7 décembre 2016

Bernie à la poubelle, Trump à la Maison Blanche



Aux États-Unis on a levé le nez sur Bernie Sanders. Il avait le défaut d’être ex-hippy, socialiste, juif et honnête homme.  Il était indépendant des banques, de Wall Street, et de tout establishment. Il était plus libre que Trump,  ce grand blondinet qui sait faire des milliards à la manière des vrais riches.

Bernie était trop vieux? Allez-y voir! Les jeunes l’adoraient. Il a gagné le vote de la jeunesse. Un vrai tour de force!

Ph. Flickr Donkey Hotey

Bernie chantait ses quatre vérités à tout le monde. Il avait la langue bien pendue et beaucoup de souffle. Il était vrai dans ses paroles, vrai dans ses gestes, vrai dans ses analyses. Il était libre. Son arme, c’étaient la liberté et la vérité. La vérité, il la maniait avec clarté sans pour autant  prendre plaisir à rabaisser les adversaires au rang de rats. Il n’offensait personne.  

Bernie Sanders était l’espoir d’un réel changement aux USA. Un changement de culture, un changement de structures. Un changement dans lequel le gouvernement devait prendre le virage d’une  économie verte, au service, non du 1%, mais des 99% laissés de côté par la mondialisation néolibérale. Ce bulldozer inventé par la haute finance internationale pour le profit des grands conglomérats économiques. et non de Monsieur et Madame Tout-le-monde, allait frapper un mur avec Bernie Sanders. Il fallait arrêter ça!

Obama s’était fait élire avec son « Yes we can ». Il a prêché que, oui,  ce système allait changer. On sait ce qui est arrivé. Il avait lui-même les mains et les pieds liés aux grands intérêts de ceux qui lui versaient des millions pour ses campagnes. Hillary, c’était du pareil au même. L’alternative, c’était Bernie.

Mais  on n’a pas voulu de Bernie. Le parti Démocrate lui-même pour lequel il était candidat, l’a rejeté et a mis ses millions et sa grosse machine électorale au service d’Hillary qui avait déjà de l’argent par-dessus la tête et toute une machine à elle. C’est comme ça que Trump a été élu comme candidat républicain à la présidentielle et  qu’il a gagné la Maison Blanche en dépit même des républicains!

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Parmi vous qui me lisez, combien auraient voté pour Bernie? Ici, au Québec, on a peur de Gabriel Nadeau-Dubois. On a peur de Québec Solidaire. Le PQ, qui se croit toujours à l’avant-garde, est de plus en plus  pantouflard et regardé avec méfiance. Il y a la CAQ qui brandit le drapeau du Canada tout en jurant de son entier dévouement aux intérêts du Québec. Les libéraux disent la même chose.

Au Québec, il n’y a pas de Bernie. S’il y en avait un, je suis absolument certain qu’il ne ferait élire aucun candidat de son parti et que le Parti Libéral serait reporté au pouvoir avec la plus grande majorité de son histoire.  Car, au Québec, il y a des gueulards qui ne font rien, et surtout des muets qui ont horreur des changements. Certains, cependant,  se laisseront peut-être tenter par « Rambo »…

C’est à travers les « Rambo » que se faufilent peu à peu les petits ou les gros Trump.

Cette trouille face au changement en profondeur, cette peur de décrasser une politique dans laquelle les riches montent toujours plus haut et les pauvres dégringolent toujours plus bas,  est présente partout. On la retrouve à peu près dans toutes nos institutions.

Sauf peut-être dans l’Église...   
                                                                
                                                                                           Eloy Roy


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