BLOGUE DE ELOY ROY Tout le monde va au ciel: EN PETIT

19 décembre 2015

EN PETIT

EN PETIT

Avant l’origine : une nuit sans fond, sans contours, sans substance ; un éclair géant la déchire en milliards d'éclats, s'allume la Création.

Une nuit impénétrable couvre le peuple esclave qui brise ses chaînes ; une colonne de lumière lui fraie un passage dans les eaux de la mort et le plante sur la plage de la liberté.

Elle est très noire cette autre nuit de plein midi qui s’abat sur la colline du Calvaire, mais, au troisième jour, un Soleil aveuglant fend le sépulcre et la frappe en plein cœur.

La nuit se tord et devient encore plus noire. La Terre saigne… Submergées dans l’horreur, des foules sans nombre s'engouffrent dans la mer et hantent les déserts pour un morceau de pain, un puits, un espace de paix.

Cette année, dans la grotte de Bethléem, la nuit est de nouveau épaisse et poisseuse; tremble en elle la petite lumière de toujours.

Revenir tout doucement à ce qui n’est pas trop grand, à la douceur du foyer habillé de tendresse où le pain goûte le pain et l’eau coule de source claire. Renoncer aux rêves de grandeur, respecter l’échelle du cœur humain, et rendre grâce.

Peut-être est-ce la seule façon de nous guérir avant de reprendre la route.

UNE NOUVELLE CRÉATION EST EN MARCHE

Eloy Roy

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QUI EST ELOY ROY?

Pendant les années où j’ai roulé ma bosse au Honduras, en Argentine et en Chine, j’ai découvert avec joie que Dieu parlait par la bouche de ceux et celles qui ne sont rien. Sa langue était celle des Droits humains, des cultures autochtones à sauver, des terres ancestrales à récupérer, de l’amour à la Mère Terre, de la libération de la femme, de l’extraordinaire scandale de la pauvreté, de l’horrible crime de la disparition des personnes, etc. C’était la langue de l’évangile, celle d'un Dieu-fait-peuple. Mais il existait depuis longtemps un autre dieu qui prétendait être l’unique et le seul vrai Dieu. En réalité, il n’était qu’une fabrication mensongère de ceux qui dominent le monde. Il avait de puissants gardes-chiourme qui ne parlaient pas la langue des pauvres comme Jésus. Il nous a fait la guerre et il l’a gagnée. Le Dieu-fait-peuple n’a pas eu de chance, le Dieu-des-Armées nous a écrasés. De retour à mon Canada natal, je vis ballotté entre l’indignation permanente et l’espoir serein que le vieux dieu, ennemi de la justice et de la liberté, finisse par crever, et qu’on n’ait plus besoin de quitter l’Église pour le seul péché de chercher à être vrai.