20 juin 2021

 


RISQUER LA FRATERNITÉ PLANÉTAIRE


PAYS OÙ LA SMÉ EST EN MISSION

(Les images sont empruntées à Internet)

CHINE

                                                  Taïkonaute chinoise

        Qui a dit: «Sky's the limit»?

 

JAPON

Crise de vocations chez les prêtres Shinto?

Qu'importe! Avec les robots tout s'arrange.


PHILIPPINES

                  La patrie des fameux Jeepneys sait aussi

                  inventer d'étonnantes machines volantes.

 

 CAMBODGE

 

                            Cambodge, on a voulu te tuer

                              mais tu es toujours debout!

 

AMÉRIQUE LATINE

Un musée à Rio

 Amérique latine, tu es tellement plus que tes musées, 

tes plages et tes carnavals... Tu es une terre de prophètes

 

AFRIQUE

Afrique, tu es une déesse à l'image de 

CELUI QUI EST


RISQUER LA FRATERNITÉ PLANÉTAIRE

 

Toutes les musiques du monde sont notre musique,

toutes les langues du monde sont notre langue;

notre maison commune, c'est la Terre

et le monde entier est notre famille.

 

Par: Eloy Roy

 

Je suis de la Société des Missions-Étrangères, un de ces hommes et femmes qui, depuis cent ans, marchent sur les routes du monde en portant dans leur être l'Évangile du prophète Jésus.

 

Ce n'est pas nous qui avons amené Jésus à ces pays, car il était déjà là bien avant que nous n'y mettions les pieds.  Pendant cent ans nous avons marché à ses côtés, croix à l'épaule, résurrection au cœur, parfois dans la peine, le plus souvent dans la joie.

 

Nous avons vu l'aînée des nations, la vénérable Chine,  de civilisation cinq fois millénaire; nous l'avons vue humiliée, mise à sac, éventrée et enterrée vivante. Aujourd'hui, pour le meilleur et pour le pire, elle s'est hissée à la tête du monde.

 

Tétanisé par le monstre nucléaire, le Japon immortel était tombé  aussi bas qu'il était monté haut dans le ciel. Nous l'avons vu se relever du néant avec la force du Titan et redonner dans le ciel du Levant tout son éclat à son soleil sans couchant.

 

Nous sommes arrivés aux Philippines, îles merveilleuses, convoitées, piratées, grugées par des empires étrangers. Nous avons vu le peuple de ces îles tirer de ses tripes et de sa foi le miracle de sa survie et de sa marche en avant. Courageuses, chaleureuses  et joyeuses, ces îles ont été pour nous une véritable Terre promise où l'abondance de la moisson a dépassé à l'infini tout ce que nous avons pu y semer à pleines mains dès que nous nous sommes vus pour la première fois.

 

Débarqués au Cambodge, où des arbres étranges dévorent des temples anciens, nous avons été les témoins émus du miracle d'un peuple qui revient de l'enfer. Un génocide effroyable, encore très frais dans les mémoires, avait décimé la moitié de toute la population. Aujourd'hui, nous avons vu ce peuple reprendre goût à la vie sans faire de bruit. Au travers d'un voile de tristesse qui assombrit encore son regard, un pâle sourire éclaire de nouveau son visage. Nous retrouvons en lui l'inimitable sourire gravé sur les lèvres des 219 immenses figures de pierre du magnifique Bayon d'Angkor. Nous le contemplons et doucement travaillons à ce que ce sourire ne s'efface plus jamais des visages de ce peuple martyr appelé à revivre pour la beauté et pour la paix.

 


Nous avons vu l'Amérique latine mille fois violée, mille fois piétinée, pillée et martyrisée. Des milliers de fois nous l'avons vue mourir et ressusciter en signant de son sang ses plus beaux poèmes. En dépit d'un très grand nombre d'évêques enlisés dans le  passé qui s'estimaient envoyés du ciel pour défendre la loi et l'ordre, une légion de témoins de l'Évangile de Jésus se sont levés. Kidnappés,  torturés ou assassinés ils donnèrent naissance à une conscience nouvelle. Une conscience qui n'admet plus qu'aujourd'hui on annonce encore l'Évangile du prophète de Nazareth sans brûler de passion pour la liberté, la justice et l'égalité autant que pour l'amour, la paix et la piété. Car tout être doué de raison, de même que tout croyant un peu sincère, sait que sans liberté et sans justice, et sans un minimum d'égalité, l'amour est un mensonge, la paix, une illusion, et que les manifestations de piété sont une comédie qui anesthésie et qui tue.

