PÂQUES
Ça craque!
La
glace craque. Des odeurs de printemps et de résurrection flottent dans l'air. Comme
une coulée de soleil sur un grand glacier, des marées de jeunes ont déferlé sur
Washington en criant: "Assez, c'est assez!"
Mais
pas assez pour ébranler le "Toupet Jaune" et son empire.
Qu'à
cela ne tienne! La glace ne peut rien contre le printemps. Le Groenland et
l'Antarctique se croyaient à toute épreuve, mais voilà qu'eux aussi ont
commencé à suer...
La
mort se croit toute-puissante, mais la vie s'en moque.
Des
jeunes, il en pousse encore.
Le
plus beau est à venir.
Veillée aux chandelles
Au
milieu de la chapelle inondée de ténèbres, un feu est allumé. Lorsque la flamme
passe d'une bougie à l'autre, des étoiles
percent la nuit.
Le
Grand Jour, cependant, reste encore loin.
Il
adviendra dans la splendeur de milliards de soleils lorsque, à la lumière de
toutes nos bougies, nous découvrirons que tout humain est, en vérité, semblable à chacune et chacun de nous.
Ne nous décourageons pas si nos yeux sont lents à voir, nous
ne sommes pas à la fin, mais à peine au commencement du monde.
Ariel
Un petit garçon nous dévoile notre
humanité.
Chiens
pisteurs, brise-glace, plongeurs, hélicoptères, enquêteurs, corps de police,
pompiers, journalistes, parents, amis, voisins, curieux, nous sommes des
milliers à l'affût de la moindre trace du jeune Ariel Kouakou, 10 ans, porté
disparu depuis le 12 mars dernier.
Pour
ce gamin inconnu, on arrête tout. Des forces impressionnantes de compassion, de
solidarité, de cœur, de courage et d'espoir sont mobilisées autour de lui. Pour
lui, l'argent ne compte plus, ni le temps, ni le "eux et le nous", ni
rien.
Cette
force merveilleuse qui sort de nous et se déploie en plein jour, nous montre
quelque chose de ce que nous sommes en vérité. Elle nous montre notre "humanité commune", cette
merveille enfouie dans l'obscurité de notre
inconscient individuel et collectif.
Ariel,
grâce à toi, nous découvrons que nous sommes peut-être plus grands, plus beaux,
et beaucoup plus humains que nous ne pensons. Comme si l'ange de Pâques nous
avait touchés de son aile.
Merci,
cher petit Ariel. Nous ne savons pas où tu es, mais, pour un moment, tu nous
libères de nos ombres.
Debout
Comme un arbre
percé d’épines
il me regarde
avec des yeux
de soleil
de son cœur
coule la douceur
et de ses mains
des constellations
de fleurs
l’humanité
entière
se tient à ses pieds
elle est brisée
mais debout
Eloy Roy
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