Aux
États-Unis on a levé le nez sur Bernie Sanders. Il avait le défaut d’être
ex-hippy, socialiste, juif et honnête homme. Il était indépendant des banques, de Wall
Street, et de tout establishment. Il était plus libre que Trump, ce grand blondinet qui sait faire des
milliards à la manière des vrais riches.
Bernie était trop vieux? Allez-y voir! Les jeunes l’adoraient. Il a gagné le vote de la jeunesse. Un vrai tour de force!
Ph. Flickr Donkey Hotey |
Bernie
chantait ses quatre vérités à tout le monde. Il avait la langue bien pendue et
beaucoup de souffle. Il était vrai dans ses paroles, vrai dans ses gestes, vrai
dans ses analyses. Il était libre. Son arme, c’étaient la liberté et la vérité. La vérité, il la maniait avec clarté sans pour
autant prendre plaisir à rabaisser les
adversaires au rang de rats. Il n’offensait personne.
Bernie
Sanders était l’espoir d’un réel changement aux USA. Un changement de culture,
un changement de structures. Un changement dans lequel le gouvernement devait
prendre le virage d’une économie verte,
au service, non du 1%, mais des 99% laissés de côté par la mondialisation
néolibérale. Ce bulldozer inventé par la haute finance internationale pour le
profit des grands conglomérats économiques. et non de Monsieur et Madame Tout-le-monde, allait frapper un mur avec Bernie Sanders. Il fallait arrêter ça!
Obama s’était
fait élire avec son « Yes we can ». Il a prêché que, oui, ce système allait changer. On sait ce qui est
arrivé. Il avait lui-même les mains et les pieds liés aux grands intérêts de
ceux qui lui versaient des millions pour ses campagnes. Hillary, c’était du
pareil au même. L’alternative, c’était Bernie.
Mais on n’a pas voulu de Bernie. Le parti
Démocrate lui-même pour lequel il était candidat, l’a rejeté et a mis ses
millions et sa grosse machine électorale au service d’Hillary qui avait déjà de
l’argent par-dessus la tête et toute une machine à elle. C’est comme ça que Trump
a été élu comme candidat républicain à la présidentielle et qu’il a gagné la Maison Blanche en dépit même des
républicains!
Parmi vous
qui me lisez, combien auraient voté pour Bernie? Ici, au Québec, on a peur de
Gabriel Nadeau-Dubois. On a peur de Québec Solidaire. Le PQ, qui se croit
toujours à l’avant-garde, est de plus en plus
pantouflard et regardé avec méfiance. Il y a la CAQ qui brandit le
drapeau du Canada tout en jurant de son entier dévouement aux intérêts du
Québec. Les libéraux disent la même chose.
Au
Québec, il n’y a pas de Bernie. S’il y en avait un, je suis absolument certain
qu’il ne ferait élire aucun candidat de son parti et que le Parti Libéral serait
reporté au pouvoir avec la plus grande majorité de son histoire. Car, au Québec, il y a des gueulards qui ne
font rien, et surtout des muets qui ont horreur des changements. Certains,
cependant, se laisseront peut-être tenter
par « Rambo »…
C’est à travers les « Rambo » que se faufilent peu à peu les petits ou les gros Trump.
Cette
trouille face au changement en profondeur, cette peur de décrasser une politique
dans laquelle les riches montent toujours plus haut et les pauvres dégringolent
toujours plus bas, est présente partout.
On la retrouve à peu près dans toutes nos institutions.
Sauf peut-être
dans l’Église...
Eloy Roy
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