Dieu n’est la propriété privée de personne. Si Dieu n’est pas le Dieu de tout le monde, il n’est pas Dieu. Personne n’a de droits réservés sur Dieu. Eloy Roy
23 septembre 2012
17 septembre 2012
LE SYNDROME DE L’ALOUETTE DÉPLUMÉE
C’est chose connue, la consommation est le secret
de la croissance économique. Mais lorsqu’on en arrive à vivre pour consommer au
lieu de consommer pour vivre, la consommation se transforme en un véritable
cancer qui mène la société tout droit à
son autodestruction.
Car en consommant comme des bêtes insatiables, nous engraissons
ceux-là mêmes qui nous dévorent. C’est-à-dire les Banques, les
multinationales, les paradis fiscaux (avec leurs 31 trillions de
dollars qui échappent à l'impôt!) et tous les puissants lobbies qui, pour
en mettre plein les poches à leurs actionnaires, mènent par le bout du nez l'économie,
et donc la politique, de tous les pays
du monde. C’est ainsi que notre consommation effrénée ne cesse de faire sauter
les records d’obésité chez ceux qui constituent le 1% de la faune humaine, et condamne
au régime sec le reste de l’humanité.
Plus nous achetons, plus nous faisons tourner la
machine à production qui ne cesse d’encombrer la planète de choses inutiles et
souvent nuisibles. Les dettes nous écrasent. Pour s’en sortir il faut se
fendre, non plus en quatre, mais en dix… D’étranges maladies nous accablent, et
notre environnement, la branche sur laquelle nous sommes assis, chaque jour se
fait scier un bout de plus.
Pour comprendre mieux le mécanisme de ce drame dans
lequel notre consommation déraisonnable joue un rôle majeur, je vais vous
raconter une autre histoire d'oiseau qu’un ami a trouvée sur l'Internet et a eu
la gentillesse de me transmettre. Elle est attribuée à Luther Burbank, un
célèbre botaniste américain (1849-1926).
Il était une fois une alouette
qui aimait beaucoup voler,
mais détestait fouiller la terre
mais détestait fouiller la terre
pour
en tirer les vers dont elle devait se nourrir.
Un beau jour, elle passa près d’un
petit homme qui
criait : « Je vends des vers de terre! Deux vers de
terre pour une plume! » Sans y penser deux fois,
l’alouette arracha une plume de ses ailes et la
changea pour deux vers de terre. Elle était au
comble du bonheur.
criait : « Je vends des vers de terre! Deux vers de
terre pour une plume! » Sans y penser deux fois,
l’alouette arracha une plume de ses ailes et la
changea pour deux vers de terre. Elle était au
comble du bonheur.
Le lendemain, elle alla trouver de
nouveau le
petit homme et lui donna une autre plume
petit homme et lui donna une autre plume
en échange de deux vers. Il
en fut ainsi pendant
quelques semaines, jusqu’au jour où l’alouette
constata qu’elle avait beau battre des ailes, elle
ne pouvait plus voler.
quelques semaines, jusqu’au jour où l’alouette
constata qu’elle avait beau battre des ailes, elle
ne pouvait plus voler.
À son grand
désarroi et à sa courte honte, l’oiseau
dut donc se résoudre à se traîner sur le sol
et réapprendre à le fouiller de son bec pour survivre.
Il était bien fâché d’avoir troqué sa liberté et son âme
dut donc se résoudre à se traîner sur le sol
et réapprendre à le fouiller de son bec pour survivre.
Il était bien fâché d’avoir troqué sa liberté et son âme
d’alouette pour un vulgaire plat de lentilles…
Il est
bien possible que, poussés par la magie du crédit et par les milliards d’occasions
de faire de bonnes affaires, les individus et les nations qui ne pensent qu’à consommer
aillent rejoindre avant longtemps notre malheureuse alouette déplumée.
L’Évangile de Jésus ouvre le chemin vers la vie en surabondance, mais ce chemin, comme on le sait, n’est pas
toujours la grande autoroute que nous aimerions. Pas de doute que l’Évangile
veuille à tout prix nous prévenir contre la fièvre de la consommation et contre
son infectieux rejeton: le « syndrome de l’alouette déplumée ».