 

Afrique méconnue, c'est sur le tard que nous sommes arrivés à toi. Pendant des siècles, tu t'es saignée "à blanc" dans l'intérêt de l'Occident qui s'est ainsi hissé sur tes épaules pour atteindre le sommet du monde et ensuite te laisser loin derrière. Mais, toi qui as été le berceau de l'humanité, tu as secoué le joug et tu retrouves ton être profond. Nos yeux le voient.  Par ton génie propre et unique,  tu représentes, à l'instar des Premières Nations et de toutes les nations oubliées de la Terre, un réservoir inépuisable d'énergies neuves. Tu es un des plus beaux espoirs de ce monde nouveau que nous appelons de toutes nos forces et qui déjà frappe à nos portes.

 

 

Face à cet Himalaya de défis et de risques, nous, les petites gens de la Société des Missions-Étrangères, nous avons été et  sommes moins qu'un grain de sable. Mais à l'échelle des personnes concrètes, des groupes humains et des populations dans lesquelles nous avons pris racine, très souvent on nous a perçus comme un chemin vers une vie plus humaine. Pour des gens écrasés, nous avons été un nouveau souffle. Pour des rejetés, nous avons été la chance d'une dignité retrouvée. Pour de nombreux blessés, nous avons été consolation, espoir et parfois guérison. Pour beaucoup de démunis, nous avons été le coup de pouce qu'il  fallait pour qu'Ils croient en eux-mêmes et qu'ils mordent à pleines dents dans la vie.

 

En regardant les choses à partir de là, les missionnaires sont loin d'avoir tous été des fanatiques religieux, des obsédés sexuels, des racistes ou encore des marionnettes des pouvoirs coloniaux. Sans doute ils seront rares parmi eux ceux et celles qui, un jour, mériteront de recevoir une importante décoration en raison de leur sainteté ou de leur héroïsme, mais, en toute justice, dans le cœur des personnes capables de faire la part des choses, la très grande majorité de ces hommes et de ces femmes seront perçus comme des ami-es sincères et très chers, et surtout comme de véritables frères et sœurs en humanité. Or, c'est cela, tout simplement, que nous avons voulu être.

 

Pour ma part,  je ne pense nullement que l'on doive croire en Dieu pour pouvoir apporter une pierre à la construction de la grande fraternité entre les humains. Mais, en ce qui nous concerne, c'est  évidemment à cause de notre foi que nous nous sommes engagés dans cette voie. Car nous avons cru et nous croyons encore de tout cœur que CELUI QUI EST vit en chacun de nous et en tout être humain. Nous croyons qu'il est Père et Mère de nous tous et toutes. De tout notre être nous croyons qu'au plus profond de ce que nous sommes, il est la grande source vivante qui fait de l'humanité une immense fraternité. Cette source bouillonne dans les profondeurs des humains. C'est elle qui jaillit à flot de la personne de Jésus de Nazareth et donne naissance à l'Évangile de la fraternité universelle. Et c'est cette fraternité sans bornes que notre Société missionnaire a voulu vivre pendant ses cents ans de vie.

 

Comme cadeau du Centenaire nous souhaitons seulement que l'humanité entière, croyante ou non, en fasse autant et qu'elle le fasse mieux encore que nous. Car nous, les "missionnaires" (cette appellation est de plus en plus équivoque et éculée, il faudra en trouver une autre), nous sommes loin d'occuper toute la place sur la voie qui mène à la fraternité entre les humains. Nous saluons donc de tout cœur les femmes et les hommes  du monde entier de toutes croyances ou non croyances qui, de mille façons,  sont déjà engagés dans cette voie. Nous les embrassons comme des sœurs et comme des frères. Nous nous joignons à elles et à eux ainsi qu'aux millions d'autres sœurs et frères, qui, tous les jours, s'ajoutent à ce nombre pour faire avancer sur Terre le superbe projet de la Grande Fraternité entre tous les humains .

 

Vivre la Fraternité avec l'ensemble des humains dans l'ouverture et la diversité, au-delà de toutes les différences, de tous les préjugés, de toutes les blessures, et au-delà des menaces réelles et des peurs fondées, la vivre de surcroît en symbiose avec la Terre et tout l'Univers, est sans doute l'expérience la plus exaltante à laquelle l'humanité puisse être convoquée. Pour la Société des Missions-Étrangères, participer à un tel projet est un privilège inégalable et une formidable source de bonheur.

 

 

 

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