lui qui nous as faits;

nous sommes son peuple,

il nous guide de sa main.

Puissions-nous, AUJOURD'HUI, écouter sa voix !

Il nous dit :

« N'endurcissez pas votre cœur

comme au jour de tentation et de défi

quand vos pères jadis sont entrés au désert :

ils venaient tout juste de voir

comment je leur avais fait franchir la mer,

et déjà ils l'avaient oublié.

Quarante ans ils m'ont déçu.

Je me suis dit : Ce peuple a le cœur égaré;

il ne marche pas selon mes voies

et, pour cette raison, il ne connaît pas le repos. »

PSAUME 96 (95)

Grande liturgie dans le temple...

« Allez, proclamez le Royaume ! »

Chantons un chant nouveau

pour CELUI QUI EST,

Terre entière, bénis-le !

De jour en jour, proclamons son salut,

racontons ses merveilles à toutes les nations ! 

Il est grand CELUI QUI EST,

il est hautement loué,

il est au-dessus de tous les dieux :

néant sont les autres divinités !

Les cieux, c'est lui qui les a faits :

en lui tout est splendeur et majesté,

puissance et beauté sont son sanctuaire.

Familles des peuples,

rendez à CELUI QUI EST,

rendez puissance et gloire !

Apportez vos offrandes,

entrez dans ses parvis,

adorez-le éblouissant de sainteté :

adorez-le, Terre entière !

Allez dire aux nations :

« CELUI QUI EST est roi ! »

Dans sa main le monde est inébranlable,

car il gouverne les peuples avec droiture.

Joie au ciel ! Exulte la Terre !

Les masses de la mer mugissent,

la campagne entière est en fête.

Les arbres des forêts dansent de joie

devant la face de CELUI QUI EST,

car il vient pour juger la terre.

Il jugera le monde avec justice,

et les peuples selon sa vérité !

          « Venez les bénis de mon Père ! »

PSAUME 97 (96)

Les bases du Royaume : la Justice et le Droit !

Il est Roi CELUI QUI EST ! Exulte la Terre !

Joie pour toutes les îles du monde !

Ténèbres et Nuée l'entourent,

Justice et Droit soutiennent son trône.

Un feu s'avance devant lui,

ses éclairs illuminent le monde;

à sa vue la Terre s'affole,

les montagnes fondent comme cire.

Les cieux proclament sa justice,

tous les peuples voient sa gloire.

Honte aux serviteurs d'idoles

qui se vantent de vanités !

À genoux devant lui, tous les dieux !

Pour Sion, grande joie !

Les villes de Juda jubilent devant TOI QUI ES !

Tu es Roi sur toute la terre :

tu dépasses hautement tous les dieux.

Haïssons le mal, nous qui l'aimons,

car il garde la vie de ses fidèles,

il les arrache aux mains des impies.

Une lumière est semée pour le juste,

et pour le cœur simple, une joie.

Que CELUI QUI EST soit la joie de ses fidèles;

que de tout cœur ils lui rendent grâce !

PSAUME 98 (97)

Le Règne de la Justice est en chemin.

Chantez un chant nouveau

pour CELUI QUI EST,

car il a fait merveille !

Par son bras très saint et sa main puissante,

il s'est assuré la victoire.

Il a révélé sa justice aux nations;

il s'est rappelé son amour et sa fidélité

envers la maison d'Israël;

la Terre entière a vu la victoire

de CELUI QUI EST.

Acclamez-le, Terre entière,

sonnez, chantez, jouez;

jouons pour lui sur la cithare,

sur la cithare et tous les instruments;

au son de la trompette et du cor,

acclamons CELUI QUI EST, il est notre roi !

Que résonnent la mer et sa richesse,

le monde et tous ses habitants;

que les fleuves battent des mains,

que les montagnes chantent leur joie

à la face de CELUI QUI EST,

car il vient régner sur la Terre,

il vient gouverner le monde avec justice

et les peuples avec droiture !

PSAUME 99 (98)

Royaume...

Dieu est la source de la Justice et du Droit

CELUI QUI EST est roi !

CELUI QUI EST est grand !

CELUI QUI EST est saint !

Il est fort,

il aime la justice.

TOI QUI ES,

tu es la source du droit des humains.

Tu garantis justice et droiture à ton peuple.

Exaltons CELUI QUI EST,

prosternons-nous devant lui, car il est saint ! 

Moïse, le prêtre Aaron, Samuel le Suppliant,

tous s'adressaient à CELUI QUI EST,

et lui leur répondait.

Dans la colonne de nuée,

il parlait avec eux;

ils ont gardé ses volontés,

ils ont conservé ses lois.

TOI QUI ES,

tu les accueillais avec patience;

s'ils erraient, tu les corrigeais.

Exaltons CELUI QUI EST,

prosternons-nous devant sa sainte montagne,

car il est saint !