Eloy Roy
8 septembre 2012
« L’ÉVOLUTION » SELON JÉSUS La vérité sur nous-mêmes
Soumis à la loi de la
croissance, le vivant ne se réalise que par étapes, de façon progressive, le
plus souvent sans heurts, mais parfois par bonds ou même par explosions.
Dans l’enfant se trouve déjà
l’adulte, mais l’adulte n’apparaît qu’à la suite d’une longue série de transformations. Depuis le ventre maternel jusqu’au tombeau, on
devient autre, tout en ne cessant jamais d’être le ou la même.
Ce qui est vrai pour
l’individu l’est aussi pour l’humanité entière. Parce qu’elle est vivante, l’humanité
elle-même est en croissance permanente. Comme chaque individu, elle va
progressivement de l’enfance vers la maturité. Émergeant de la nuit profonde de
l’inconscient, elle se dirige tout doucement vers la pleine conscience. L’humanité est en « évolution ».
Lorsqu’elle atteindra le
sommet de ce long processus de transformation, elle se mettra à décliner et
finira par s’éteindre.
Mais il se pourrait aussi qu’elle
ne s’éteigne pas. Car quelque part, au creux de notre être, palpite un instinct
qui s’oppose à toute forme d’extinction. Une intuition, très subtile mais insistante, qui s’attend à ce que,
tôt ou tard, quelque chose d’autre se produise.
Ce « quelque chose
d’autre », l’Évangile de Jésus le confirme avec une simplicité désarmante et
une certitude absolue. En fait, Jésus ne parle que de cela. Son enseignement est entièrement
centré là-dessus.
Pour lui, la grande aventure
humaine est « enceinte » d’une réalité qui se trouve à la racine même de l’être; elle grandit en
lui et finit par le dépasser jusqu’à
l’infini. Il lui donne le nom de «
Royaume de Dieu ».
Cette aventure, qui a des origines extrêmement modestes, se
déroule lentement dans le temps pour aboutir finalement à une véritable apothéose.
« Apothéose » veut
dire «divinisation ». Ce que Jésus nous transmet depuis le plus profond de
ses entrailles, c’est la certitude que notre
réalité de « terreux », nés de la poussière et destinés à la
poussière, est gracieusement assumée par
le Souffle de Dieu et transformée dans la pure lumière d’une communion plénière avec l’intime
même de l’Être de Dieu.
Cette intuition, cet
instinct, cette réalité mystérieuse habitée par l’Esprit de Dieu, se trouve enfouie
dans l’être de tous les humains, dans leur histoire et dans le cosmos comme un
grain semé en terre. Jésus la compare à la plante d’un potager qui, au début, n’a mine de
rien mais, après un certain temps, dépasse les autres plantes et finit pas ressembler
à un arbre qui fait la joie des oiseaux du ciel.
C’est dans ce langage d’une
petite graine de rien qui devient la plus haute plante d’un potager, de grains
de blé qui deviennent du pain, de levain qui fait lever toute la pâte, de pain
qui devient chair et de vin qui devient sang du Vivant que Jésus nous parle de « l’évolution »
et de son aboutissement au-delà de toute espérance.
Oui, il s’agit bien de « l’Évolution »,
de celle-là même qui est encore tant décriée par l’orgueil des ignorants. Celle
qui nous révèle que nous sommes des poissons devenus des singes (n’est-ce-pas
admirable?), des animaux à quatre puis à deux pattes, faits pour être debout,
capables de réfléchir, de raisonner, de rêver, d’aimer; capables de grande
poésie et d’incroyables dépassements. Sans doute capables également de la plus
bête inconscience et de la plus effroyable cruauté, mais, par la miséricorde et
pure bonté de Dieu, capables de devenir des créatures éblouissantes de lumière jusqu'à
en faire l’envie des anges…
Nous sommes des êtres
inachevés, des êtres en route, des êtres en devenir. Nous ne sommes pas
complets encore, nous ne sommes pas arrivés à terme, pas parvenus à maturité,
pas parvenus à notre plein épanouissement. Ce que nous sommes aujourd’hui est à
peine l’ombre de ce que nous serons demain.
Il y a de la semence de mort
en nous. Mais il y a aussi de la semence de vie. La Bonne Nouvelle, c’est que
cette semence va pousser jusqu’à ce que la vie l’emporte sur la mort. Et que
cela, un jour, va se réaliser pleinement.
Eloy Roy
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