L’humain ne vit pas seulement de maths, de colonnes de chiffres, de bouffe, de spectacles et de loterie, mais aussi d’images et de symboles. Au Québec, on souffre, dit-on, d’un complexe de colonisés. Coincés entre deux grosses mères, l’orgueilleuse Angleterre et la puissante Église catholique, beaucoup d’entre nous seraient nés à demi étouffés et auraient été condamnés pour l’éternité à s’excuser d’exister. Pourtant, dans tous les coins de notre pays, nous avons un symbole puissant qui nous fait entendre un autre son de cloche. Ce sont les coqs de nos clochers. Du haut de leur perchoir dans le ciel, et au dessus même de la croix, ils ne cessent de défier la pluie, la grêle, les poudreries, le tonnerre et les éclairs. De bois, de bronze ou de laiton, ces braves gallinacés tiennent fièrement le coup, et nous crient sur tous les tons : « Debout ! Réveillez-vous ! » Dans le passé, on croyait que le coq avait le pouvoir de faire se lever le soleil. Et c’était vrai, car son cr...